A l’heure des célébrations du bicentenaire de la mort de l’Empereur français, le fonds Glénat pour le patrimoine et la création s’est intéressé à sa remontée vers Paris en 1815, depuis Golfe-Juan en passant par Grenoble. Une épopée éclaire entre mer et montagne, pour éviter soigneusement la Provence et la vallée du Rhône aux mains des troupes royales.
Celui qui était alors exilé sur l’île d’Elbe, est accompagné dans sa reconquête du pouvoir de 900 grenadiers. L’Aigle va rallier de nombreux partisans dans les villages traversés. A Laffrey, il fait face, désarmé, à un régiment royaliste. Il va alors lancer cette phrase célèbre : « S’il en est un qui veuille tuer son Empereur, me voici ! ». Un coup de poker qui fonctionne ! Les soldats ne tireront pas et laisseront passer celui qui va reconquérir le pouvoir pour quelques semaines, avant la fameuse défaite de Waterloo et un nouvel exil à Sainte-Hélène où il mourra en 1821.
L’exposition temporaire Napoléon. Autour de la route des Alpes, présentée au Couvent Sainte-Cécile jusqu’au 31 décembre, ne rassemble pas pléthore de pièces de collection, « mais elles sont exceptionnelles », souligne David Chanteranne, son commissaire (photo de Une). Tableaux, dessins, documents écrits, objets, prêtés par de nombreuses institutions et particuliers, illustrent de manière très accessible le parcours de l’ancien général corse au destin incroyable. Parmi eux, l’un de ses bicornes, un superbe coffret de toilette de voyage, un service de table empire ou encore une mèche de cheveux, sans oublier son masque mortuaire. « L’exposition montre l’intimité de Napoléon partie dans une course folle pour reprendre le pouvoir », explique David Chanteranne, qui rappelle aussi l’héritage de Napoléon, notamment ses quelque 200 lois du Code civil. « Il est également le premier chef d’État ou souverain cultivant un fort rapport à l’image en se créant une silhouette, que l’on retrouve dans des BD et des mangas d’aujourd’hui », poursuit l’historien, rédacteur en chef du magazine Napoléon 1er, revue du Souvenir napoléonien. De quoi faire le lien avec sa présence au sein de la maison d’édition grenobloise, au-delà de la célèbre route Napoléon à laquelle une séquence est bien sûr consacrée.
A l’occasion des Journées du Patrimoine ces 18 et 19 septembre la visite guidée de l’expo et du couvent Sainte-Cécile sera au tarif de 5 € (contre 7€ en temps normal). Sinon, des ateliers sont prévus pour les familles et les scolaires du CP au CM2. Conférence le 28/10 à 11h (7€).