C’est à Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs en Tarentaise, vallée savoyarde qui concentre les plus grandes stations de ski françaises, que le Premier ministre Jean Castex est venu avec plusieurs ministres, présenter son plan de relance de l’investissement en montagne. Baptisé Avenir Montagnes, il représente 640 millions d’euros de crédits publics qui devraient générer, par un effet de levier, près de 1,8 milliard euros d’investissements publics et privés dans les territoires. Cette enveloppe fait suite à une première salve d’aides d’urgence de plus de 5 milliards d’euros déjà mobilisées en février pour atténuer les conséquences sur l’écosystème montagnard de la non-ouverture des remontées mécaniques cet hiver.
14 mesures phares
Le plan Avenir Montagnes vise à transformer l’offre touristique en montagne et à répondre aux défis structurels de la destination, comme le changement climatique, l’érosion de la clientèle jeune ou les fameux lits froids. Ce plan d’action, élaboré après concertation sur le terrain avec les élus, acteurs économiques, principales organisations professionnelles, parcs et collectivités territoriales, compte 14 mesures phares pour aller vers « un modèle plus durable quatre saisons et résilient », sans abandonner le ski. Cette activité devra privilégier des investissements éclairés, notamment dans le domaine de l’enneigement de culture.
Les principales mesures :
–Création d’un fonds Avenir Montagnes doté de 331 M€, co-financé avec les régions, pour soutenir les investissements en lien avec les axes du plan. S’ajoute à ce fonds, un volet de 31M€ d’accompagnement à l’ingénierie des territoires.
–Renforcement et optimisation des outils de financement du plan de relance. Les entreprises du tourisme pourront notamment bénéficier de la garantie de la Caisse des Dépôts afin d’accéder plus facilement aux prêt sur fonds d’épargne et à l’enveloppe de 500M€ proposés en mai 2020 par la Banque des Territoires pour les investissements lourds.
–Relance des colonies de vacances et des classes de découverte en montagne. Le dispositif vacances apprenantes en montagne sera par exemple à nouveau déployé à hauteur de 5M€.
–Dynamisation de l’immobilier de loisir et lutte contre les lits froids. Un outil législatif va être créé pour permettre aux opérateurs de céder leurs droits de préemption à des foncières dédiées. Celles-ci pourront ainsi assumer la gestion active de ces biens, les rénover et les remettre sur le marché. La Banque des Territoires, qui a déjà montré la voie avec ses filiales Foncière des Alpes et Foncière Rénovation Montagne, va investir 125M€ sur cinq ans dans la création de ce type de sociétés de financement à l’actionnariat diversifié.
–Accélération de la transition écologique des activités touristiques de montagne par la mise en place d’un accompagnement en ingénierie pour améliorer la mobilité du premier et du dernier kilomètre à hauteur de 10M€. La biodiversité sera un axe fort pour accroître l’attractivité touristique, avec notamment la restauration et la valorisation de 1000 kilomètres de sentiers de montagne (20M€).