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Sandra Laoura garde le moral

Le 5 janvier 2007 à Mont-Gabriel (Canada), Sandra Laoura se fracturait les 11è et 12è vertèbres thoraciques lors d’une mauvaise réception d’un saut périlleux et se retrouvait paraplégique. Neuf mois après ce terrible accident, la skieuse de bosses de La Plagne, médaillée de bronze aux JO 2006, continue à se battre pour tenter de remarcher un jour.

actumontagne.com : Quel est votre quotidien aujourd’hui ?
Sandra Laoura : J’effectue quatre heures de rééducation tous les après-midi, dans un service de traumatologie du sport d’un hôpital de la région parisienne. Les séances se composent de balnéothérapie, de physiothérapie, d’exercices de verticalisation (avec un stabilisateur qui permet de maintenir les genoux et les fesses dans une position debout) et enfin de travail des abdos, des dorsaux ou des adducteurs avec un kiné.

actumontagne.com : Où en êtes-vous physiquement ?
S.L : Je me déplace toujours en fauteuil roulant, mais il y a tout de même des progrès. J’ai récupéré quelques muscles au niveau du dos et des abdominaux ainsi qu’au niveau des grands fessiers. J’arrive aussi à bouger le bassin d’avant en arrière et sur les côtés. Des sensations sont revenues dans le bas de la cuisse. Il y a parfois des périodes de stagnation, mais je sais qu’il faut être patiente.

actumontagne.com : Savez-vous si vous remarcherez un jour ?
S.L : Non. Je n’ai aucune certitude, ni dans un sens, ni dans l’autre. Certaines personnes dans mon cas ont pu remarcher, d’autres jamais. Quoi qu’il en soit, si je dois remarcher, il est aujourd’hui impossible de savoir quand ce serait. Mais je continue à me battre et je reste optimiste malgré tout.

actumontagne.com : Pensez-vous pouvoir skier de nouveau ?
S.L : Je ne me pose même pas la question aujourd’hui. Une chose est sûre en tout cas : je ne reskierai jamais en compétition. Le ski de bosses est un sport qui évolue tellement vite que même si je peux un jour remonter sur des skis, je ne pourrai jamais rattraper le retard. Avant mon accident, je pensais continuer la compétition jusqu’aux Jeux Olympiques de Vancouver en 2010. Des JO, ça demande plusieurs années de préparation, pas juste quelques mois. Donc pour moi le haut niveau c’est terminé, quelque soit l’évolution de mon état physique. Cependant, je garde l’espoir de pouvoir refaire un jour du ski en loisir.

actumontagne.com : Cette situation n’est –elle pas trop dure à vivre ?
S.L : Ce n’est jamais facile, mais j’ai la chance d’avoir pu compter sur le soutien de mon entourage. C’est dans ces moments-là qu’on se rend compte qui sont vos vrais amis. Ils savent que je suis restée la même malgré mon accident. Leur regard sur moi n’a pas changé et ça c’est très important. Quand on se voit, on parle un peu de tout, mais assez peu de mon accident. Les membres de l’équipe de France de bosses continuent aussi de prendre de mes nouvelles : on s’appelle souvent et Guilbaut (Colas, 2è du classement final de la coupe du monde l’hiver dernier) vient me rendre visite à Paris environ tous les deux mois.

actumontagne.com : Quels sont vos projets ?
JS.L : J’envisage de me lancer dans l’audiovisuel, dans la communication. J’ai notamment des projets avec la boîte de production qui gère les Etoiles du Sport (un événement qui rassemble chaque année pendant une semaine à La Plagne des sportifs français de haut niveau de diverses disciplines), mais on doit encore définir quelle forme pourrait prendre cette collaboration.

Propos recueillis par Martin Léger

 

 

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