Tout l’été, l’office de tourisme de l’Albanais à Rumilly, ville-porte du parc naturel des Bauges, propose des initiations à l’orpaillage dans le Fier , rivière aurifère. Une activité ludique qui permet avant tout une belle rencontre avec ce torrent alpin, hôte d’une d’une importante biodiversité.
Il parait que la France métropolitaine recèlerait encore plus de 50 tonnes d’or dans son sous-sol ! En fait les géologues sont formels, le métal jaune est partout sur le territoire mais dispersé en toute petite quantité. Le Chéran et le Fier, les deux rivières qui traversent l’Albanais, ce territoire situé entre Aix-les-Bains et Annecy, en charrient d’infimes particules, arrachées en amont aux roches par l’érosion et transportées par le courant. Pas la peine de vous ruer sur place pour explorer le filon appâté par le gain, vous seriez vite déçu ! Si l’orpaillage est pratiqué dans ces rivières aurifères depuis l’époque romaine, l’extraction est toujours restée à l’échelle artisanale, permettant autrefois de confectionner quelques bijoux maison ou pour les plus chanceux tombant sur une pépite du beurre dans les épinards. Il faut en effet des heures d’effort pour retirer du fonds des rivières un gramme d’or alluvionnaire dont la particularité est d’être quand même proche des 24 carats, donc très pur !
Aujourd’hui il n’est pas exceptionnel de croiser quelques orpailleurs amateurs pour qui chercher de l’or dans le Fier ou le Chéran relève du loisir, au même titre que la cueillette des champignons ou des myrtilles ! Pour eux, ce hobby réclamant de savoir lire la rivière et d’être patient, est un bon moyen d’être en symbiose avec la nature.
C’est dans cet esprit que l’office de tourisme de l’Albanais à Rumilly relance cet été les sorties de découverte de l’orpaillage qu’il avait initiées il y a quelques années avec le chercheur d’or amateur, Marius Bonhomme. « Nos initiations à l’orpaillage sont effectivement un prétexte à découvrir sous un angle insolite et ludique nos rivières, connues comme lieu de pêche et de baignade l’été », explique Nicolas Deschamps, directeur de l’OT. Ces sorties n’étaient plus programmées car Marius Bonhomme a souhaité passer la main. Il a fallu le temps qu’il transmette son savoir tant sur la rivière que sur les techniques d’orpaillage. « C’est désormais chose faite avec trois accompagnateurs en montagne qui reprennent le flambeau », se félicite Nicolas Deschamps. Entre le 15 juillet et fin août, six sorties découverte de l’orpaillage sont organisées sur le Fier, dont les spots aurifères, bancs de sables ou de gravier, les placers en jargon d’orpailleur, sont très accessibles. Une sortie en famille par excellence car il n’y a pas d’âge pour attraper la fièvre jaune !
Sophie Chanaron