Les alpages à l’affiche du salon du livre de montagne de Passy

Si vous aimez la montagne et les livres, c’est à Passy qu’il faut être du 9 au 11 août prochain, au 29e salon international du livre de montagne. Le thème de cette année, les alpages, se décline en rencontres avec des auteurs, dédicaces, tables rondes… Entretien avec l’un de ces auteurs, Joëlle Dartigue-Paccalet.

 

Actumontagne : Qu’appréciez-vous dans le salon du livre de montagne de Passy ?
Joëlle Dartigue-Paccalet : Je suis très attachée à ce salon, qui réunit les auteurs locaux et met en valeur leurs œuvres. Depuis toujours, la vallée de Chamonix a attiré beaucoup de touristes, de scientifiques… Ce qui a favorisé un brassage de populations et d’idées, ainsi que la production de nombreux écrits. Donc le fait que le salon du livre de montagne ait lieu ici n’est pas un hasard, c’est un endroit très riche en publications. Même si, bien entendu, les autres massifs ne sont pas oubliés dans le salon.

Actumontagne : Quelle est votre participation au salon cette année ?
J. D.-P. : Je vais présenter mon dernier ouvrage, La Grande Guerre, paru en novembre 2018. Mais aussi un autre livre intitulé Les alpages à Chamonix (publié en 2017), en phase avec le thème du salon. Je ne suis pas historienne de métier, mais l’histoire locale est mon grand centre d’intérêt. Je participe également à une table ronde consacrée à l’évolution des paysages liée à la présence humaine.

Actumontagne : Quelles sont les particularités des alpages de la vallée de Chamonix ?
J. D.-P. : Ils fonctionnent en communauté, ou consortage. Les pâtures ne sont pas des propriétés individuelles, mais appartiennent à la communauté. Un fonctionnement issu du Moyen-Âge, toujours en vigueur aujourd’hui. Comme les alpages d’altitude sont assez pauvres, car la neige y subsiste longtemps, on ne peut y faire paître qu’un nombre de bêtes limité, pour ne pas épuiser la ressource. Il y a donc une sorte de “tour de rôle”, où chaque éleveur se voit attribuer des pâtures chaque année. D’ailleurs, l’origine du tour de rôle à la compagnie des guides de Chamonix vient de là. Aujourd’hui, il reste six éleveurs dans la vallée, qui continuent à se partager les pâtures collectives.

Des auteurs accessibles et toujours ravis de dédicacer leur dernier ouvrage ©Salon du livre de montagne de Passy

Actumontagne : Comment voyez-vous l’avenir des alpages ici ?
J. D.-P. : Cet avenir est double : à la fois abandon et renaissance. Certains alpages difficiles d’accès sont désertés, comme celui de Carlaveyron, dans le vallon de la Diosaz. Mais en revanche, d’autres alpages ont retrouvé une activité, après avoir été laissés à l’abandon, comme celui de Blaitière, ou celui de la Pendant. Les bâtiments ont été reconstruits, les terres défichées, et les bêtes y reviennent à la belle saison. Les surfaces d’alpages sont plus importantes aujourd’hui qu’il y a vingt ans, malgré l’urbanisation et l’aménagement de la montagne. Et tout le monde s’en réjouit, car cela contribue à l’entretien des paysages.

Propos recueillis par Jeanne Palay

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