Tombés sous le charme des Bauges, Jérôme Salord, fondateur du groupe SantéVet et son épouse Michèle ne se sont pas contenté de créer un lieu unique, un hôtel-restaurant 4 étoiles avec table gastronomique et espace bien-être ayurvédique. Tout ou presque est fait en local !
«Je dirigeais une entreprise florissante. Au lieu d’investir dans des actions, j’ai choisi d’investir à Aillon-le-jeune pour aider à redynamiser cette station de moyenne montagne» explique d’emblée Jérôme Salord, fondateur (en 2003) et président du conseil de surveillance de SantéVet, assurance santé des animaux de compagnie. Il a en effet cédé sa place de CEO de ce groupe de 450 salariés à son frère Hugues en février dernier. Séduits par cette moyenne montagne, les époux Salord ont d’abord acheté un chalet (en mars 2017) à Aillon-le-Jeune pour partager des moments en famille. Puis est venue l’envie de participer au développement de la station-village en y créant une entreprise. Une scierie ? Un centre d’appel ? «Nous avions les moyens de faire quelque chose qui nous plaisait» reconnaît Jérôme Salord. Le Chamois d’Aillon-le-jeune, ancien hôtel racheté et transformé voilà 12 ans en centre de vacances est alors à vendre. Tout est à refaire. Les époux Salord y ont vu l’opportunité de créer une adresse d’exception, l’ont acheté (750 000 € ) en février 2021 et ont mandaté l’architecte Maria Castillo (Studio99, Lyon) et l’agence d’architecture d’intérieur Amevet (Chambéry) pour créer «un cocon d’évasion où l’on se sente bien et où l’on est au petit soin des clients, que l’on accueille comme des amis ».
Une cuisine gourmande et végétale
Le chantier a duré 18 mois. Tout a été repensé et reconstruit avec des artisans pour l’essentiel locaux : Vuillermet Menuiserie (Chambéry), Jean-Marc Gatta, Aillon TP (Aillon-le-jeune), Donatien Baulat Charpentes (Aillon-le-jeune)… Le Chamois comptait 29 chambres ; l’Auberge d’Aillon et d’Ailleurs en offre désormais 14 thématisées et tout en confort et douceur. Le cadre nature et élégant de sa table (36 couverts) fait écho à la cuisine gourmande et végétale du couple de jeunes chefs qu’ils ont engagés, Marc Guy et Raphaëlle Seigneur, auparavant au restaurant étoilé de l’Albert 1er de Chamonix. Leur objectif ? Revisiter les produits locaux et de saison et poursuivre leur cueillette de plantes sauvages pour une cuisine créative et raffinée. Gastronomique et offrant une large carte de vin (+ de 150 références), le restaurant figure depuis janvier dans le guide Michelin. Au choix, formule à 34 € le midi hors week-end et menus à 58 € et 75 €.
Unique en France, un bain au petit lait
Pour le personnel aussi, les époux Salord ont privilégié le recrutement local. 80 % de ses employés (12 en CDI) sont originaires des Bauges, voire d’Aillon-le-jeune comme Armelle, responsable réception et commercialisation. Armelle est la fille des anciens propriétaires de l’hôtel Le Chamois ! Et le positionnement du SPA est né d’une rencontre à la ferme de la Correrie toute proche. «J’y travaillais comme vendeuse» sourit Amandine Niquet. La jeune femme se forme alors déjà à la pratique Ayurvéda. Son approche les séduit et ils changent leur plan : leur SPA n’aura ni hammam ni sauna, mais un bashpa svedhana (bain de vapeur ayurvédique) et, exclusivité en France, un bain au petit-lait pour «profiter des bienfaits très hydratants de ce nutriment exceptionnel que peut nous livrer la ferme chaque jour à partir de 11h30» détaille la jeune femme, praticienne Ayurvéda depuis mai 2022. Ce soin dure 30 minutes. «Nous avons créé une cuve de récupération de ce petit lait mélangé à de l’eau et porté à 35°C. Il retourne ensuite à la ferme» explique Michèle Salord.
Deux autres tables et 10 gîtes
Amandine Niquet (photo ci-contre) confectionne ses huiles de massages et mélanges d’herbes avec Amandine Pirou, artisane savonnière des Bauges (Soâm) et établit un diagnostic personnalisé avant tout soin. Ce SPA thérapeutique est ouvert à la clientèle extérieure et l’établissement propose dès février un séjour «Découverte Ayurveda et bien-être en Bauges» de 3 jours/3 nuits en pension complète. ll se fera en semaine – 20-23 février par exemple – ou en fin de semaine – 2-5 mars – avec trois soins ayurvédiques, deux séances de yoga, une séance «trucs et astuces ayurvédiques» et une alimentation adaptée selon les principes ayurvédiques.
Si les époux Salord n’ont «pas de contraintes financières de succès», ils veillent à la pérennité de ce projet haut de gamme ancré dans le territoire. Pour compléter leur offre, ils ont aussi repris deux autres tables d’Aillon-le-Jeune : le Mont Pelat et le Tétras transformé en crêperie. Ils ont aussi acquis un immeuble de 12 gîtes qu’ils remettent à neuf pour créer 10 meublés tout confort. Livraison prévue en juillet prochain. Les époux Salord escomptent déployer, grâce à ces hébergements supplémentaires, l’activité séminaire d’entreprises de l’Auberge d’Aillon et d’Ailleurs et de la station-village.
Nathalie Ruffier
Photo de Une : La chambre Silva ©Auberge d’Aillon et d’Ailleurs