En septembre 2021, Guerlain Chicherit, ancien champion du monde de freeride devenu pilote automobile et entrepreneur boulimique, et ses trois associés de Whitegold Hospitality, Nicolas Chatillon, Thibault de Saint-Martin et Arnaud Viotte, lançaient officiellement Les Étincelles, un nouveau groupe hôtelier de montagne. L’ambition du quatuor, emmené par l’enfant de Tignes, devenir en 2026 un leader de l’hospitalité de luxe dans les stations d’altitude alpines. Pour y arriver, l’opérateur touristique savoyard, soutenu entre autres par deux financiers privés, l’un suisse, l’autre britannique, dispose d’un budget de 500 M€ ! De quoi se déployer selon une stratégie d’investissement climatique, pour reprendre ses termes, c’est à dire fléchant les projets dans des destinations neige garantie -au-delà de 1800 m-, et autour du triptyque service haut de gamme, éco-responsabilité et créativité.
150 actifs d’ici à 2026
À date et malgré la crise sanitaire qui a impacté fortement le tourisme hivernal, le portefeuille des Étincelles comprend seize chalets de luxe, sept résidences, douze restaurants et dix hôtels. Autant d’établissements que le groupe, dont le siège est basé à Saint-Pierre-d’Albigny dans la Combe de Savoie, possède en propre ou gère pour le compte de tiers.
Dans quatre ans, ses dirigeants espèrent gérer un parc de 150 actifs skis aux pieds et proches de toutes les commodités. Soit une centaine de chalets, une vingtaine de résidences et une trentaine d’hôtels !
Sur ce dernier type d’hébergement, en plein renouveau en montagne depuis 2015, le groupe Les Étincelles pourrait faire un bond significatif dès cette année. En effet, en février, ses dirigeants ont fait une offre de rachat aux actionnaires majoritaires de Lodge & Spa Mountain, Thierry Schoenauer (groupe Chalet des Neiges) et Frédéric Peltier (Cîmehôtel). Dans la corbeille, les tout-récents Koh I Nor à Val Thorens, Taj I Mah aux Arcs, L’Incomparable hôtel sur les rives du lac du Bourget et le Daria I Nor à l’Alpe d’Huez. L’acquisition pourrait être finalisée d’ici à l’été prochain.
En attendant, Les Étincelles braquent les projecteurs sur leurs « petits derniers » ayant ouvert à Tignes cet hiver où le groupe hôtelier tient les rênes de plusieurs affaires : Le Levanna**** -rénové en décembre dernier-, Les Campanules****, le village Montana ou encore des chalets spectaculaires de la collection Carte Blanche, comme le chalet Quézac ou le chalet Ubud à Tignes-Les Brévières. « Nos trois nouveautés de Tignes sont emblématiques de l’ADN du groupe », souligne Thibault de Saint-Martin, l’homme du marketing et de l’expérience client parmi les quatre associés-fondateurs des Étincelles.
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Le VoulezVous ou l’hospitalité récréative
Dans cette collection, il y a désormais le VoulezVous à Tignes-le-Lac, un hôtel quatre étoiles contemporain, ciblant les milleniums. Il a pris place dans un bâtiment déjà existant aux lignes architecturales ultra-modernes, « inspirées par le glacier voisin de La Grande Motte ». Le cabinet Xavier Carton en a entièrement rénové l’intérieur. Grands volumes, tons clairs, décoration design caractérisent ce lieu de vie aux 69 chambres en exploitation uniquement l’hiver pour l’instant. Il compte un ski room Bernard Orcel, un restaurant mixant le meilleur des gastronomies savoyarde et italienne, un bar festif dont la -longue- liste des cocktails maison témoigne de la maîtrise de l’art de la mixologie de ses barmen ou encore un spa de 600 m², en partenariat avec la marque bio Absolution. Last but not least, deux cabines de karaoké à réserver à l’accueil ajoutent une touche hype à cet hôtel qui se veut une invitation à la récréativité à chaque instant de son séjour !
Havre de paix et nature
Deuxième nouveauté, Le Tétras Lodge aux Brévières. Ce chalet-hôtel quatre étoiles de 23 chambres a ouvert ses portes en février et tourne déjà à plein régime ! Son cadre bucolique, à l’écart du brouhaha et en bordure d’un petit lac que forme ici l’Isère, est propice au repos et au ressourcement, hiver comme été. Quant à sa table, Le Tétras, où officie une jeune et inventive cheffe italienne Violetta Rullo, elle devrait vite attirer les gourmets, qu’ils soient en séjour dans l’établissement ou non.
L’esprit de fête retrouvé
La troisième ouverture de l’hiver n’est pas un hébergement mais une… discothèque, inaugurée le 16 février par le rappeur Orelsan. Un sacré buzz pour celle qui a été baptisée Le Strike en clin d’oeil à l’ancien bowling qu’elle remplace, moyennant d’importants travaux de mise aux normes. « Il n’y avait plus de lieu festif nocturne à Tignes-le-Lac, nous comblons ce manque avec Le Strike, plus grand lieu de fête des Alpes », souligne Thibault de Saint-Martin. La salle, qui peut accueillir jusqu’à 1350 personnes, a été décoré par un collectif d’artistes de street-art savoyard. Guerlain Chicherit, jamais à cours d’idée pour les mises en scène spectaculaire, a fait venir des Etats-Unis un véritable bus scolaire américain jaune pour matérialiser le carré VIP du Strike, et deux caravanes Airstream pour abriter des bars ! The place to be pour danser et écouter de la bonne musique, souvent en live, jusqu’à deux heures du matin.
Lancé en pleine pandémie, le groupe Les Etincelles semble tenir sa feuille de route avec au programme des rénovations d’établissements, des reprises d’exploitation, une probable croissance externe majeure (Lodge & Spa Mountain) dans les Alpes françaises. Ses dirigeants ne cachent pas vouloir sortir du périmètre hexagonal et mener des opérations en Suisse et aux Etats-Unis, à l’affut des opportunités dans de belles destinations montagnes helvétiques et nord-américaines.