Didier Bic reprend en main le domaine alpin du col de Porte

5 questions à Didier Bic, le nouvel exploitant du col de Porte

Didier Bic a repris en main l’exploitation des remontées mécaniques du col de Porte, à 20 minutes de Grenoble, l’un des berceaux du ski en France. L’homme n’est pas un inconnu dans le milieu. Loin de là. Il est directeur général de Kässbohrer France, le fabricant de dameuses, installé depuis plus de 10 ans près d’Albertville. Il est aussi vice-président de la chambre de commerce de Savoie, et encore président de l’Afmont et du Critt Savoie ! Il rajoute donc une corde à son arc. Le nouvel opérateur du col de Porte nous explique ses motivations à l’égard de ce domaine de ski alpin de moyenne altitude, qui a pu ouvrir partiellement, samedi 9 janvier, et à qui il veut insuffler une dynamique deux, voire quatre saisons.

 

Actumontagne : Le 24 décembre dernier vous signiez la reprise de la DSP des remontées mécaniques du col de Porte, sur la commune de Sarcenas en Chartreuse. Depuis combien de temps étiez-vous sur le coup ?

Didier Bic : Le projet était dans les tuyaux depuis plus de six mois. L’affaire aurait pu se conclure à l’automne, mais, ça a pris plus de temps que prévu pour trouver un accord avec les cinq actionnaires de la société qui avait en charge la délégation de service public de la commune de Sarcenas. Il y a 7/8 ans, je m’étais déjà intéressé à la station, car j’habite Saint-Ismier, et comme de nombreux Grenoblois, j’ai beaucoup emmené mes filles faire leurs premiers pas à ski au col de Porte. Une station très familiale, à taille humaine et à deux pas de chez nous. L’affaire ne s’est pas faite. Mais, j’avais déjà le sentiment que le site était sous-exploité. Pour moi, il y a un schéma autrichien à suivre au col de Porte (stade de neige) avec la proximité de Grenoble et de son agglomération. En rencontrant les élus, j’ai pu constater leur volonté de redynamiser les lieux. Celle-ci s’est déjà traduite par l’investissement sur le nordique (Ndlr : construction d’un stade de biathlon). Ils ont la même volonté pour le domaine alpin, alors je me suis décidé et la SAS les Portes de Chamechaude est née.

Didier Bic et Jean Lovera, maire de Sarcesas croient au potentiel du col de Porte ©DR

Actumontagne : Le réchauffement climatique, qui risque de condamner à plus ou moins long terme les domaines skiables de moyenne montagne, ne vous a pas fait hésiter ?

D.B. : Non, parce qu’avec les élus, nous ne misons pas que su le ski, mais la multiactivité et la multisaison, au moins l’hiver et l’été, voire les quatre saisons. Par ailleurs, le domaine est certes situé à 1340 mètres d’altitude, mais il est connu pour être plutôt plus enneigé qu’ailleurs en Chartreuse. Et d’ailleurs, si nous avons ouvert que le 9 janvier, ce n’est pas à cause du manque de neige, mais parce que la signature la reprise de la DSP s’est faite tardivement. Nous aurions largement pu ouvrir la partie Prairie la première semaine de Noël, et sans doute, rester ouvert même celle du Jour de l’An. Nous disposons des compétences humaines et technique -une dameuse récente Pistenbully acquise auprès de Kässbohrer- pour travailler la neige au mieux.

Livrée la semaine dernière, la nouvelle dameuse en action lors des dernières chutes de neige

Actumontagne : Qu’allez-vous faire pour redynamiser le site qui compte 5 téléskis, deux écoles de ski et un snowpark ?

D.B. Nous allons revoir les implantation des téléskis, qui avaient été remis en bon état par les exploitants précédents, nous allons développer la luge, notamment avec une piste de tubbing, peut-être installer un tapis roulant et faire en sorte que nos clients puissent, avec leur forfait, avoir accès à toutes les activités glisse. Du côté du snowpark, animé par une association, nous allons déjà le raccorder au réseau d’électricité pour qu’il y ait la sono, indispensable dans ce type d’espaces. Nous envisageons aussi d’installer de nouveaux modules la saison prochaine. Nous allons aussi ouvrir en soirée, pour permettre aux Grenoblois, de venir après l’école ou le travail. Nous allons par ailleurs largement communiquer via les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, ainsi que via le nouveau site Internet. Et aussi soigner l’accueil de nos clients.

Actumontagne : Envisagez-vous de remettre en service le télésiège du Charmant Son ?

D.B. : Ce télésiège ne fait pas partie de la délégation de service public pour la simple raison qu’il est sur la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse. Il faut donc voir ce que la commune veut en faire et si tout le monde serait partant pour participer à sa remise en état. Il est vrai qu’il donnerait accès à un secteur intéressant, mais, aujourd’hui, clairement, il rentre pas vraiment dans le positionnement que je veux donner pour l’instant au col de Porte, domaine ludique et familial.

le col de Porte, un site très prisé des Grenoblois, même quand les remontées mécaniques ne tournent pas !

Actumontagne : Et pour l’été, qu’envisagez-vous de faire ?

D.B. : Les pâturages ont été loués. Il faut donc que nous rencontrions les différents acteurs, dont les alpagistes, pour trouver des accords permettant d’exploiter le site. Je suis assez confiant car les retombées seront avant tout pour le territoire.

Propos recueillis par Sophie Chanaron

Zoom sur les Portes de Chamechaude

Didier Bic est l’unique actionnaire des Portes de Chamechaude qui emploie une dizaine de personnes pour huit postes permanents. C’est une femme, Dominique Pila, qui dirige la station. A ses côtés, un chef d’exploitation et un chef des pistes, plus trois perchmans, ou encore du personnel de caisse.

La station est ouverte en saison le mercredi (13-17h) et le week-end (9h30 – 17h) hors vacances scolaires, et tous les jours pendant les vacances ( (9h30 – 17h).

 

 

 

 

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