Chambéry Savoie Mont-Blanc Aéroport, “une porte d’entrée vers les stations”

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A partir de ce 10 décembre à et jusqu’à mi-avril, c’est la haute saison pour l’activité commerciale de Chambéry Savoie Mont-Blanc Aéroport, où 200 000 voyageurs transitent chaque année. Cet hiver, quatre compagnies britanniques ont choisi la plateforme aéroportuaire chambérienne gérée par Vinci Airport. Rencontre avec Mylène Leuly, sa directrice depuis 2019, qui pilote un ambitieux plan de transition environnementale.

À la veille de la saison d’hiver 2022-2023, êtes-vous confiante ?
Les premiers chiffres de réservations qui nous remontent des opérateurs touristiques, stations et compagnies aérienne, sont encourageants. Cette saison, quatre compagnies vont opérer des vols commerciaux via notre plateforme aéroportuaire, gérée pour le compte du Département de la Savoie : deux compagnies régulières, British Airways Cityflyer et Jet2.com, et deux compagnies charters TUI Fly (GB) et Titan (GB). C’est moins qu’avant la crise sanitaire, car la pandémie a redistribué les cartes dans le transport aérien. Des compagnies scandinaves qui atterrissaient ici ont choisi depuis l’an dernier l’aéroport de Grenoble, dont Vinci Airport est également le concessionnaire. En terme de développement, nous misons sur l’essor du trafic hivernal en semaine et celui du trafic estival, en lien avec les acteurs touristiques du territoire.

Mylène Leuly, aux commandes de l’aéroport savoyard depuis 2019 ©L.Flusin

Que répondez-vous aux détracteurs du transport aérien ?
Tout type de transport doit coexister sur nos territoires. C’est à l’utilisateur de faire son choix. Pour les Britanniques, qui viennent en masse dans nos stations de ski, c’est plus simple et plus rapide de venir en avion qu’en train. Notre aéroport, acteur économique important du territoire (300 salariés l’hiver, 3e aéroport en France pour l’aviation d’affaires) est aussi très vite connectée aux stations par des dessertes en bus depuis la gare routière à proximité. Il ne faut pas opposer les mobilités, mais plutôt jouer sur leur complémentarité. L’enjeu, pour la mobilité aérienne, c’est sa transformation pour être plus vertueuse dans ses émissions de carbone et son empreinte environnementale. La feuille de route pour tous les aéroports européens du groupe Vinci est d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2030.

Justement, que faites-vous concrètement à Chambéry pour verdir vos opérations ?
Avec notre concédant, le Département, nous avons pris à bras le corps le sujet de la neutralité carbone. En 2022, l’aéroport a vu sa certification ISO 14 001 renouvelée pour la troisième fois. Nous sommes engagés dans certification environnementale métier ACA (Airport Carbon Accreditation). Nous espérons atteindre le niveau 3 (sur 4) d’ici fin 2022. D’ici à la fin de l’année, 100% de tout notre éclairage sera fait par des ampoules LED. A ce stade, nous avons déjà réduit de 18% nos consommations électriques. En 2019, 95%des déchets de l’aéroport et des avions ont été revalorisés. Nous avons installé une borne électrique côté piste pour les avions. Premier bénéficiaire, l’aéroclub de Savoie qui a intégré un avion électrique dans sa flotte. Nous allons aussi poser des bornes de rechargement pour nos propres véhicules de services et engins de pistes électriques en nombre croissant dans notre parc. Il y a aura aussi des bornes côté parking voiture à destination de nos personnels ou des loueurs de véhicules qui convertissent aussi leurs flottes. D’ici à deux ans, la toiture de nos bâtiments devraient être équipée de panneaux photovoltaïques. Enfin, en matière de préservation de la biodiversité, l’aéroport réalise un inventaire et déploie des plans de gestion des espèces, a banni les pesticides et a installé des ruches dans le cadre du partenariat entre l’Union nationale des Apiculteurs français et le Vinci Airports.
Propos recueillis par Sophie Chanaron

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