Le Musée Savoisien, qui doit rouvrir au grand public le 29 avril prochain, après quatre ans de travaux, vient de retrouver les fameuses peintures profanes du Moyen-Âge. Cette opération de réinstallation mobilise trois restaurateurs depuis le 6 février.
Découvertes fortuitement en 1985 lors de travaux au château de la Rive à Cruet, dans la Combe de Savoie, elles étaient depuis les « stars » du musée chambérien, avant sa profonde transformation en cours d’achèvement. Elles le demeurent bien évidemment dans la nouvelle configuration des lieux, même si la pirogue carolingienne, extraite du lac du Bourget en 2017, et la salle de bain des Arc 1800 dessinée par Charlotte Perriand, déjà en place, seront les pièces-maîtresses inédites du nouveau parcours.
Les 12 panneaux, racontant une histoire du roman de Girart de Vienne écrit par Bertrand de Bar-sur-Aube dans les années 1180, investissent un espace pensé pour eux -contrairement à leur ancien écrin-, en surplomb du nouvel accueil du public, avec la possibilité de les observer de près depuis une passerelle centrale. Ce nouvel accrochage en majesté, inspiré de celui qu’il avait à l’origine dans une salle monumentale du château de Cruet, facilite leur lisibilité. Dans une salle à proximité de la passerelle, au niveau 1, trois films courts permettent de mieux décrypter ces pièces exceptionnelles formant une « bande dessinée » de 36 mètres de long et de près de 2 mètres de haut.
Des visites guidées en costumes inspirés des peintures
Les personnages de ce cycle narratif exceptionnel ont donné l’idée à l’équipe du musée départemental d’histoire et des cultures de la Savoie, d’imaginer une médiation originale à venir : des ateliers et des visites dans des costumes similaires à ceux qu’ils portent, mais à la coupe légèrement retaillée par souci de praticité !
Rappelons que l’habillement est l’une des thématiques phares du nouveau Musée Savoisien, dont la collection en la matière est très riche avec quelque 800 pièces textiles et plus de 150 coiffes, bonnets et chapeaux, et de nombreux documents d’archives de la cour de Savoie. Une historienne et archéologue, une ethnobotaniste et une couturière formée à l’école des Beaux-Arts de Lyon, ont travaillé pendant deux ans sur le sujet.