Nommée dès le 12 avril dernier directrice générale du comité d’organisation des championnats du monde de ski alpin 2023 qui auront lieu à Courchevel et Méribel, Perrine Pelen a pris ses fonctions début août. Secondée par son adjoint, Jean-Philippe Demael (l’ancien patron de Somfy), la championne du monde de slalom 1985 fait le point sur l’avancement de l’organisation de ces championnats du monde.
Actumontagne : Comment s’est passée votre arrivée à la tête de Courchevel Méribel 2023 ?
Même si je n’ai pris mes nouvelles fonctions que début août (elle était avant cela responsable marketing de Savoie Mont Blanc Tourisme, ndlr), j’ai été associée à l’avancement du projet depuis le mois d’avril. En particulier pour toutes les rencontres avec la FIS (Fédération Internationale de Ski). Il y a aujourd’hui trois sujets majeurs sur lesquels nous travaillons : actualiser le budget ; définir les échéances clés ; travailler sur la montée en puissance de l’organisation, autrement dit dimensionner les ressources humaines nécessaires pour ces championnats du monde.
Actumontagne : Quel est le budget prévisionnel pour cet événement ?
Il est de 42 millions d’euros. On a eu une première réunion sur ce sujet le 15 octobre avec les principaux acteurs concernés (clubs des sports, communes…). On sait qu’au niveau des ressources, nous toucherons 32 millions d’euros de la FIS (au titre des droits marketing et télé) et 7 millions d’euros de subventions publiques (3 millions de l’État, 2 millions de la Région AURA et 2 millions du département de la Savoie). Pour les 3 millions manquants, on doit encore affiner. Ils pourraient notamment venir de la vente de packages d’hospitalité, de partenariats avec des entreprises privées ou encore de donateurs.
Actumontagne : Quelles sont les échéances clés que vous évoquez ?
Il s’agit déjà de repartir des « livrables », c’est à dire d’un cahier des charges extrêmement précis donné par la FIS. On sait déjà que Courchevel et Méribel accueilleront les finales de la coupe du monde de ski alpin en 2022. Il faudra nécessairement que toute la partie sportive soit prête pour cette échéance. Par exemple, la piste des Jockeys, sur Courchevel (qui accueillera les épreuves de vitesse messieurs) devra être réaménagée, notamment afin de permettre aux spectateurs sur place de voir les 30 à 40 dernières séances de course « en direct ». Une première phase de travaux a déjà été réalisée, une seconde est prévue l’an prochain. La piste devrait être prête et homologuée pour l’hiver 2020-21. On y organisera alors sans doute une épreuve internationale (coupe d’Europe ou course FIS, rien n’est encore arrêté), un an avant les finales de la coupe du monde. La piste du Roc de Fer, à Méribel, va aussi connaître des aménagements, mais dans des proportions moindres vu qu’elle a accueilli les finales de coupe du monde en 2015.
Actumontagne : Qu’entendez-vous par la « montée en puissance de l’organisation » ?
Il faudra définir les besoins pour chaque fonction. On aura besoin de beaucoup de volontaires, et il faudra déterminer quand les recruter et comment les former. Il s’agit de bien dimensionner les besoins humains en prenant en compte les forces en présence dans chaque station. On s’appuiera beaucoup sur les acteurs locaux (écoles de ski, club des sports, etc). En revanche, on imagine un comité d’organisation plutôt réduit, avec une quinzaine de personnes. On a la chance d’avoir des stations bien structurées en France, il faut donc s’appuyer sur ces structures. Avec ces championnats du monde 2023, nous souhaitons être une source d’inspiration, et fédérer tous les acteurs de la montagne française (France Montagnes, Le Cluster Montagne, Domaines Skiables de France…), pour que tout le monde soit associé à ce projet.
Propos recueillis par Martin Léger
Photo de une : Perrine Pelen le 14 octobre au Pavillon Gabriel à Paris, à l’occasion de la présentation des équipes de France de ski aux médias et aux partenaires de la FFS crédit Martin Léger