Débuté en janvier 2020 et piloté par le Parc national de la Vanoise, en collaboration avec l’Observatoire des galliformes de montagne et le Conservatoire d’espaces naturels de Haute-Savoie, le projet européen de préservation des oiseaux de montagne dans les domaines skiables des Alpes du Nord, vient de s’achever. Pour tous les partenaires impliqués (outre les organismes pilotes, les services de l’État, les collectivités territoriales, les équipementiers ou encore les gestionnaires de domaine skiable), c’est donc l’heure du bilan de Birdski (490 000 €). Ce programme européen, qui a bénéficié du soutien financier de l’État (CIMA FNADT)et de l’Europe (DFEDER-POIA), visait à agir en concertation pour mieux partager l’espace montagnard et concilier la protection d’espèces alpines emblématiques, comme les grands rapaces (le gypaète barbu ou l’aigle royal) et les galliformes (le tétras-lyre ou le lagopède alpin) et les activités socio-économiques sur les territoires de montagne.
17 domaines skiables en Savoie et 19 en Haute-Savoie se sont mobilisés. Trois domaines skiables pilotes sont allés plus loin permettant de collecter de nombreuses données et tirer des enseignements. Il s’agit de ceux des Arcs/Peisey-Vallandry en Tarentaine, de Val Cenis en Haute-Maurienne-Vanoise et Les Contamines-Montjoie au Pays du Mont-Blanc.
Les actions concrètes mises en place
-la visualisation des câbles de remontées mécaniques et des Catex (câbles pour la prévention des avalanches) pour limiter les percussions d’oiseau : 57 km linéaires ont été équipés de balises à ce jour.
-la création de zones de tranquillité : cinq ont été créées dans les stations pilotes avec un balisage par piquets, élastiques et fanions D’autres stations vont dupliquer ces aménagements qui ont fait leurs preuves.
– la sensibilisation des skieurs au respect de ces zones et à la quiétude de la faune avec notamment la réalisation de supports de communication. Ces zones ont plutôt été bien respectées.
Le projet Birdski comportait aussi un volet consacré à l’évaluation des actions au travers de moyens innovants et de travaux de recherche inédits : 53 tétras-lyres et 10 gypaètes ont été équipés de balise GPS pour connaître leurs déplacements au sein des domaines skiables, une recherche en écologie sensorielle a été menée pour mieux connaître ce que voient les tétras-lyres. Enfin, l’utilisation de l’image thermique et infrarouge a permis d’identifier les déplacements des oiseaux à proximité des remontées mécaniques.
Et maintenant ?
Ces connaissances nouvelles sur le comportement des oiseaux, leur physiologie et leur écologie vont permettre de mieux les protéger. Ainsi, à partir des résultats sur les capacités visuelles des oiseaux, les partenaires planchent sur le développement d’une nouvelle balise à poser sur les câbles. Les actions concrètes devraient faire tâche d’huile sur les territoires de montagne. Et sur la base des résultats du projet, un nouveau programme d’actions devrait être défini dans les prochains mois.