À Annecy, Explora Project milite pour le tourisme responsable

Fondée en 2018, Explora Project commercialise depuis un peu plus d’un an des expéditions tous niveaux, essentiellement en Europe. Toutes invitent à se reconnecter à la nature, à sortir des sentiers battus et affichent un faible impact carbone. Les Alpes françaises sont bien sûr présentes au catalogue de la start-up qui a clôturé en juin une levée de fonds de 1,7M€. Questions à Stanislas Gruau, son fondateur.

Actumontagne : Comment présenteriez-vous Explora Project ?
Stanislas Gruau
: Explora Project est un écosystème : une agence de voyages, une communauté de 60 000 passionnés, mais aussi des actions diverses, notamment de solidarité via l’association ExploraCare. Notre crédo : chercher des solutions pour lutter contre le surtourisme à l’échelle mondiale. Et pour cela, il faut notamment désintermédier le voyage d’aventure, qui explose aujourd’hui. Il est passé de 3% du tourisme mondial à la fin des années 2000 à 10% aujourd’hui. Explora n’est pas un revendeur de voyage. Nous produisons nos voyages, nous les opérons et nous les vendons.

Actumontagne : En quoi vos produits relèvent-ils du tourisme durable ?
SG
: Nos voyages d’aventure se déroulent principalement en Europe et largement en France. Évoluant dans six univers, dont la montagne, et autour d’une vingtaine de disciplines sportives, nos expéditions sont non motorisées, sans traces, tendent vers le zéro déchets et le zéro plastique et font travailler les prestataires locaux. 90% des expéditions de notre catalogue sont accessibles en train. Et elles sont éphémères. Nous ne les proposons en effet qu’un certain nombre de fois pour ne pas surexploiter les lieux où elles se déroulent, même s’ils sont hors des sentiers battus. Nous allons prochainement mesurer l’impact carbone, sociétal et environnemental de chacune d’elles pour que nos clients choisissent en connaissance de cause.

Stanislas Gruau, fondateur d’Explora Project

Actumontagne : Le Covid-19 n’a-t-il pas été un accélérateur pour votre activité ?
SG :
C’est un catalyseur de beaucoup de questionnements pour le grand public et les acteurs du secteur du tourisme. Les valeurs qu’Explora Project porte depuis deux ans trouvent en cette période de crise sanitaire un écho incontestable dans l’opinion publique. Privilégier les voyages à proximité, la mobilité douce, revenir aux choses simples, opter pour la frugalité, viser le zéro déchets, consommer local…

Actumontagne : Quel est le profil de vos participants ?
SG
: Une personne entre 25-45 ans, connecté aux réseaux sociaux, vivant plutôt dans une grande ville française, dont la vie active stressante lui donne envie de décompresser. Nos participants n’ont pas forcément beaucoup de moyens. En moyenne, nous avons 58% de participantes, mais dès que nous montons dans le niveau d’engagement physique des expéditions (de 1 à 5), la proportion s’inverse au profit des hommes. Beaucoup de clients viennent seuls ou à deux, mais nous avons lancé une offre famille pendant le confinement et elle marche plutôt bien.

Exploration en rafting avec Explora Project

Actumontagne : À quoi va vous servir la levée de fonds de 1,7 million d’euros que vous avez bouclé avec Kima, Crédit Agricole Alpes Développement et des business angels ?
SG
: Elle va servir à développer et finaliser notre plateforme technologique grâce à laquelle nous pouvons coordonner et améliorer notre opérationnel terrain, notamment la logistique. Plateforme à destination des pros, elle assemble une centaine de prestataires locaux : transporteurs, hébergeurs, producteurs alimentaires, guides… Nous allons aussi recruter. Nous étions deux il y a un an avec Alix Gauthier, cofondatrice de Copines de Voyage qui s’est associée avec moi. Aujourd’hui l’équipe compte 12 personnes. On prévoit de doubler cet effectif d’ici à la fin de l’année.

Trek et yoga dans les Aravis ©Explora Project

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