Si vous randonnez cet été du mercredi au dimanche au lac Blanc ou à proximité, vers les lacs des Chéserys notamment, vous ne pouvez pas rater Yonaël Ferreri, le nouvel animateur nature aux réserves naturelles du massif des Aiguilles Rouges. Il est souvent accompagné de Thomas, animateur stagiaire à la Communauté de communes de la vallée de Chamonix-Mont-Blanc. Ils sont repérables à leur tenue, veste noire logotée « animateur nature » et leur brassard vert.
La mission principale du duo est de sensibiliser les randonneurs aux bonnes pratiques dans la réserve, et notamment de rappeler que le bivouac est interdit dans un périmètre de 200 mètres autour du refuge du lac Blanc, et seulement toléré ailleurs (de 19h à 9h). « De même, les chiens, même tenus en laisse sont ici interdits parce qu’ils génèrent du stress aux importantes populations de chamois et autres animaux sauvages en nombre sur le site », explique Yonaël, rappelant que son rôle est de faire de la pédagogie, les gardes se réservant celui de la police environnementale (ils font eux aussi de la prévention et de la sensibilisation). « Mais nous sommes surtout au contact du public pour faire connaître aux randonneurs notre environnement, à savoir la faune, la flore et les paysages ». Pour cela, les animateurs mettent à disposition du public leurs jumelles et leur longue-vue, ainsi que des photos d’animaux et des silhouettes de rapaces grandeur nature.
Des preuves tangibles du réchauffement climatique
Sur le terrain quatre jours sur cinq, Yonaël est un observateur privilégié des conséquences du réchauffement climatique dans les Alpes. Comme partout, il constate qu’en raison de l’augmentation des températures, les végétaux poussent de plus en plus haut. Du coup, les herbivores remontent en altitude, avec pour conséquence une compétition alimentaire entre les chamois et les cerfs, d’ordinaire à l’étage alpin inférieur. Contrairement aux chamois, les cerfs mangent tout ce qu’ils trouvent sur leur chemin, obligeant les chamois à aller se nourrir dans des zones où les plantes qu’ils affectionnent se font plus rares. « Une chercheure du Conservatoire d’espace naturels de Haute-Savoie (Asters) étudie ce phénomène », précise l’animateur nature, ravi d’aller à la rencontre des randonneurs dont la fréquentation pour l’heure, reste modérée par rapport à l’été dernier. Les incivilités, plus par méconnaissances des milieux naturels protégés que par volonté de les détériorer, avaient été nombreuses dans les réserves et parcs naturels des Alpes. Pour autant, vigilance et bienveillance sont de mises pour Yonaël et Thomas, car comme toujours en France, les pics d’affluence touristique sont attendus pour le mois d’août… sauf si le coronavirus ou la météo en décident autrement !
La rando au lac Blanc, un grand classique
En vallée de Chamonix-Mont-Blanc, la randonnée au lac Blanc est un must. Une fois arrivé sur place, le panorama est à 360° sur l’ensemble du massif du Mont-Blanc, ainsi que sur celui des Aiguilles Rouges.
Pour les familles avec enfants ou ceux qui ne peuvent ou ne veulent trop marcher, accès depuis les Praz de Chamonix-Mont-Blanc par la télécabine de la Flégère et le télésiège de l’Index. Le lac est à une heure et demi de marche environ. Pour les marcheurs un peu plus entrainés, n’empruntez que la télécabine de la Flégère, d’où il vous faudra deux heures pour rejoindre le lac Blanc. Les grands marcheurs, à qui les passages techniques et aériens ne font pas peur, pourront accéder au site via le col des Montets ou Tré-le-Champ.
Quel que soit votre itinéraire, soyez bien chaussés et munis d’une gourde d’eau, sans oublier un petit encas, même si vous avez prévu de vous restaurer au refuge du lac Blanc, halte très appréciée sur le tour Mont-Blanc (à midi pas de réservation pour manger, la gardienne vous accueille si elle a de la place. Attention, paiement en espèces uniquement).