Inaugurée officiellement le 22 juin dernier, la haute traversée de Belledonne, homologuée GR®738 l’an dernier, booste déjà les réservations des refuges qui jalonnent son parcours. Focus sur quatre d’entre eux, tout juste rénovés ou qui vont bientôt l’être. Destination à part entière, ou halte bienvenue pour les randonneurs en itinérance.
Avec ses 130 kilomètres et ses 10 000 mètres de dénivelé entre alpages et haute montagne, le GR®738 devrait rapidement rejoindre le club des itinéraires montagneux mythiques, comme le GR®20 en Corse, ou le GR®10 dans les Pyrénées. Il faut en effet onze jours en moyenne pour effectuer cette traversée longitudinale de Belledonne, désormais balisée par les célèbres marques rouges et blanches. À cheval sur l’Isère et la Savoie, ce GR relie Vizille au sud, à Aiguebelle au nord, ou inversement. Entre alpages et haute montagne, une dizaine de refuges et gîtes permettent de faire une étape.
Ces hébergements d’altitude sont accompagnés dans leur promotion et développement par l’Espace Belledonne, l’association qui a piloté la création du GR®738, et par tout un réseau de partenaires financeurs*. Face à l’évolution des attentes des randonneurs, en quête de davantage de confort — et à la hausse attendue de la fréquentation —, plusieurs d’entre eux, publics ou privés, ont ou vont engager des travaux. Ils bénéficient du programme européen Leader, destiné aux territoires ruraux porteurs d’une stratégie de développement local. Une enveloppe de plus 1,6 millions d’euros.
Le refuge de l’Oule (38)
« C’est en septembre que les travaux vont démarrer », indique Stéphane Vaussenat, maire de Pinsot. « Nous allons améliorer la partie privée du gardien et rendre plus fonctionnels la cuisine et le service des repas ». Indispensable avec la montée en flèche des réservations pour cet été, constatée dès le mois de juin par Camille et Christian Reymond, les gardiens. L’effet magique du GR®738 ! Le coût du chantier pour ce refuge d’une vingtaine de places s’élève à 47 000 €, financés par le Département de l’Isère (40 %), par l’Europe (30 %) et la commune de Pinsot (30 %).
Le Habert d’Aiguebelle (38)
Ce chalet de bergers datant du XVIIIe siècle, situé à 1 735 mètres dans un alpage facile d’accès (15 mn du parking le plus proche), sur la commune de Laval, offre actuellement vingt-cinq couchages. Il en disposera de trente-quatre à terme, lorsqu’il aura été agrandi, en principe la saison prochaine. En attendant, dès cet été, le refuge dispose d’un toit flambant neuf, après le changement complet de l’ancienne charpente vermoulue. « La cuisine et la salle de restauration ont été reconfigurées pour être plus fonctionnelles pour la gardienne, Élodie », explique Yannick Peillard, l’un des deux associés du groupement foncier agricole de l’Aigleton, propriétaire du site depuis trois ans. Montant total des travaux prévus : 250 000 €. Avec des dossiers de subventions en cours.
Le refuge de la Perrière (73)
Propriété de la commune d’Arvillard, en Savoie, cet ancien chalet d’alpage de dix-huit places est le seul non gardé du GR®738. Des travaux de confortement du bâtiment viennent de s’achever. « À l’étage, création d’un bat-flanc sur le plancher recouvert de matelas neufs et de nouvelles couvertures », indique Daniel Dupuis, à la mairie. De même, la cheminée a été remplacée par un poêle plus performant, et des toilettes sèches ont été créées. L’achat des matelas a été financé par l’association l’Échappée belle, organisatrice de l’ultra-trail éponyme, qui a fait beaucoup pour la notoriété de la haute traversée de Belledonne. « Un beau geste », se félicite Daniel Dupuis, comme celui de l’association Tous à Poêle, qui s’occupe d’embellir le patrimoine populaire de montagne, et a décoré le refuge. Les travaux avoisinent 16 000 €, dont 64 % pris en charge par les fonds Leader, 16 % par la communauté de communes Cœur de Savoie, et 20 % par la commune d’Arvillard.
Les Yourtes de Yayla (73)
Les habitués de cet hébergement collectif insolite du Pontet, en Savoie, vont apprécier le confort supplémentaire apporté cette saison par Montagnes, nature et hommes : un bloc sanitaire composé de quatre douches et lavabos et de deux toilettes sèches supplémentaires. Et grâce au gaz, il y a désormais l’eau chaude dans ce camp de base situé dans la partie nord du GR®738. Un assainissement avec phytoépuration équipe dorénavant ce site de trois yourtes de dix-huit places chacune, et de deux tentes inuits, très fréquenté par les scolaires et les centres de loisirs. Des travaux d’un montant de 75 000 € pour lesquels l’association, qui loue le terrain à la commune, a reçu une aide de la Région (30 %), attend la part de l’Europe (40 %), les 30 % restants étant autofinancés.
Sophie Chanaron
*Départements de l’Isère et de la Savoie, la Région Aura, la Région Sud, les communautés de communes, Grenoble Alpes Métropole, FFR, l’Etat, ou encore l’Europe.