La traite, Alexandre Tochon la pratique depuis tout petit !

Succession story sous les sommets

En 2013, Alexandre Tochon a rejoint l’exploitation agricole créée par ses parents à Serraval dans les Aravis. Il a pris la place de son père au sein du Gaec familial, où il travaille aux côtés de l’un de ses frères et de sa mère. Depuis quelques mois, le jeune producteur de reblochon siège aussi au conseil d’administration de la coopérative de Flumet. Une implication dans la filière qui l’enthousiasme.

C’est en 1991, année de naissance d’Alexandre, qu’Henri et Annie Tochon se lancent dans l’agriculture de montagne. Avec une poignée de brebis tout d’abord, avant de passer aux vaches, quatre ans plus tard. Normal au pays du roi Reblochon ! Leur lait alimente alors la coopérative de Thônes. Puis, à partir de 1998, le couple se lance dans la fabrication à la ferme du célèbre fromage au lait cru haut-savoyard.

En 2006, il crée le gaec Henrianne dans lequel entre leur fils Christophe. Encore adolescent Alexandre est toujours prêt à donner le coup de main. Il sait qu’il sera lui aussi producteur de lait. « C’était mon vœu depuis tout petit ! ». La dureté du métier, surtout en montagne, les journées à rallonge, la pression foncière, la crise de l’agriculture à la Une de l’actualité quasiment tous les jours, ne le rebutent pas ! C’est son quotidien depuis l’enfance et il constate que ses parents, qui n’étaient pourtant pas du métier, s’épanouissent totalement. « Après mes études dans la filière lait, j’ai rejoint l’exploitation familiale en 2013, en remplacement de mon père qui prenait sa retraite », explique le jeune exploitant qui reprend avec fierté le flambeau paternel. La famille a décidé quelques mois auparavant de ne plus valoriser la traite du soir. « Mes parents commençaient à fatiguer. Nous avons eu l’opportunité de rentrer dans la coopérative du Val d’Arly, qui vient récupérer le lait de la traite du soir depuis cinq ans ». Le gaec ne fabrique « plus que » 200 reblochons par jour l’hiver et 150 l’été, contre le double auparavant, plus quelques tommes fermières.

Alexandre découvre alors le modèle coopératif à gestion directe et ses valeurs. « Les quelque 70 agriculteurs adhérents de la coopérative sont totalement impliqués dans son fonctionnement », se félicite le jeune éleveur laitier. « Ils sont maîtres de leur stratégies et de leurs décisions, de la production à la commercialisation des produits. Aujourd’hui en France, l’agriculture va très mal, et je pense que sans ce modèle coopératif et nos AOP, qui garantissent un prix juste et un niveau de qualité pour le lait, l’élevage laitier en montagne aurait disparu ».

Très concerné par son métier, Alexandre a même souhaité entrer il y a quelques mois au conseil d’administration de la coopérative. « Depuis juin, je n’ai assisté qu’à quelques conseils en qualité d’observateur, mais c’était d’entrée passionnant ». Et de souligner combien la structure collective du Val d’Arly soutient et implique les jeunes agriculteurs.

Pour Alexandre, ce sont des heures en plus dans un emploi du temps déjà bien chargé, avec un troupeau de 90 vaches laitières (qui sera réduit d’un tiers progressivement), mais à la clé, c’est la satisfaction d’ouvrir son horizon et de rencontrer ses pairs d’autres territoires, mais aussi l’assurance de pérenniser l’entreprise transmise par ses parents à son frère et à lui.

Sophie Chanaron

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