En dépit de fermeture administrative des remontées mécaniques lors de l’hiver 2020-21 à cause de la crise sanitaire, les investissements dans les domaines skiables français n’ont pas trop chuté lors de l’année civile 2021. D’après l’enquête annuelle menée par nos confrères de Montagne Leaders, en partenariat avec Atout France et Domaines Skiables de France, ils atteignent 268 millions d’euros en 2021, soit 85 % de la moyenne annuelle à l’échelle de la décennie 2011-2020. C’est plus qu’en 2020 (237 millions d’euros, avec une saison arrêtée au 15 mars), mais moins qu’en 2019, la dernière année « normale », c’est-à-dire non impactée par la crise sanitaire (379 millions d’euros).
Ce sont les nouvelles remontées mécaniques qui concentrent plus de la moitié de ces investissements (136,4 millions d’euros), grâce notamment à plusieurs télécabines d’envergure : en premier lieu les deux télécabines reliant Orelle à la Cime Caron (43 millions d’euros), mais aussi celles des Menuires (12 millions d’euros), de Peisey-Vallandry (11,6 millions d’euros), des 2 Alpes (10 millions d’euros), des Saisies (9,2 millions) ou de La Plagne (4 millions d’euros). Il s’agit à chaque fois de télécabines 10 places. 2021 s’inscrit ainsi dans la moyenne quinquennale (135 millions d’euros) et décennale (138 millions d’euros). Le tout avec un nombre réduit de nouveaux téléportés (14, contre 11 en 2020 et 20 en 2019) et avec plus des deux tiers de ce chiffre (soit 90 millions d’euros) porté par les sept télécabines citées plus haut.
Le poste des modifications et maintenance des remontées s’élève lui à 46,3 millions d’euros, soit une progression de 28 % par rapport à 2020 (36 millions d’euros). Il est plus proche des moyennes quinquennales (49 millions d’euros) et décennales (44 millions d’euros). Là aussi, seuls quelques domaines skiables cumulent de 70 % du total, soit plus de 31 millions d’euros mobilisés pour huit réalisations majeures, dont les travaux sur la télécabine de l’Olympe (qui assure la liaison entre Brides-les-Bains et Méribel), le funiculaire des Arcs ou encore le DMC des Grandes Rousses (Alpe d’Huez). Enfin, le poste neige de culture s’établit à 36,2 millions d’euros, stable par rapport à 2020 mais loin du record de 2017 (77 millions d’euros). Et comme pour les nouvelles remontées ou pour la maintenance, un nombre réduit de projets d’envergure concentrent les investissements (23 millions d’euros sur huit projets), notamment ceux liés à des retenues collinaires (extension de celle de la Plagne, création de nouvelles à la Féclaz et à Combloux-Jaillet, cette dernière représentant à elle seule 6,8 millions d’euros, soit 20 % du poste neige de culture en 2021.
Pour Damien Zisswiller, de la délégation Montagne d’Atout France, « ces indicateurs nationaux témoignent d’un bon dynamisme, compte tenu de la saison blanche 2020-2021 des exploitants de domaines skiables. Pour mémoire, le chiffre d’affaires des domaines skiables français, au cours de la saison hivernale passée, s’est élevé à moins de 1% du CA avant la pandémie. » Le président de Domaines Skiables de France, Alexandre Maulin, voit dans ce bilan d’investissements 2021 le fruit de deux forces conjuguées : « Les efforts des entreprises publiques et privées de domaines skiables d’une part, qui n’ont pas baissé les bras dans l’adversité, et le soutien des collectivités locales d’autre part : Régions, Départements et communes qui veulent consolider l’atout tourisme de leur territoire. »
Photo de une : La nouvelle télécabine de Peisey-Vallandry © OT Peisey-Vallandry