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Vincent Boury, champion paralympique isérois de tennis de table

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A l’occasion de Handi Cap’Trièves, découverte culturelle et sportive du Trièves, du 21 au 24 juin prochain, Vincent Boury, champion paralympique de tennis de table en titre, en route pour Londres 2012, nous parle de sa carrière sportive et du Trièves où il habite. Un territoire en pointe sur le tourisme adapté, domaine où le pongiste isérois s’implique aux côtés des différents acteurs. Avec une même volonté de mixer les publics, en situation de handicap ou non.

actumontagne.com : Tout d’abord, à quelques semaines des Jeux paralympiques de Londres (29/08-9/09), vos 5e Jeux, en quelle forme êtes-vous ?
Vincent Boury : Actuellement, je suis en super forme ! Je viens d’enchaîner deux grosses compétitions en Slovénie et j’ai gagné en simple et par équipe avec Stéphane Molliens. Je suis aussi champion de France 2012 et pourtant il a fallu batailler ferme, car le niveau en France est très élevé, avec au moins cinq champions potentiels. D’où une équipe de France paralympique qui se situe entre le 5e et le 6e rang mondial en tennis de table. Nous saurons officiellement au plus tard le 4 juillet qui sera sélectionné pour les jeux paralympiques. J’ai vraiment envie de défendre mon titre et je prends beaucoup de plaisir à m’entraîner. D’après mon staff (entraineurs, relanceurs, préparateur physique, coach mental, diététicien, médecin du sport, ostéopathe, agent sportif, techniciens pour le fauteuil et attelle de jeu, webmaster, etc.), je suis limite en avance sur mon programme d’entraînement. Cela me laisse du temps pour analyser les techniques de jeux de chaque adversaire potentiel et d’adapter et de travailler les techniques et tactiques à mettre en œuvre si je les rencontre.

actumontagne.com : Vous habitez dans le Trièves, ce territoire au sud de Grenoble, entre Vercors et Dévoluy. Comment êtes-vous arrivé là, car vous n’êtes pas Isérois d’origine ?
V.B.
: Non je suis originaire d’Alsace, mais j’ai passé mon enfance aux Antilles françaises où mes parents étaient coopérants enseignants. De retour en métropole, ils se sont établis en région lyonnaise. Je suis venu faire mes études d’ingénieur informaticien à Grenoble où je suis resté. Je me suis installé près de Mens, en plein cœur du Trièves dans une maison écologique en bois, face à l’Obiou. Un environnement magnifique et très stimulant.

actumontagne.com : Il y a deux ans, vous avez monté une structure de conseils, après avoir quitté le groupe Hewlett-Paccard. Arrivez-vous à concilier carrière professionnelle et carrière sportive de haut niveau ?
V.B. : C’est vrai que c’est difficile, surtout en cette année olympique. Il y a deux ans, lors du dernier plan social de HP, j’ai décidé de me réorienter et de monter ma propre structure de conseils en sécurité informatique, SCF. une structure que j’ai mis en stand-by en ce moment. Je m’investis davantage dans le coaching, l’organisation de conférences et de démonstrations sportives sur le thème de « l’intelligence sportive aux services de l’entreprise », à travers la structure de Sébastien Thomas, www.sep-int.com ou au sein de l’association www.adonf.net que l’on a créée il y a une quinzaine d’années autour des activités sportives et handisportives. C’est dans le cadre de cette dernière que nous allons intervenir sur les notions de performance et de cohésion d’équipes à Handi’Cap Trièves.

actumontagne.com : Vous êtes la tête d’affiche de cet événement qui se déroule du 21 au 24 juin prochain dans tout le Trièves. Un territoire très en pointe dans le tourisme adapté. Vous confirmez ?
V.B.
: Effectivement, le Trièves est un territoire très en pointe dans l’éco-tourisme comme le tourisme adapté. Beaucoup de personnes, d’associations, ainsi que la Communauté de communes du Trièves sont mobilisées et sensibilisées au quotidien sur ces sujets. Sur le tourisme et les loisirs adaptés, il y a ici beaucoup d’écoute, notamment sur l’accessibilité des lieux et des activités. Nous travaillons ensemble et j’essaie d’être présent le plus possible, d’apporter ma pierre à l’édifice, avec la volonté de mixer les publics. Handi’Cap Trièves aussi vise à mixer valides et non-valides autour d’un programme d’animations très riche.

 actumontagne.com : Un programme dans lequel vous êtes très présent. Qu’allez-vous faire du 21 au 24 juin ?
V.B.
: Je serai effectivement présent pendant les quatre jours. Le 21 juin, j’organise une sortie pour les membres de la Légion d’honneur (NDLR : Vincent Boury est-lui même décoré de la Légion d’honneur suite à son dernier titre olympique) pour une approche dynamique et orientée sur des activités écologiques de plein air, qui complètent les traditionnelles visites au Plateau des Glières ou au Mémorial de Vassieux-en-Vercors (par exemple…). On va faire le tour du lac de Monteynard et passer les passerelles himalayennes. Ensuite, le 22 à Saint-Martin-de-Clelles, avec Adonf, nous interviendrons sur les notions de performance et d’esprit d’équipe. Ensuite, en fin d’après-midi place à une série d’animations autour du tennis de table : démonstration de la discipline,  je disputerai des matchs avec ceux qui le souhaitent, je signerai aussi des autographes et je poserai avec mes médailles, c’est une occasion d’échanges enrichissants que les gens aiment bien –et moi aussi ! A l’occasion de cette rencontre amicale et conviviale, le groupe de prévoyance APICIL remettra un fauteuil tout terrain électrique, le Mobile Dream à l’association des Rêves et des sentes. Le Comité départemental Handisport de l’Isère en profitera pour faire une présentation de matériel handisport et de descentes en fauteuil tout terrain.

actumontagne.com : Vous-même avez testé le Mobil Dream (photo ci-dessus) et en utilisez-un pour faire la Traversée du Trièves les deux jours suivants ?
V.B : Oui, à l’occasion d’un autre temps fort d’Handi Cap’Trièves, au départ de Chichilianne, avec bivouac à Saint-Maurice-en-Trièves et arrivée à Mens. Cette randonnée collective, nous la faisons chaque année maintenant. Elle est assez sportive et réunit aussi bien des valides, que des personnes à mobilité réduite qui empruntent toutes sortes d’engins (FTT, FTT à traction animale ou électrique, handbike tout terrain, joëlette…). Un moment de partage et de solidarité, où l’on plaisante aussi beaucoup, et où ce ne sont pas forcément les personnes valides qui aident celles en situation de handicap, mais parfois l’inverse ! Nous ne sommes vraiment pas dans l’assistanat, mais bien dans l’échange de compétences et le partage.

Propos recueillis par Sophie Chanaron

 

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