Dévoilé en fin de matinée à Paris, le parcours du Tour de France 2016 (2 au 24 juillet) fait la part belle aux grimpeurs, avec pas moins de neuf étapes de montagne (dont quatre arrivées au sommet) sur les 21 au programme. Comme en 2015, la Grande Boucle abordera les Pyrénées avant les Alpes, avec notamment trois étapes au pays du Mont-Blanc.
Du col du Tourmalet au mont Ventoux, en passant par les cols d’Aspin, de la Colombière ou de Joux-Plane, le Tour de France 2016 empruntera plusieurs ascensions qui ont forgé sa légende. Mais le parcours de la prochaine Grande Boucle recèle aussi quelques montées inédites ou peu visitées par le passé, comme le col de Beixalis ou le port de la Bonaigua en Andorre, la (presque) double ascension du col du Grand Colombier dans le Jura, le barrage d’Emosson en Suisse ou la terrible montée de Bisanne en Savoie. Les coureurs escaladeront au total 28 cols ou côtes et arrivées en altitude classés en deuxième, première et hors catégorie, soit le même total qu’en 2013 (contre 25 en 2014 et 2015). Ces difficultés se répartissent ainsi : 11 dans les Pyrénées, 11 dans les Alpes, 4 dans le Jura et 2 dans le Massif Central.
Sur les neuf étapes de montagne de cette édition 2016, on en recense quatre avec arrivée au sommet : Vielha Val d’Aran – Andorre Arcalis (9ème étape), Montpellier – Mont Ventoux (abordé par Bédoin lors de la 12ème étape), Berne –Finhaut-Emosson (17ème étape) et Albertville-Saint-Gervais Mont Blanc Le Bettex (19ème étape). Les cinq autres étapes de montagne du Tour de France 2016 ont toutes en commun de placer le sommet de la dernière ascension à moins de 15 km de l’arrivée, le plus souvent au pied de la descente, au pire après une courte portion plane (de 8,5 km au maximum). Ces étapes sont les suivantes : Limoges – Le Lioran (5ème étape), L’Isle-Jourdain – Lac de Payolle (7ème étape), Pau – Bagnères-de-Luchon (8ème étape), Bourg-en-Bresse – Culoz (via le col du Grand Colombier, escaladé par deux versants différents, une fois en entier depuis Lochieu, une deuxième fois en partie depuis Culoz, lors de la 15ème étape) et Megève-Morzine (20ème étape).
Emosson et St-Gervais en juges de paix ?
L’étape entre Vielha Val d’Aran et Andorre Arcalis s’annonce comme l’étape reine des Pyrénées, avec les 50 derniers kilomètres qui n’en finissent pas de grimper et de descendre, et deux dernières difficultés de choix : l’inédit col de Beixalis (6,4 km à 8,5 %) et la montée finale vers Arcalis (10,1 km à 7,2 %). Dans les Alpes, l’étape Berne-Emosson pourrait créer de gros écarts entre les favoris, avec l’enchaînement des cols de la Forclaz (13 km à 7,9 %) et du barrage d’Emosson (10,4 km à 8,4%), seulement entrecoupé par une descente de 7 km. Ce final est le même que celui d’une étape du Critérium du Dauphiné en 2014. Les deux autres étapes alpestres en ligne ne sont pas à négliger. Celle reliant Albertville à Saint-Gervais propose quatre cols : la Forclaz de Montmin (9,8 km à 6,9 %), la Forclaz de Queige (5,6 km à 7,8 %), la montée de Bisanne, assurément l’une des 5 plus dures de Savoie (12,4 km à 8,2 %) et l’ascension finale vers St-Gervais Mont-Blanc Le Bettex (9,8 km à 8 %), au sommet de laquelle Christopher Froome avait forgé sa victoire dans le Critérium du Dauphiné 2015. L’avant-dernière étape, entre Megève et Morzine, comporte elle aussi quatre cols : les Aravis par Flumet (6,7 km à 7 %), la Colombière par le Grand-Bornand (11,7 km à 5,8 %), la Ramaz par Mieussy (13,9 km à 7,1 %) et le terrible col de Joux-Plane (11,6 km à 8,5 %). Notez aussi que cette étape accueillera les quelque 15 000 cyclistes amateurs de l’Etape du Tour, programmée le dimanche 10 juillet, 13 jours avant les pros.
Réduit à la portion congrue en 2015 (13,8 km), le contre-la-montre individuel fait son retour en 2016, avec 54 km répartis sur deux étapes : Bourg-Saint-Andéol / La Caverne du Pont d’Arc (13ème étape, 37 km) et Sallanches-Megève (18ème étape, 17 km). Notez toutefois que ces deux étapes ne se destinent pas à des purs spécialistes du chrono. En effet, celui de la 13ème étape débute par 5 km d’ascension à 5 % et s’achève par 3,5 km de montée à 5 %, alors que celui entre Sallanches et Megève monte pendant 11 km, notamment via la célèbre côte de Domancy (2,5 km à 9,4 %), celle-là même où Bernard Hinault avait assommé ses rivaux lors des championnats du monde 1980 à Sallanches.
Martin Léger