Le 15 septembre prochain à Talloires, 94 équipes vont prendre part au 8e Red Bull Éléments, un défi multisports XXL par équipe de quatre, dans et autour du lac d’Annecy. Une épreuve qui se féminise chaque année davantage. Les explications de Ludovic Valentin, son organisateur.
Actumontagne : Tout d’abord, qu’est-ce qui fait le succès du Red Bull Éléments ?
Ludovic Valentin : Le fait que pour les trois quarts des participants, le Red Bull Éléments est la dernière course de la saison où les équipes viennent partager un bon moment au lac d’Annecy. De même, l’épreuve est une course qui se dispute par équipe, et cette prime du collectif sur les performances individuelles motive beaucoup. De même, au Red Bull Éléments, les athlètes de ces différentes disciplines des sports de nature peuvent se côtoyer, ce qui est plutôt rare. Un nageur ne va jamais côtoyer un parapentiste ou un traileur.
Actumontagne : Cette année, le Red Bull Éléments rassemble près de 400 relayeurs. Quel est la part des femmes parmi eux ?
LV : Les filles seront 37 cette année réparties au sein de 23 équipes mixtes ou 100%, féminines, c’est un record. L’an dernier, où nous avions seulement 4 équipes composées uniquement de filles.
Actumontagne : Comment expliquez-vous la féminisation de l’événement, qui avait accueilli seulement cinq filles lors de sa première édition en 2010 ?
LV : Au-delà de la féminisation des sports outdoor, je l’explique surtout par un changement de discipline. Depuis l’an dernier, nous avons remplacé l’aviron par la nage en eau libre, discipline plus accessible. Et immédiatement, le nombre de filles au départ de cette course XXL a augmenté.
Actumontagne : Quel est le profil des concurrentes ?
LV : Il est très varié ! Nous avons des athlètes de haut niveau dans chaque discipline mais également des amateurs qui pratiquent une activité sportive régulière. La majorité des relayeuses a entre 25 et 35 ans.
Actumontagne : Voyez-vous une ou des différences entre les concurrentes et les concurrents du Red Bull Éléments ?
LV : Je l’ai encore constaté à l’Iron Man à Embrun cet été, les filles sont plus dures au mal que les garçons ! Elles gèrent mieux leurs efforts ou alors elles affichent moins la souffrance sur la longue distance que leurs homologues masculins.
Actumontagne : En terme de résultats, les filles ont-elles une chance de briller ?
LV : L’an dernier, Aurélie Muller, double championne du monde du 10 km en eau libre
et championne du monde 2017 du 5 km en relais mixte eau libre a terminé 4e de l’épreuve de nage. Elle était à peine à 5 minutes des tout premiers. En parapente aussi, les femmes peuvent faire des performances même si elles sont pénalisées dans les deux remontées jusqu’au sommet de la Tougnette avec la voile dans les bras !
Actumonhtagne : Vous n’envisagez pas de mettre des épreuves qui favoriseraient un peu les femmes ?
LV : On n’y a pas réfléchi en fait, car nous n’avons pas imaginé cet événement sous l’angle du genre ! Notre idée est de réunir ces quatre disciplines phares de nos Alpes et de permettre à leurs pratiquants, hommes ou femmes, qui se côtoient rarement, de se retrouver sur un terrain de jeu commun.
Actumontagne : Quelles sont les équipes favorites pour la victoire cette année ?
LV : Les «Bulls Gazelles», une équipe franco-italienne dont chacun des membres a déjà remporté une édition du Red Bull Éléments. Ils vont courir ensemble pour la première fois cette année : Logan Fontaine (nage) : champion d’Europe junior du 10 km eau libre en 2018, il est également champion du monde du 5 km par équipes en eau libre (2017). Le traileur Thibault Baronian, vainqueur du Red Bull 400 à Courchevel et 4e du Marathon du Mont Blanc en 2018, le parapentiste Aaron Durogati, champion du monde de parapente en 2012, il a déjà remporté deux éditions du Red Bull Éléments en 2015 et 2016 et a terminé 2 fois le Red Bull X-Alps et enfin le vététiste Jordan Sarrou, vainqueur de la Coupe du monde de cross-country en 2014 et triple champion du monde en relais mixte (2014-2015-2016). Mais deux équipes tchèques et une hollandaise seront des adversaires de poids.
Propos recueillis par Sophie Chanaron