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Passage de témoin dans les alpages

Ils en rêvaient, ils l’ont fait ! Cécile Gerfaud-Valentin et Cédric Chenu sont jeunes producteurs de lait pour le beaufort à La Giettaz, dans le Val d’Arly. Ces trentenaires ont créé le Gaec de l’Arrondine, en reprenant il y a à peine un an une exploitation. Pour eux, le bonheur est bien dans le pré !

A l’âge où il fallait choisir sa voie professionnelle, vers 13 ou 14 ans, Cécile Gerfaud-Valentin et Cédric Chenu, son compagnon, n’ont pas hésité une seconde. Faire une école laitière et travailler au contact des animaux. Avec un grand-père et un père exploitants agricoles à la station-village de La Giettaz, (Les Portes du Mont-Blanc), la jeune femme a baigné dans la filière beaufort. Cédric, lui, originaire de Tessens, au-dessus d’Aime en Tarentaise, également en zone beaufort, n’est pas d’une famille de fermiers, mais il en a toujours côtoyés, oncles ou voisins, et ne se voyait pas faire autre chose. Pendant plusieurs années, ils vont faire leurs armes chacun de leurs côtés, notamment à la Coopérative laitière de Bourg-Saint-Maurice pour elle, et au groupement pastoral de Tessens pour lui. C’est en Tarentaise qu’ils se rencontrent et décident il y a un peu plus d’un an, de voler de leurs propres ailes.

Avec deux installations pour trois cessations d’activité par an en moyenne en France, le secteur agricole encourage les jeunes à s’installer. A La Giettaz, justement, en pleine zone AOP Beaufort, l’exploitation laitière de Gérard Genix est à reprendre et le père de Cécile, qui élève des génisses dans la ferme familiale du Plan, juste à côté des pistes, approche de la retraite. Cécile et Cédric franchissent le pas. « En zone beaufort, pour être viable à deux, une exploitation laitière doit compter quarante vaches minimum, soit le double de notre cheptel de départ », explique Cécile . « Mais les installations de Gérard Genix n’étant pas adaptées, notre projet passe par la construction d’un nouveau bâtiment ». Pas évident dans une zone touristique où le foncier est rare. Heureusement, le père de Cécile cessant son activité à la fin de l’année, il lui cède sa propriété du Plan pour accueillir le bâtiment agricole, disponible au printemps 2018.

La tarine, l'une des races admises pour la fabrication du beaufort ©Actumontagne

Ce coup de pouce familial, le soutien de la Coop du Val d’Arly, qui collecte leur lait et les conseille sur sa qualité, plus le sérieux de leur dossier, ont convaincu les banques (Crédit Agricole des Savoie, Crédit Mutuel) de les suivre. « Pour le bâtiment, dont le coût avoisine les 600 000 euros, nous nous sommes endettés pour 20 ans auprès du Crédit Agricole, mais ça ne nous fait pas peur », affirment Cécile et Cédric, parents d’un petit garçon. Ils sont confiants dans leur nouveau projet de vie, forts de la bonne rémunération du lait pour le beaufort -parmi la plus élevée en France – et le modèle coopératif. Très active, la jeune femme, qui travaille quatre heures par jour l’hiver aux remontées mécaniques, s’implique d’ailleurs déjà auprès de la coopérative du Val d’Arly. « Je participe aux réunions du Conseil d’administration en qualité d’auditrice. C’est très intéressant. Je n’ai pas le droit de vote pour l’instant, j’attends l’année prochaine qu’une place se libère pour devenir administratrice ».

En attendant, le couple, très complémentaire, a du pain sur la planche avec son troupeau installé dans les alpages. Il faut aller traire les bêtes matin et soir sur place à la tireuse de lait mobile, suivre le chantier de la construction, faire les parcs dans des parcelles parfois haut perchées louées sur les pistes, faucher…  Un été de labeur, mais le bonheur pour eux d’exercer ensemble un métier qu’ils ont choisi, au sein d’un territoire de montagne dont ils participent, à leur tour, à la valorisation.

Sophie Chanaron

 

 

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