Même si l’ambiance hivernale règne à nouveau en altitude en ces vacances de printemps, la saison touristique
2022-2023 approche de la fin. Une poignée de stations poursuivent encore leurs activités neige, à l’image de Chamonix et de La Clusaz, qui ferment le 1er mai, suivies par Tignes et Val d’Isère le 6 mai. C’est Val Thorens qui sera la toute dernière des destinations tricolores à baisser le rideau, le 8 mai au soir.
À l’heure du pré-bilan, l’Observatoire National des Stations de Montagne ANMSM – Atout France confirme le bon niveau de fréquentation pour ce cru hivernal 2023, en dépit d’un contexte marqué par l’inflation, la hausse des prix de l’énergie et un enneigement contrasté selon les périodes et les massifs. Le taux d’occupation s’élève à 68% contre 69% l’an dernier, témoignant de la belle résistance de la filière, qui a vu avec soulagement le retour de la clientèle étrangère, les Britanniques en tête.
« Alors qu’au cours de cet hiver, le manque d’enneigement s’est fait ressentir sur certains massifs, nous réalisons malgré tout une bonne saison », commente Jean-Luc Boch, président de l’ANMSM, soulignant que les taux d’occupation se situaient à un niveau exceptionnel pour de nombreux massifs. « Cette bonne fréquentation, nous la devons aux efforts fournis par les élus et professionnels de la montagne pour sécuriser l’activité ski, tout en diversifiant l’offre de loisirs pour répondre aux attentes des vacanciers ».
Côté hébergement, ce sont les villages-clubs (74% vs 67%) et les hôtels (70% vs 67%) qui affichent cette année les meilleurs remplissages, les hébergements loués entre particuliers étant en repli, avec un taux d’occupation de 44% contre 49% lors de l’hiver 2021-2022. Un point de moins que l’an dernier pour les résidences de tourisme, avec 81% de remplissage annoncés. Les meublés reculent aussi de 68 à 66%.
Des journées-skieurs en baisse de 4%
En matière activités, DSF, lors de Skidebrief à La Plagne le 13 avril dernier, a indiqué qu’après un hiver post-Covid 2021-2022 hors-norme, les journées skieurs vendues à date étaient en repli de 4 % et de seulement 2 % par rapport aux quatre dernières années avant Covid. Alexandre Maulin, président de DSF, a loué le travail de la neige et le talent des équipes. Cet engagement a permis de sauver la saison soumise à rude épreuve avec en plus la hausse parfois vertigineuse des factures d’énergie.
Les Écoles du Ski Français ont au global vu les cours de ski progresser de 0,5%, un score qui masque une grande disparité selon les massifs. Ainsi, si en Haute-Savoie, leur nombre sont en recul (-3,8 %), en Savoie, où les stations affichent des altitudes plus élevées, ils sont en hausse de 6%. Sans surprise compte tenu de l’enneigement déficitaire à moyenne et basse altitude, le ski nordique ne réitère pas ses performances de 2020-2021. Les redevances sont en retrait de 25% par rapport à il y a deux ans, retrouvant des niveaux antérieurs à ceux de la crise sanitaire.
Enfin, l’activité des magasins de sports s’inscrit dans la tendance générale : -2 % en valeur, intégrant la location de ski et la vente du matériel, textile et accessoires. « La vente s’établit à -3 % et la location à -4 %, avec de grandes disparités selon les massifs », a expliqué lors de Skidebrief Julien Gauthier, vice-président de l’Union Sport & Cycle.
Dans l’ensemble, les professionnels de la montagne sont satisfaits de cette saison 2022-2023 : 58% des répondants jugent le niveau de fréquentation plutôt bon et 29% la définissent comme étant une bonne saison.