4 questions à Guillaume de Marcillac, directeur général du TO Travelfactory

Plus gros distributeur en France des séjours tout-compris au ski, Travelfactory, filiale de la compagnie des Alpes depuis 2018, a dû annuler les trois premières rotations sur les dix-sept prévues de la saison de son Travelski Express, entre Londres et les stations de Tarentaise. Avec les disponibilités d’hébergement que la clientèle étrangère libère face aux mesures sanitaires, le voyagiste compte bien amener plus de Français à la neige !

Dans quel état d’esprit êtes-vous en ce début de saison d’hiver où le ciel s’est brusquement assombri pour les opérateurs touristiques ?
Nous sommes résilients, enthousiastes et agiles ! Nous ne baissons pas les bras. Nous gardons la pêche. Notre rôle de tour-opérateur européen qui permet à des familles (via la marque Travelski) et des jeunes (via la marque Yoonly) de venir passer des vacances à la montagne cet hiver est plus d’actualité que jamais. Les équipes sont assez fières, parce que la saison a déjà très bien commencé. Nous avons beaucoup de clients dans les Alpes pendant ces vacances, et notamment encore pas mal de Britanniques cette semaine, arrivés avant la fermeture de la frontière par la France. Pour les Hollandais, entrés dans leur pays dans un confinement léger, ont toujours la possibilité de voyager. Et pour l’instant, nous n’observons aucune annulation, juste un ralentissement des réservations ces derniers jours. Nous profitons à l’évidence du durcissement des conditions d’accueil à leur égard de l’Autriche. Quant aux Belges, des clients très appréciés en station, nous réalisons pour l’instant une très belle saison avec eux. Notre objectif est toujours d’amener à la montagne 130 000 personnes cet hiver, famille et étudiants (dont une majorité de Français vue la situation sanitaire), contre 100 000 il y a deux ans.

Guillaume de Marcillac, directeur général de Travelfactory

Vous deviez lancer le Travelski Express, un Eurostar direct entre Londres et les gares de Moûtiers et de Bourg-Saint-Maurice en Tarentaise. Avez-vous annulé cette liaison ferroviaire ?
Pour l’instant, nous avons juste annulé les trois premières rotations des week-ends des 25 décembre, 1er janvier et 8 janvier. Mais nous espérons que notre Travelski Express fonctionne sur la deuxième partie de saison. 14 rotations sur 17 sont toujours programmées. Nos clients, que nous contactons individuellement pour les informer de la situation, ont deux options, soit rebooker sur la deuxième partie de saison, soit d’être remboursés. 90% demandent le remboursement mais avec regret. Les Anglais ont une très grande appétance pour le ski, et je suis sûr, que dès qu’il y aura une bonne nouvelle, c’est à dire j’espère la réouverture des frontières, ils reprendront leurs réservations.

La clientèle française reste donc stratégique ?
La deuxième vague de notre campagne de publicité à la télévision avec notre slogan « Tout Ski Compte », reprend en janvier pour soutenir notre notoriété et notre développement en France. En raison des événements liés à la crise sanitaire, cet hiver, il y a vraiment des opportunités de séjours exceptionnels dans les stations françaises pour la clientèle domestique. Il y a aujourd’hui plus d’hébergements que d’habitude dans les Alpes, parce que les Britanniques ou d’autres nationalités ont annulé leur séjour, ou n’ont pas encore réservé, attendant d’y voir plus clair. Nous disons donc aux Français de profiter de cette situation d’autant que l’enneigement est excellent en ce début d’hiver. En saison normale, lorsque nous arrivons à fin décembre ou début janvier, il n’y a plus de disponibilités de dernière minute, or cette année, il y en a encore, et il y en a même pour les vacances de février.

Peut-on envisager qu’il y ait des bons plans tarifaires en janvier pour la clientèle française ?
Jusqu’à maintenant, la saison a été marquée par une flambée des prix ! Mais, je m’attends à ce qu’il y ait des offres particulièrement attractives en janvier, et même pour les vacances de février, ce qui est très rares ! Les hébergeurs vont se rendre compte qu’ils ont du stock et vont être amenés à faire des promotions. Aujourd’hui, dans un certain nombres de stations, nous avons entre 10 et 20% de stocks supplémentaires par rapport à d’habitude. C’est beaucoup… Notre métier est de communiquer auprès du marché français pour dire, venez dans les Alpes, il y a encore de la place cet hiver. Venez passer de très bons moments au ski, nous nous occupons de tout (hébergement, location de skis et forfait).

L’un des visuels de la campagne

Vous ne vous occupez pas du transport, à l’exception de l’Eurostar et de quelques bus pour des opérations spéciales ?
Cela fait partie de nos axes de développement à venir. Nous allons tirer des enseignements de l’expérience Travelski Express (si elle a bien lieu ) ! Nous envisageons d’autres lieux de départ que Londres dans les prochaines années. Les retours clients sur les bus affrétés depuis Amsterdam sont très bons, même de la part des familles, donc nous pensons déployer des choses à l’avenir, de même que des solutions de transport pour les Français ne sont pas exclues. Déjà pour améliorer la fluidité du parcours clients, mais aussi pour diminuer les émissions de CO2 du transport individuel. Proposer le transport permet également au tour-opérateur de créer une relation expérientielle beaucoup plus approfondie avec le client.

Propos recueillis par Sophie Chanaron

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