Le musée Arcabas en Chartreuse présente une exposition temporaire intitulée Arcabas, l’étoffe haute en couleur jusqu’en mars 2025. L’occasion de découvrir les œuvres sur textile de ce peintre qui avait l’art d’innover et de sortir des cadres.
Les habits et le textile à l’honneur
Le musée Arcabas en Chartreuse présente une nouvelle exposition dans le cadre de la saison culturelle Des habits et nous, portée par le Département de l’Isère. Il s’agit de mettre en exergue un pan entier de l’œuvre de l’artiste isérois. “Les œuvres sur textile d’Arcabas montrent à quel point sa liberté et sa fantaisie aimaient s’exercer dans les domaines et sur les supports les plus divers. Elles ont été créées dans des occasions joyeuses, et cela se ressent. Notamment grâce à une explosion de couleurs qui les rend très gaies”, explique Pascale Chaumet, responsable du musée Arcabas en Chartreuse, à Saint-Hugues-en-Chartreuse.
La grande œuvre de Jean-Marie Pirot, plus connu sous le nom d’Arcabas : la décoration de l’église de Saint-Hugues-en-Chartreuse dans sa totalité. Il voulait faire des fresques murales, mais les murs n’étaient pas suffisamment sains pour cela. La solution ? Peindre ses magnifiques tableaux sur de grandes toiles de jute, qui ornent toujours l’église. “Cela représente l’amorce de son goût pour l’expérimentation. Il était iconoclaste dans sa façon de s’emparer des matériaux pour rendre vivants ses tableaux”, souligne Pascale Chaumet.
Une chasuble peinte par Arcabas
Il va ensuite plus loin dans cette direction, en peignant des œuvres sur textile, pour lui-même, pour sa famille, ou dans le cadre de commandes. L’une des plus belles pièces de l’exposition : une chasuble de prêtre, réalisée pour la cathédrale de Saint-Malo (qu’il a contribué à décorer). Cette chasuble a été tissée avec du fil d’or, et peinte par Arcabas. Le prêtre, qui l’a portée pendant tout son sacerdoce, l’a confiée au musée pour l’exposition.
D’autres œuvres, destinées à un usage privé et prêtées par la famille d’Arcabas, sont également exposées. On retrouve ainsi un foulard créé pour sa femme Jacqueline : une belle peinture sur soie aux couleurs éclatantes. Ou une robe peinte également pour sa femme. Ou encore une robe de mariée peinte pour sa fille, qui s’est mariée en l’église de Saint-Hugues.
“Il décorait souvent ses chemises, comme le montre un diaporama. Sa fille raconte que son pinceau allait partout dans la maison, de la cuisine à la salle de bain. En passant par le salon, avec des peintures sur fauteuil”, précise Pascale Chaumet. Alors, peut-on considérer que ce sont des œuvres d’art à part entière ? “Arcabas voyait le monde à travers un principe de création. Tout pouvait devenir de l’art pour lui. Il a contribué à élargir la notion d’œuvre d’art”, conclue Pascale Chaumet.
Une figure de l’art sacré contemporain
Figure de l’art sacré français reconnu en France et à l’international, Arcabas était professeur à l’école des beaux-arts de Grenoble puis d’Ottawa. De 1952 à 1992, il décore à ses frais l’église de Saint-Hugues en Chartreuse avec 111 œuvres allant des vitraux aux peintures, en passant par les sculptures et les incrustations dans le sol. L’église de Saint-Hugues, petit village du massif de la Chartreuse, est devenue musée départemental d’art sacré contemporain en octobre 1984. À la disparition de l’artiste, en 2018, elle est rebaptisée Musée Arcabas en Chartreuse.
Infos pratiques
Comme tous les musées départementaux de l’Isère, le Musée Arcabas en Chartreuse est gratuit. Il vous accueille tous les jours de 10h à 13h et de 14h à 18h, sauf le mardi, jour de fermeture.