L’écosystème montagnard s’est réuni ce 26 octobre à Chamonix-Mont-Blanc à l’initiative d’Eric Fournier, maire de la commune et président de la Communauté de Communes. Objectifs de ce premier Sommet pour une montagne durable, réunissant scientifiques, acteurs économiques, associations environnementales et élus, partager constats et perspectives sur l’impact du changement climatique sur le milieu montagnard et passer la vitesse supérieure dans les transitions environnementales, économiques et sociales qu’ils appellent. La ministre du tourisme Olivia Grégoire était présente. Elle a rappelé aux acteurs des territoires d’altitude qu’ils peuvent compter sur l’État pour les accompagner dans leur adaptation et leur transition face aux défis du changement climatique.
La Vallée de Chamonix-Mont-Blanc dans le concret
Éric Fournier, qui entend bien inscrire ce colloque dans la durée, a insisté sur la nécessité que toutes les parties dialoguent, échangent. Un travail et un volontarisme collectifs qui n’est pas sans rappeler ceux des États généraux de la transition du tourisme en montagne, portés en septembre 2021 par les associations 2TM-Transition des territoires de montagne et Mountain Wilderness, présentes jeudi à Chamonix.
Le maire de la capitale de l’alpinisme a pointé les engagements de son territoire initiés depuis dix ans en matière de tourisme durable : décarbonation du parcours client via un réseau de transport accessible, valorisation du patrimoine naturel et culturel toute l’année, développement d’un tourisme scientifique pour sensibiliser les visiteurs à l’urgence climatique, adossement de tout renouvellement d’infrastructure à l’évaluation scientifique des ressources disponibles, l’arrêt de création de nouvelles capacités d’accueil, l’observatoire des flux pour une meilleure gestion des pics de fréquentation et ciblage des clientèles ou encore l’accompagnement de l’essor pour l’outdoor toute saison et l’accueil du tourisme de fraicheur… Une façon de montrer que les territoires agissent, même s’ils doivent faire davantage et dès maintenant.
Également présent, Joël Giraud, député des Hautes-Alpes et ancien ministre de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, a insisté sur le fait que les enjeux sont aussi ceux « d’une montagne à vivre ». En clair, ces territoires ne sont pas que des destinations touristiques, mais des lieux de vie à l’année. Le plan de la montagne de demain qu’il a présenté à la Première ministre, ambitionne de développer des politiques de reconquête des centres-bourgs et des villes, en ciblant les zones de montagne.
L’habitat permanent au cœur des préoccupations des élus
Le député haut-savoyard Xavier Roseren, auteur de l’amendement élargissant les critères de zones tendues aux territoires touristiques moins urbanisés et le maire de Chamonix Eric Fournier ont souligné les avancées du gouvernement sur ce sujet sensible. Ils plaident pour de nouvelles évolutions tant fiscales que règlementaires. Par exemple, inscription dans les documents d’urbanisme de la destination permanente des biens, sécurisation juridique de la régulation des meublés, réduction des niches fiscales en faveur de la location courte durée, renforcement de la rénovation énergétique du parc principal et secondaire tant par le DPE que les aides apportées… Et Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité de saluer la candidature de la vallée de Chamonix pour être territoire d’expérimentation dans le cadre du rapport interministériel contre l’attrition du logement permanent.
(avec communiqué)