Nous avons rencontré Pierre Marnotte, directeur de l’aéroport de Grenoble. Il nous explique en quoi l’aéroport s’insère dans le territoire et l’économie grenobloise : formation des pilotes, emploi local, contribution à l’économie, mais aussi offre de séjour à destination de l’Europe de l’Est et du Nord… Pour lui, l’aéroport est une chance pour le territoire isérois.
Pouvez-vous nous présenter l’aéroport Grenoble Alpes Isère ?
L’aéroport de Grenoble Alpes Isère a été créé en 1968, à l’occasion des JO de Grenoble. Sa vocation s’est affinée avec le temps, avec l’accueil d’un trafic ski à destination des stations iséroises de décembre à avril, mais aussi avec une vocation à l’année. 250 000 passagers sont passés par l’aéroport la saison dernière. 12 compagnies nous desservent pour cette nouvelle saison d’hiver.
L’aéroport permet bien sûr aux skieurs de venir sur notre territoire, mais permet aussi aux Isérois de partir découvrir certaines destinations de l’Europe du Nord et de l’Est. Dans notre aéroport à taille humaine, le parcours des passagers est réduit par rapport aux grands aéroports. Nos vols desservent Londres, Manchester, Dublin, Édimbourg, mais aussi Varsovie et les îles anglo-normandes. Cette saison, 4 nouveaux vols charters opérés par des tour-opérateurs desservent Copenhague, Stockholm, Sofia et Billund.
L’aéroport accueille également à l’année de l’aviation de loisirs et d’affaires, mais aussi une activité de formation des pilotes de ligne avec l’un des 9 sites nationaux de l’ENAC, l’école nationale de l’aviation civile.
L’aéroport Grenoble Alpes Isère est une vraie chance pour le territoire isérois, bien inséré dans son tissu socio-économique.
Vous continuez à investir chaque année. Quelles sont les grandes nouveautés pour cette nouvelle saison d’hiver ?
En 2023, nous avons inauguré notre nouveau terminal « arrivées ». Ce dernier, en mesure d’accueillir plus de passagers que l’installation précédente, a prouvé sa pertinence l’hiver dernier. Les passagers sont dorénavant accueillis dans de très bonnes conditions.
Cet hiver, les usagers pourront découvrir plusieurs nouveautés :
- Nous venons de remplacer les machines de convoyage des bagages pour plus de sûreté et d’efficacité dans leur traitement.
- Côté exploitation, nous avons installé des bornes électriques pour notre parc d’engins de pistes électriques qui continue de se développer.
- Nous avons également procédé à quelques aménagements dans le nouveau terminal « arrivées » à la suite de la première saison d’exploitation.
- Enfin, et ce sera le plus visible pour les Isérois, une partie de la voirie côté ville a été réaménagée par le Département de l’Isère, propriétaire de l’infrastructure, avec la création de deux giratoires pour cette première phase.
En septembre dernier, l’aéroport Grenoble Alpes Isère a aussi été une étape de l’Electric Tour VINCI Airports. Cet événement visait à promouvoir l’aviation décarbonée auprès des élus locaux et des usagers de la plateforme, au gré des escales dans les aéroports d’Annecy Haute-Savoie Mont-Blanc, de Chambéry Savoie Mont Blanc et de Lyon Bron au printemps. Trois avions électriques, du modèle Pipistrel Velis Electro, ont été mobilisés pour réaliser des vols de démonstration de 20 à 30 minutes, permettant de faire découvrir les bénéfices de l’avion électrique aux participants. Cet avion presque silencieux (60 décibels) dispose d’environ une heure d’autonomie, suffisamment pour relier des destinations régionales.
C’est notre manière de participer à l’objectif de réduction des émissions carbone du secteur. L’innovation va très vite dans le domaine de l’aviation et nous prenons ainsi une part active en réduisant l’impact de nos infrastructures et en montrant, notamment aux futurs pilotes, les avantages de l’électrique.
Vous venez de terminer la campagne de recrutement pour la saison. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, en effet, c’est un point important de notre fonctionnement. Chaque année, 350 salariés saisonniers sont recrutés et formés par les équipes permanentes de l’aéroport qui comptent une quarantaine de collaborateurs. Parmi les saisonniers, on dénombre beaucoup de riverains, dont certains ont pris l’habitude, de génération en génération, de venir travailler à l’aéroport pour avoir un complément de revenus, mais aussi des étudiants et des personnes retraitées. Nous leur délivrons une formation certifiante qu’ils peuvent ensuite valoriser dans tous les aéroports français. On vient de boucler une bonne partie des recrutements puisque la saison est assez proche. Les postes proposés sont principalement ceux de l’accueil avec les agents qui accompagnent, orientent et enregistrent les bagages des passagers dans l’aérogare, et les postes d’assistance des avions au sol comme agent de piste, bagagiste, ou encore avitailleur. Les candidats peuvent postuler en ligne et découvrir les emplois proposés sur le site nosaeroportsrecrutent.com.