À l’initiative de Jean Hirigoyen, président de l’association Le Chaînon manquant, et de Fabrice Pannekoucke, conseiller régional délégué aux vallées de montagne, une visite a été organisée le 3 août pour mesurer l’état d’avancement du chantier de l’Eau d’Olle Express, tout premier ascenseur valléen nouvelle génération des Alpes françaises.
Reliant Allemond et Oz-en-Oisans en 8 minutes contre 20 par la route, ce téléporté isérois doit entrer en service en décembre prochain.
Si les travaux de sa construction, entamés l’an dernier, ont été ralentis quelques semaines au printemps en raison de l’épidémie de Covid-19, ils ont repris à un rythme normal dans le respect d’un protocole sanitaire rigoureux.
L’implication des équipes de Leitner et des entreprises sous-traitantes, ainsi que l’engagement sans faille des élus du territoire vont permettre de respecter le calendrier de mise en service d’un appareil de transport très attendu pour renforcer l’attractivité touristique multisaison de la vallée de l’Eau d’Olle.
« Réponse à nos questions de mobilité en montagne, l’ascenseur valléen n’a pas pour vocation première de transporter des skieurs », a rappelé Fabrice Pannekoucke. « Si vous avez 50% de skieurs parmi les passagers, tant mieux, mais cet appareil décarboné est avant tout un outil d’aménagement du territoire d’intérêt général ». Au quotidien, il transportera les personnes qui travaillent dans la station (saisonniers, commerçants, moniteurs de ski…) et à partir de 8h30 le grand public à la journée (skieurs, vététistes, piétons…). Il va sécuriser le parcours d’accès à la station d’altitude et réduire le nombre de véhicules sur le réseau routier local, dépassant ici les 7000 véhicules jour en haute saison touristique.
Cette future télécabine, gratuite pour les piétons, débarquera ses passagers au niveau de la piste de liaison entre les télécabines de l’Alpette et de Poutran (liaison avec l’Alpe d’Huez). Elle s’accompagne d’un système d’ascenseur incliné en sortie de gare d’arrivée afin de faire la jonction avec le cœur de la station en contrebas pour les piétons. Cet ascenseur sera mis en service pour la saison d’hiver 2021-2022, la solution innovante retenue au départ d’un véhicule autonome n’ayant reçu l’aval des autorités administratives. « Le temps au fond pour nous de bien étudier les flux générés par l’Eau d’Olle Express pour choisir la bonne solution », positive Claude Gardet, directeur de la SPL OZ-Vaujany, le gestionnaire des remontées mécaniques des domaines éponymes.
Dans un premier temps, l’Eau d’Olle Express transportera 1100 personnes par heure et pourra monter à 2000 avec l’ajout de cabines, si le besoin s’en fait sentir.
Le projet de l’Eau d’Olle Express, porté par la commune d’Allemond et le Siepaveo (Syndicat Intercommunal d’Etudes et de Programmation pour l’Aménagement de la Vallée de l’Eau d’Olle), représente un investissement de 20 M€. « Il fait partie des plus importants chantiers actuellement en cours dans les Alpes du Nord », souligne Claude Gardet.
Côté financement, la commune d’Allemond, instigatrice du projet en 2012, prend en charge les trois quarts du montant de l’enveloppe. « Nous avions anticipé cet investissement », indique Alain Giniès, le maire de la commune, soutenue par les banques régionales. La Région mettra 3M€ sur la table et le Département de l’Isère environ 1,5M€.
Les retombées de ce futur téléporté se font déjà sentir à Allemond, pôle de vie et de services pour ses voisines d’altitude, Oz-en-Oisans, Vaujany et Villard-Reculas.
Plusieurs établissements, fermés depuis des lustres, sont en cours de rénovation dans cette localité de l’Oisans visiblement plus attractive. Un magasin de sports a ouvert ses portes, un signe qui ne trompe pas ! De nouveaux hébergements verront aussi le jour dans ce camp de base prisé des cyclistes durant la saison estivale grâce à sa proximité avec les cols du Glandon et de la Croix de Fer. Des fans de vélo au rendez-vous de cet été 2020 qui devrait être un cru aussi bon, voire légèrement meilleur que celui de 2019 se félicitent Claude Villaret, nouveau maire d’Oz-en-Oisans et Yves Genevois, son homologue de Vaujany.