Le 18 novembre dernier, Val Cenis obtenait officiellement son Flocon Vert, un label de développement durable décerné par l’association Mountain Riders. La remise de son « prix » s’est déroulée le 26 novembre dernier à Chambéry. Fabien Gravier, adjoint au développement durable à la mairie de Val Cenis, revient sur les tenants et aboutissants de cette démarche.
La genèse du projet
« La mairie, le domaine skiable et l’office du tourisme en sont à l’origine, il y a maintenant un an. On a organisé plusieurs réunions publiques avec les agriculteurs, les commerçants, les écoles de skis, les gros hébergeurs, l’ONF ou encore le Parc National de la Vanoise. Cela nous a permis de nous rendre compte qu’il y avait déjà beaucoup d’actions entreprises, mais un peu chacun dans son coin. L’idée était de les mutualiser, faire connaître ces bonnes pratiques et insuffler une dynamique. »
Les étapes de la labellisation
« Mountain Riders est venu faire un audit cet été, a rencontré tous les acteurs impliqués, nous a indiqué les point positifs et les pistes d’amélioration. Un autre audit indépendant a été réalisé fin octobre. Enfin, un comité de labellisation – constitué notamment de l’Université Savoie Mont-Blanc, la Fondation Nicolas Hulot, l’Ademe, Atout France, Acteur du Tourisme Durable, etc – s’est réuni pour donner son verdict. C’est une démarche sérieuse, dans la durée (trois ans au total, avec notamment un autre audit prévu dans un an, effectué par Moutain Riders, pour mesurer l’avancement du projet), pas juste du green washing. On veut montrer qu’une station de ski n’est pas une poubelle, qu’on peut concilier tourisme et respect de l’environnement, et impliquer aussi nos visiteurs dans ce processus. »
Les bonnes pratiques
« Il y a entre autres le soutien à l’agriculture sur notre territoire (à travers le groupement intercommunal de développement agricole, la diversification des activités agricoles et des systèmes d’irrigation) ; la récupération de la chaleur de la gare de la télécabine du Vieux Moulin pour chauffer la salle hors-sac ; la bonne gestion de l’assainissement, avec un système de phyto-épuration (filtration par les plantes) pour les restaurants situées sur le plateau du Mont-Cenis. Le domaine skiable optimise aussi la production de la neige de culture grâce aux GPS dans les dameuses (permettant de mesurer les hauteurs de neige et ainsi mieux cibler les besoins) et a créé un observatoire de la biodiversité, ayant notamment conduit à la sanctuarisation de certaines zones du domaine skiable, où nichent les tétras-lyres. Au niveau économique, celui-ci a aussi mis en place la tarification dynamique, sur le modèle de l’aérien : plus l’achat du forfait de ski est anticipé, plus il est avantageux. La Maison des Enfants est engagée sur la réduction et propose, sans faire de différences avec les « valides », ses activités aux enfants en situation de handicap.
Les pistes d’amélioration
Nous devons nous pencher sur la problématique du logement pour nos saisonniers, sur le remplacement des navettes à moteur thermique (ainsi que l’optimisation de leur taille et de leur fréquence), sur la sensibilisation des visiteurs comme des locaux (on prévoit un événement « Tourisme et Environnement » pour cela début avril), ou encore sur l’énergie : on envisage de poser des panneaux photovoltaïques sur les toits, soit via une SEM, soit via une centrale villageoise, et on va mettre en place dans les écoles des boitiers de mesure d’énergie électrique pour sensibiliser les enfants de la commune au gaspillage énergétique.
Martin Léger
Photo de une : Jacques Arnoux (maire de Val Cenis), Morgane Gauche (domaine skiable) et Fabien Gravier (de gauche à droite) posent avec le trophée du Flocon Vert.