1076.jpg

Sandrine Aubert : « Ma plus grosse rivale, c’est moi-même »

5ème des Jeux Olympiques de Vancouver et 4ème de la coupe du monde de la spécialité (avec au passage deux victoires à Are et Zagreb, et une deuxième place à Lienz) la saison passée, Sandrine Aubert sera cet hiver l’une des principales prétendantes au globe de cristal du slalom. La skieuse des Deux-Alpes se confie avant le premier slalom de la saison, samedi 13 novembre à Levi (Finlande).


actumontagne.com : Vous avez renforcé pendant l’intersaison votre structure privée d’entraînement. Pourquoi ?
Sandrine Aubert : Je m’entraîne en marge de l’équipe de France depuis la fin de l’hiver 2008-09, parce que je n’aime pas subir une organisation collective. J’ai besoin d’être responsabilisée et de me rendre compte par moi-même de l’intérêt de tel ou tel exercice d’entraînement. L’année dernière, j’avais effectué la préparation estivale de mon côté, avant de rejoindre l’équipe de France – comme n’importe quel autre athlète – pendant la saison. Au final, j’ai passé l’hiver dernier entre deux discours, au sein d’un groupe qui n’était plus le mien. Tout était là mais il manquait cet esprit de la gagne qu’on ne peut pas avoir quand on est préoccupée par ses conditions d’entraînement, son entourage, son technicien.

actumontagne.com : Qu’est-ce qui va changer pour vous concrètement cet hiver ?
Sandrine Aubert : Je serai en permanence entourée par les membres de ma structure, à savoir mon entraîneur et compagnon Sam Tissot, mon préparateur physique Mario Cordoano, plusieurs kinés qui viennent alternativement sur les stages et les courses, mon technicien Pascal Lemoine (ancien technicien d’Antoine Dénériaz au moment du titre olympique de celui-ci, il travaille pour Atomic, la nouvelle marque de skis de Sandrine, ndlr) et Sébastien Amiez, mon consultant technique. Je souhaite vraiment mettre tous les atouts de mon côté afin de ne pas passer à côté de grandes choses.

actumontagne.com : Quels sont vos rapports avec la Fédération française de ski (FFS) et avec les autres filles de l’équipe de France ?
Sandrine Aubert : Ils sont bons. Jean-Philippe Vuillet, le directeur de l’équipe de France féminine et Michel Vion, le président de la FFS, me suivent de près. Je n’ai pas trop vu les autres filles de l’équipe de France, puisque nous avons eu des programmes de préparation très différents, mais lorsque nous nous sommes croisées sur les rendez-vous presse, tout s’est bien passé.

actumontagne.com : Justement, quel a été votre programme de préparation ?
Sandrine Aubert : En mai, juin et juillet, j’ai fait de la préparation physique au centre EVAPEM (Evaluation et Analyse de la Performance Motrice) à Annecy. J’ai enchaîné sur six semaines de stages de ski au Chili, où je me suis d’abord entraînée en descente avec les garçons, avec une vraie neige de cinéma. Il y avait moins de neige lors des dernières semaines, mais j’en ai profité pour faire plus de technique (slalom, géant…). J’ai aussi beaucoup travaillé avec Pascal Lemoine pour choisir les meilleurs skis et procéder à tous les réglages techniques (dureté, affutage, position sur les skis…). Je suis ensuite partie en stage à Saas Fee (Suisse) au mois d’octobre, puis quelques jours à Davos (Suisse) cette semaine pour peaufiner les derniers réglages avant Levi.


actumontagne.com : Dans quel état d’esprit arrivez-vous à Levi, sur une piste qui ne vous a jamais réussi par le passé ?
Sandrine Aubert : C’est sûr que ces deux dernières années, mes automnes ont été délicats. Je m’étais à chaque fois bloqué le dos à cette époque, ce qui m’avait empêché de beaucoup skier avant Levi. Pour ne rien arranger, le staff de l’équipe de France avait dû changer de technicien trois semaines avant la course en 2008, et en 2009 j’avais réintégré le groupe France donc une nouvelle fois changé de technicien. Toute cette instabilité avait lourdement pesé sur ma confiance de début de saison. Alors bien sûr, j’ai de mauvais souvenirs là-bas, mais comme je savais que je ne skiais pas à mon meilleur niveau – du fait de ce contexte délicat – j’avais vite oublié. L’objectif est de m’exprimer à fond cette année à Levi. Je veux  être à bloc sur la première portion – qui est assez plate mais intéressante avec beaucoup de mouvements de terrain – puis m’engager dans le mur comme à l’entraînement et remettre le turbo sur le bas de la course.

actumontagne.com : De manière plus globale, quelles seront vos ambitions cette saison ?
Sandrine Aubert : Gagner, gagner, gagner ! Je ne me fixe pas de priorité entre la coupe du monde et les championnats du monde de Garmisch-Partenkirchen, parce que plus je réfléchis, moins j’agis !

actumontagne.com : Quelles seront vos principales adversaires cet hiver ?
Sandrine Aubert : Maria Riesch, Marlies Schild, Susanne Riesch (la sœur de Maria), Sarka Zahrobska, Tanja Poutiainen, Kathrin Zettel… et j’en oublie ! Mais la plus grosse rivale, c’est moi-même. Dans un sport individuel, il faut d’abord s’exprimer à fond avant de s’occuper des autres !

Propos recueillis par Martin Léger

 

📰 Recevez notre newsletter gratuitement !

Recevez chaque lundi le debrief de la semaine passée !

Suivez-nous également sur Facebook

Territoires liés :