'albertville

De la poussière à la lumière à Tremplin 92

En parallèle de l’ouverture au public de son nouveau centre d’interprétation « Tremplin 92 Montagne et Olympisme », l’association de la Maison des Jeux Olympiques d’hiver d’Albertville et de la Savoie s’est lancée, il y a maintenant 4 ans, dans une grande opération de tri et de restauration des collections datant des JO de 1992. Le but : faire vivre la mémoire olympique grâce à des objets en meilleur état de conservation. Les explications de Ludovic Bertagnolo, le directeur de l’établissement, riche de nombreux modules numériques pour animer la visite.

Actumontagne : Que contient la collection appartenant de l’association de la Maison des JO d’hiver d’Albertville ?
Ludovic Bertagnolo : La Maison des Jeux possède une très grande collection d’objets liés aux JO d’hiver d’Albertville, en 1992. Aussi bien des costumes et des accessoires des cérémonies d’ouverture et de clôture, que des revues, des ouvrages, des cartes postales, des affiches… Et même une torche olympique, un bobsleigh, des maquettes… En tout, 24 000 objets divers, acquis pendant trente ans, qui dormaient pour la plupart dans ses caves.

img 20221204 131944 loïc bertagnolo
Ludovic Bertagnolo, directeur de Tremplin92 et de l’OT Pays d’Albertville ©DR

Actumontagne : Que sont-ils devenus ?
L. B. L’équipe de Tremplin 92 — installé depuis 2019 dans la Halle olympique d’Albertville — a constaté que certains objets étaient présents en milliers d’exemplaires. Ce qui n’est pas très utile. Nous souhaitons conserver moins pour conserver mieux. Donc il a d’abord fallu dresser un inventaire de toutes ces pièces, de leur état de conservation, de leurs particularités et de leur histoire. Puis nous avons effectué un tri, en ne gardant que trois à cinq exemplaires de chaque type. Ces 2 500 objets sélectionnés sont désormais dépoussiérés, recouverts d’une protection. Ils sont stockés dans un espace attenant au centre d’interprétation adapté à leur conservation sur le long terme : avec le moins possible de lumière, de variations de température et d’humidité. Pour ce travail de longue haleine, nous avons été accompagnés par une équipe d’experts en conservation préventive. Les réserves seront ponctuellement ouvertes au public, pour la Nuit des musées et pour les Journées du patrimoine.

img 20230609 124616 petite savoyarde
L’un des costumes conçus pour les cérémonies des JO, en référence à l’habit traditionnel de Tarentaise ©L.Bertagnolo

Actumontagne : Et les objets qui n’ont pas été sélectionnés ?
L. B. Nous allons les vendre aux enchères, pour que d’autres personnes puissent en profiter. La date de la vente n’est pas encore fixée, mais ce sera juste avant les JO de Paris en 2024, pour bénéficier de l’engouement olympique. Les recettes de cette vente serviront à financer le plus possible la restauration de notre collection. Car la plupart de ces objets n’étaient pas prévus pour durer, notamment les costumes des cérémonies, conçus pour une journée. Certains matériaux, comme le plastique, arrivent en fin de vie. Et pourtant, tout est restaurable, si on y met le prix. C’est notre prochain chantier, et non des moindres ! Le projet est soutenu par les collectivités locales, bien conscientes du grand intérêt patrimonial de nos pièces. Le but est d’avoir à terme une collection remise à neuf, pour pouvoir la présenter au public dans nos expositions temporaires. Et même la faire rayonner ailleurs, grâce à des prêts à d’autres musées.

Propos recueillis par Jeanne Palay

'albertville
Magique le lutin, la mascotte des JO d’Albertville retrouve le sourire! ©L.Bertagnolo

Expo temporaire : La puissance de l’eau

img 20230615 wa0010 copysabrina viguet carrin
©Sabrina VIGUET-CARRIN

Jusqu’au 30 septembre prochain, Tremplin 92/Montagne et Olympisme présente une exposition temporaire intitulée 24 stations. Cette expo photo montre les dessous du patrimoine hydroélectrique savoyard : les centrales et les barrages, bien sûr. Mais aussi les conduites forcées, ces grosses canalisations, accrochées au plus fort de la pente, qui prennent l’eau dans la montagne et l’amènent dans les centrales. Et également les captages sous-glaciaires, qui vont chercher l’eau dans d’autres lieux inaccessibles : les entrailles des glaciers ! Un véritable voyage inédit au plus près de la force bouillonnante de l’eau, quand elle sort des vannes d’un barrage par exemple, et de tous les ouvrages humains qui lui permettent de se transformer en énergie.

Cette exposition a été réalisée par la photographe Sylvie Bonnot pour la fondation Facim (Fondation pour l’action culturelle internationale en montagne). Pendant plusieurs saisons, elle a sillonné la Savoie pour découvrir l’eau dans tous ses états. Et elle nous invite à passer avec elle derrière la retenue. Avec un regard artistique qui magnifie ce patrimoine méconnu.

La pièce maîtresse de l’exposition : une grande photo en noir et blanc d’un sérac du glacier des Bossons, imprimée selon le procédé de la “mue”, qui lui donne du relief et de la consistance. “Cette exposition nous conduit à modifier notre vision. L’hydroélectricité, ce ne sont pas que des tuyaux et du béton, ça peut être très esthétique ! Et c’est aussi une ressource économique qui a permis le développement de notre territoire”, souligne Ludovic Bertagnolo.

J. P.

Visites guidées gratuites de l’exposition à 10 h 30, les 7 et 21 août. Entrée payante : 6 € plein tarif. 4 € tarif réduit (12 à 18 ans, étudiants, PMR). Gratuit pour les moins de 12 ans.

📰 Recevez notre newsletter gratuitement !

Recevez chaque lundi le debrief de la semaine passée !

Suivez-nous également sur Facebook

Avatar de

Territoires liés :