Si Autrans est aujourd’hui une destination touristique reconnue, elle le doit aux Xe Jeux olympiques d’hiver. En 1968, la station du Vercors a accueilli toutes les épreuves nordiques. Ski de fond en tête, ces disciplines venues du Nord vont alors connaître un formidable développement en France. Autrans en devient l’un des haut-lieux, dont la notoriété est entretenue par la Foulée blanche. Sa 40e édition, du 3 au 7 février, est le support privilégié du cinquantenaire des JO de Grenoble.
A Autrans, les tremplins de saut à ski sur la colline du Claret sont toujours les premiers à accueillir les visiteurs. Hérités des Jeux de Grenoble, ils évoquent une page majeure de son histoire. Ce petit village agricole du plateau du Vercors est devenu aux lendemains des Xe jeux olympiques d’hiver la capitale du ski nordique. C’est en effet à partir de cet événement sportif planétaire retransmis à la télévision, que les Français se prennent de passion pour le ski de fond, encore confidentiel. Avec son relief propice à sa pratique, Autrans devient LA destination nordique des Alpes. “Cinquante ans après les Jeux, l’image nordique nous porte toujours”, constate Benoît Lafare, directeur de la station. “Nous essayons néanmoins de rééquilibrer un peu la balance, en développant aussi le ski alpin, le vallon de la Sure s’y prêtant particulièrement bien”. Et de fait, Autrans est aujourd’hui une destination touristique très appréciée des familles l’hiver, qui mixent de plus en plus ski nordique et ski alpin pendant leur séjour.
Fournisseur de l’équipe de France
Le premier reste néanoins fortement ancré dans les gènes des enfants du pays. Ils ont hérité des Jeux olympiques de 1968, une solide tradition sportive et un vrai esprit de compétition. “Notre ski-club est très actif. Il cultive l’excellence et forment fondeurs, biathlètes et sauteurs, dont certains sont devenus de grands entraîneurs nationaux”. A l’image de Jacques Gaillard, ancien membre de l’équipe de France de combiné nordique, qui a mené Fabrice Guy et Sylvain Guillaume au sommet aux JO d’Albertville en 1992, et plus récemment permis à Coline Mattel de décrocher la médaille de bronze en saut à ski aux JO de Sotchi en 2014.
Toujours innover
Au-delà de sa géographie adaptée au nordique, Autrans a su capitaliser sur les installations sportives héritées des Jeux, et investir “pour rester dans les meilleurs”. La station a équipé le plateau de Gève d’une vingtaine d’enneigeurs. Elle peut ainsi assurer dès les premiers froids une boucle qui ravit autant les amateurs que les sportifs de haut niveau. Le village a aussi mené une politique événementielle forte, avec notamment la création en 1978 de la Foulée blanche, course nordique de masse, réunissant amateurs et élites. Cette épreuve populaire, qui draine autour de 15 000 personnes, revendique haut et fort l’héritage des Jeux de 1968. C’est pour cela, que les Autranais ont décidé de faire de sa 40e édition en 2018, le support privilégié des festivités du Cinquantenaire. Du 3 au 7 février, l’esprit olympique va donc souffler fort sur les participants, grands et petits, en évoquant cet événement qui a fait d’Autrans une destination touristique reconnue.
SC