Le Fonds d’aide au cinéma de montagne lance ses récompenses

Créé en 2011 par Yves Exbrayat, à l’époque responsable de la mission montagne à la mairie de Grenoble et aujourd’hui directeur général de Grenoble-Alpes Tourisme & Congrès, le Fonds d’aide au cinéma de montagne a largement passé le cap des 100 films aidés. Pour marquer le coup, l’équipe aux commandes de ce dispositif de financement unique, a décidé de mettre à l’honneur les meilleurs documentaires en lançant son Grand Prix. Un palmarès qui pour sa première, outre un grand prix, en décerne onze autres, comme par exemple son film coup de coeur , en passant par son film le plus drôle ou son film le plus poignant, ou encore son film le plus féministe ! Une bonne idée dans un univers du cinéma de montagne et de la montagne encore très masculin…

Yves Exbrayat, président du Fodacim

Des partenaires fidèles et indispensables

« Cet événement convivial est aussi l’occasion de remercier nos partenaires sans lesquels le Fodacim n’existerait pas », a souligné Yves Exbrayat, lors de l’annonce du premier palmarès, aux Caves de Chartreuse à Voiron, partenaire événementiel du Fodacim. Les historiques comme la Ville de Grenoble et la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Fédération des clubs alpins et de montagne ou encore l’entreprise crolloise Petzl. Mais aussi l’enseigne Au Vieux Campeur, La Banque Populaire Auvergne-Rhone-Alpes, le Syndicat national des guides de montagne, Allibert Trekking, et trois festivals, Regards d’Altitudes à Barcelonnette, Retours du Monde à Pont-du-Fossé (05) et Explos d’Ax-les-Thermes. « La Cinémathèque d’images de montagne à Gap apporte un soutien technique en archivant et mettant à disposition l’ensemble des films aidés par le Fodacim. Enfin, il y a Alpine Mag, notre partenaire média, dont l’un des co-fondateurs, Jocelyn Chavy, est au bureau de l’association. Le Fodacim est une véritable aventure collective, grâce à laquelle nous participons à la création audio-visuelle et à la culture montagne ». Et que d’autres peuvent rejoindre, l’adhésion à l’association étant ouverte à toutes les bonnes volontés !

Des finances et des réseaux

Le réalisateur François Damilano dont trois films ont reçu le soutien du Fodacim

Le Fodacim accorde en moyenne une aide comprise entre 2000 et 3000 euros à la douzaine de films qu’il sélectionne chaque année depuis 2011. Un coup de pouce sans lequel la plupart ne verrait pas le jour. « Le Fodacim est une pièce supplémentaire dans le puzzle que constitue la réalisation d’un film de montagne », explique François Damilano, alpiniste et guide de haute montagne, passé derrière la caméra depuis une trentaine d’années. Après avoir co-réalisé de nombreux documentaires, il est aujourd’hui l’un des réalisateurs majeurs du cinéma de montagne, avec sept films personnels sur la haute altitude, où l’humain est au centre du propos. Trois ont reçu le soutien du Fodacim, dont le dernier, Guide en terres inconnues, avec le guide Jean Annequin, est en cours de finalisation et de bouclage de budget… « Il n’y a pas de petites aides, ni de hiérarchie à avoir entre les contributeurs financiers nous permettant de concrétiser une idée originale de film. Mais au-delà d’un soutien financier, le Fodacim offre des contacts, des savoir-faire ou un accès à certains festivals, donc au public. Il pousse aussi l’ambition des jeunes réalisateurs qui le sollicitent. En huit ans, le Fodacim a clairement permis l’explosion d’un certain cinéma de montagne », se félicite le réalisateur-écrivain, Chamoniard d’adoption.

Une mission de transmission

Autre figure du cinéma de montagne, qui a depuis élargi son périmètre à d’autres horizons, notamment pour Arte et Ushuaïa TV, Christophe Raylat. Ancien journaliste et directeur pendant plus de cinq ans des éditions Paulsen-Guérin, il a participé à la réflexion autour de la création du Fodacim. « En 2014, le film On ne marche qu’une fois sur la lune, réalisé avec Bertrand Delapierre, sur Ueli Steck, était un petit projet au départ. Il a ensuite remporté un grand succès mais il n’a pu voir le jour que grâce à l’aide du Fodacim ». Quand son activité de réalisateur a pris de l’ampleur -il en vit complètement aujourd’hui-, Christophe Raylat a décidé de laisser le Fodacim aux futurs ou aux jeunes réalisateurs. « Lors des 20e Rencontres du cinema de montagne en novembre dernier, j’ai animé, à l’initiative du Fodacim, un stage vidéo pour apprendre les bases de la réalisation d’un film (écriture, scénario, technique de tournage, cadrage, montage…). Une super expérience de formation et de transmission. Pour moi, la formation est le deuxième étage de la fusée Fodacim, qui doit décoller maintenant. En accordant son soutien financier, il permet sinon de finaliser un film, au moins de payer un bout de post-production et de monter en qualité. La mission suivante du Fodacim, c’est de former les candidats à la réalisation d’un film, d’aider à leur professionnalisation. Car si les moyens techniques à disposition sont aujourd’hui considérables et rendent facilement autonome, l’écriture d’un film, elle, reste complexe et passe par l’apprentissage ».

Le premier palmarès du Fodacim

L’équipe qui a réalisé Doigt de Dieu, avec le guide Yvan Estienne au micro

Les douze films primés de cette première édition du Grand Prix du Fodacim reflètent parfaitement la richesse et la diversité du cinéma de montagne. Leur dénominateur commun ? Ils racontent tous une belle histoire, principe de base du 7e art ! Ainsi, pas besoin d’appartenir au milieu de la montagne pour être touché. Pour voir un extrait de ces oeuvres, c’est ici
« A partir de 2020, le Fodacim primera le(s) meilleur(s) film(s) sorti(s) au cours de l’année précédente », indique Yves Exbrayat, se félicitant que le Grand Prix du Fodacim contribue à donner un coup de projecteur à ses promotions, pour faciliter leur sélection dans les festivals et leur diffusion sur les chaînes de télévision.

Le Grand Prix Fodacim :
Doigt de Dieu, d’Yvan Estienne, Pierre Petit et Laurent Cistac. Un film qui part en tournée en Corée du Sud ces prochaines semaines avec le guide de l’Oisans Yvan Estienne, qui en a eu l’idée.

Le coup de coeur
Semeuses de joie, de Caroline Riegel, un film multi-primé et diffusé sur les plus grands canaux.

Le plus drôle :
China Jam, d’Evrard Wendenbaum

Le plus poignant :
On ne marche qu’une fois sur la lune de Christophe Raylat et Bertrand Delapierre

Le plus solidaire :
Nat&co d’Olivier Alexandre et Nicolas Hairon

Le plus aérien :
Envol vers les 8000, d’Antoine Girard et Jérémie Chenal

Le plus féministe :
Voies féminines de Sandra Ducasse et Francisco Taranto Jr.

Le plus haut :
On va marcher sur l’Everest, de François Damilano

Le plus social :
Les sommets de la dignité de Yoann Périé

Le plus rythmé :
Rock in Cuba, de Vladimir Cellier et Julien Nadiras

Le plus photogénique :
Dolma, la petite Khampa, de Mario Colonel et Bertrand Delapierre

Le plus endurant :
Le Tour de la France exactement, de Lionel Daudet et Gilles Charensol

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