C’est désormais une tradition : les équipes de France de ski effectuent leur rentrée médiatique chaque année début octobre à Paris. Celle de l’hiver 2018-19 s’est déroulée lundi 8 octobre, au Pavillon Gabriel, à deux pas de l’Elysée.
En cette journée quasiment printanière sur la capitale, et alors qu’on apprenait que la station des 2 Alpes n’ouvrirait pas son glacier à l’automne, il était difficile de se projeter vers l’hiver. La présence des Pierre Vaultier, Alexis Pinturault et autres Perrine Laffont étaient pourtant là pour rappeler à tous que le grand Cirque Blanc va reprendre ses droits dans trois semaines, avec la traditionnelle épreuve d’ouverture de la coupe du monde de ski alpin, fin octobre à Sölden (Autriche).
Comme de coutume, de petits films retraçant les exploits de la saison dernière ont été projetés aux partenaires, élus et journalistes présents au Pavillon Gabriel. Avec pas moins de 14 médailles aux JO de Pyeongchang (dont 5 titres) et 120 podiums en coupe du monde (dont 35 victoires), assortis de 8 globes de cristal, il y avait matière à se réjouir des résultats de l’hiver passé. Pour autant, pas question pour les dirigeants de la Fédération française de ski (FFS) de tomber dans l’auto-congratulation. Fabien Saguez, le directeur technique national de la FFS, rappelait ainsi que « ce qu’on fait, on l’a bien fait, même si on aurait voulu plus. Vous savez, j’ai regardé le match hier soir (PSG – OL, 5-0, avec notamment un quadruplé de Kylian Mbappé, malgré de nombreux ratés en début de rencontre,ndlr). Kylian Mbappé expliquait à la fin que l’important, c’est qu’il ne rate pas à l’avenir ce qu’il a raté lors de ce match. Il faut s’en inspirer : même si on est bon, on peut toujours s’améliorer. Notre ambition est de rester bon sur la formation, mais aussi d’être la fédération sportive numéro 1 en France en termes de résultats ».
Michel Vion était dans la même optique, refusant de se reposer sur ses lauriers : « Après Pyeongchang, il a fallu se réorganiser pour préparer au mieux les Jeux Olympiques de Pékin en 2022. L’hiver à venir sera un peu une année de transition et de reconstruction. Ce qui ne nous empêche pas d’être déjà en pression pour les championnats du monde qui auront lieu cet hiver dans toutes les disciplines. On a confiance en nos athlètes ». D’humeur badine, le président de la FFS lançait à Fabien Saguez, sous forme de boutade : « Si ça ne marche pas cet hiver, ce sera de ta faute. Mais si on réussit, ce sera grâce à moi !».
Le message délivré par Roxana Maracineanu aura été l’un des moments forts de la journée. La nouvelle ministre des sports a tenu à rassurer les athlètes : « Les moyens du sport de haut niveau ne seront pas diminués, au contraire. 25 millions d’euros seront alloués au sport de haut niveau l’année prochaine. Nous allons aussi créer une agence du sport. On veut vraiment mettre le sportif et l’entraîneur au centre du projet ». L’ancienne nageuse – vice-championne olympique du 200 m dos en 2000 à Sydney – a aussi abordé spontanément la question des primes des Jeux de Pyeonchang. Par la voix de Martin Fourcade (grand absent de cette journée à Paris en raison de cervicales bloquées) et de Marie Bochet, les médaillés olympiques et paralympiques s’étaient indignés de l’iniquité de traitement entre les athlètes d’été et ceux d’hiver. En effet, les primes des médaillés de Rio étaient défiscalisées, quand celles des seconds étaient imposables. « On va trouver les meilleures solutions pour que cette équité hiver/été soit rétablie », a promis la ministre des sports. Une annonce vite suivie d’effet, puisque dès le lendemain, la commission des finances de l’Assemblée nationale a adopté l’exonération complète et permanente d’impôts des primes versées par l’Etat aux athlètes ayant obtenu une médaille olympique ou paralympique.
Comme de coutume, quelques-uns des soutiens majeurs de la Fédération française de ski ont été mis à l’honneur, à l’image de l’Ecole du Ski Français et de Domaines Skiables de France, représentés par leurs nouveaux présidents respectifs, Eric Brèche et Alexandre Maulin. Ce dernier a expliqué que « chaque médaille rapportée par les athlètes, c’est autant de bonheur pour nous qu’une chute de neige en décembre. Nous avons besoin de la FFS et de ses champions, parce que vous êtes l’image de nos domaines skiables ».
Cette présentation a aussi permis de revenir sur l’attribution des championnats du monde de ski alpin 2023 à Courchevel-Méribel, avec une certaine fierté. « C’est la première fois qu’un dossier l’emporte dès sa première candidature, et que les championnats du monde seront organisés sur deux stations », a rappelé Michel Vion.
Martin Léger
Photo de une : L’équipe de France de snowboardcross © Martin Léger