En Isère, l’itinérance a la côte !

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L’itinérance touristique n’est pas nouvelle, loin de là. Mais aujourd’hui, elle gagne un public de plus en plus large, voire même familial dans sa version douce et un minimum organisée. À pied, à vélo ou à cheval, ces nouveaux itinérants recherchent avant tout de la découverte, du ressourcement et de la convivialité. L’Isère a beaucoup à offrir sur ce créneau estime Nathalie Faure, déléguée à la montagne au Département.

Qu’est-ce que l’itinérance pour vous ?
Nathalie Faure : L’itinérance a le vent en poupe, mais ce n’est pas un phénomène nouveau, surtout l’été où l’on sait que les vacanciers bougent beaucoup. Se poser à un endroit et ensuite rayonner, c’est déjà pour moi une forme d’itinérance. L’itinérance touristique remonte loin. Au XVIIIe siècle déjà, les Anglais avec leur Grand Tour la pratiquaient. Aujourd’hui, elle revêt plusieurs formes qui touchent différents publics, les amis, les couples, mais aussi les familles, des clientèles moins sportives et plus contemplatives. Elle s’inscrit dans la mouvance des nouvelles mobilités touristiques et dans la recherche du dépaysement, du ressourcement, de la découverte culturelle, des expériences, avec une certaine sécurité et des services. Ce type de séjours offre de vraies opportunités de redécouvrir les territoires et leurs pépites secrètes. L’itinérance est propice au tourisme de proximité pour lequel l’appétence s’est accrue avec la crise du Covid-19, mais qui est au cœur de la stratégie d’Isère Attractivité depuis plusieurs années.

Le GR65 passe aussi par l’Isère ! ©A.Gelin
Nathalie Faure

Quelle est l’offre de l’Isère ?
Nathalie Faure : Le Département compte 9000 kilomètres de sentiers balisés, dont la moitié en montagne, où 30 refuges sont gardés. La moitié d’entre eux sont accessibles facilement, en moins de deux heures. On peut donc goûter à l’itinérance en montagne sans être un alpiniste chevronné et profiter d’hébergements confortables et accueillants, même en altitude. 330 kilomètres de voies vertes et véloroutes parcourent aussi l’Isère, sans oublier nos célèbre cols routiers. Nous avons donc largement de quoi proposer des séjours en itinérance pédestre et à vélo, ou encore à cheval (2000 kilomètres de sentiers recensés par Isère Cheval vert). Il y a des itinéraires connus comme les Grandes Traversées du Vercors, celle de la Chartreuse ou des Alpes, mais le territoire a aussi imaginé d’autres cheminements pour arpenter ses recoins, à l’image de deux nouveaux séjours d’itinérance à portée historique (voir ci-dessous).

En route pour le refuge de la Lavey en Oisans ! ©A.Gelin

Qu’est-ce que la véloroute Belle Via ?
Nathalie Faure : C’est le nouveau nom de la V63. Longue de 215 kilomètres, dont 120 kilomètres en Isère, elle est inscrite au schéma national des véloroutes et des voies vertes. Cet itinéraire relie Chanaz en Savoie à Valence, via Aix-les-Bains, Chambéry, Grenoble et Romans. Elle se connecte à chacune de ses extrémités à la ViaRhôna. Elle permet de découvrir le département d’est en ouest, et de profiter d’une grande variété de paysages. Le Département de l’Isère et les communes traversées par le Belle Via ont investi près d’un 1,6 millions d’euros pour réaliser les travaux d’aménagement en voies sécurisées des 32 km d’itinéraire, jusqu’à la jonction avec la Drôme. Cette véloroute est un atout pour le développement de l’itinérance avec des retombées économiques potentielles importantes localement. Il y a de beaux séjours à construire.

Propos recueillis par Sophie Chanaron

Pratique : Isère Attractivité a développé en 2020 l’appli Isère Outdoor pour faciliter l’itinérance sur le territoire en amont ou in situ. Elle s’est beaucoup enrichie depuis. Des idées d’itinérance douce sur le site www.evasion.ishere.fr


Idées séjours rando

Les lacs de la Matheysine au détour de l’itinéraire culturel européen Sur les Pas des Huguenots ©F.Pattou

Isère Attractivité a développé deux séjours en itinérance ayant comme dénominateur commun de plonger dans l’histoire iséroise. À réserver en ligne sur le site www.isere-tourisme.com. Le premier, en deux étapes de 18 et 16 kilomètres, emprunte l’itinéraire culturel européen Sur le pas des Huguenots, sur sa portion entre Mens et Laffrey. Cet itinéraire emmène les marcheurs sur les traces des protestants fuyant le Dauphiné en direction de la Suisse et de l’Allemagne. Les points remarquables sont la halle de Mens, le Musée du Trièves, le Mont Aiguille, le Petit Train de la Mure ou le lac de Laffrey. Avec le second, intitulé le Tour du Grand Som, départ de Saint-Pierre-de-Chartreuse pour trois jours d’immersion dans le monde du Silence, cher aux Chartreux. Trois étapes d’une dizaine de kilomètres chacune. En chemin, le col du Cucheron, les gorges du Cozon et du Guiers Vif, le hameau de La Ruchère, le petit Som, le monastère de la Grande Chartreuse et le musée éponyme.

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