Combloux, Megève, Serre-Chevalier et La Plagne-Montalbert sont les quatre premières stations alpines où le groupe Terrésens va implanter ses résidences hôtelières nouvelle génération Daddy Pool. Présentation de ce concept avec Géraud Cornillon, le patron de l’opérateur lyonnais.
Actumontagne : Quel est le concept Daddy Pool ?
Géraud Cornillon : Il s’inscrit dans la génération des nouveaux hébergements touristiques hôteliers ayant émergé ces dernières années et qui renouvellent l’expérience du séjour en montagne. En qualité de renifleur ou suiveur de tendances, j’ai pensé qu’il était intéressant de réfléchir à un concept original. Mais à la différence de mes confrères qui ont raisonné en terme d’exploitation en les vendant en bloc, Daddy Pool s’est placé du point de vue immobilier en raison de la nature transversale de notre groupe qui construit, vend et gère des résidences. Nous avons ainsi imaginé un concept de T3 vendu à des particuliers dont la particularité est sa modularité : d’un côté, il offre une suite hôtelière sénior (T2) et de l’autre une suite junior (studio). Si son propriétaire possède effectivement un bien immobilier de trois pièces, notre société qui assure la gestion de l’établissement, dispose elle de deux unités touristiques.
Combien d’appart-hôtel comptera chaque Daddy Pool ?
GC : Une vingtaine mais ils représenteront 40 unités d’hébergement en mesure d’accueillir de 2 à 6 personnes. Ces apparts-hôtels seront insérés dans un ensemble immobilier dont 70% relèvera de notre concept historique, la CRT (copropriété résidentielle de tourisme). Ainsi, par exemple, à Combloux ou Megève où nous implantons un Daddy Pool, ce dernier ne représentera que 30% de la résidence que nous construisons. Seul ses lots seront vendus avec un loyer fixe garanti pendant 20 ans. Par ce système, je n’ai à remplir que 30% de l’établissement. En cas de forte demande en haute saison, une fois le Daddy Pool plein, nous utilisons les unités de la CRT.
Vous lancez les premiers Daddy Pool à Combloux, Megève, Serre-Chevalier et La Plagne-Montalbert. Pourquoi ces quatre stations-là ?
GC : Au-delà des opportunités foncières, nous avons là un périmètre de l’ensemble des différents profils de stations. Serre-Chevalier est une station jeune et plutôt de week-end. Son Daddy Pool cible clairement des clients jeunes du Sud et qui viennent le week-end. A Combloux où nous avons déjà une résidence, notre deuxième résidence intégrera un Daddy Pool. Il se positionne sur une fréquentation quatre saisons. Pourquoi ? Parce que notre première résidence réalise un chiffre d’affaires supérieur l’été à l’hiver et qu’aux vacances à la Toussaint, elle accueille de nombreux vacanciers lyonnais ou genevois. À Megève, aujourd’hui, il y a essentiellement des hôtels 5 étoiles. Nous pensons qu’il y a du potentiel pour un établissement 3 étoiles, pour de jeunes couples avec enfant séduits par la station, mais dont le budget ne leur permet pas de séjourner dans la station. De plus, cette implantation est une belle opportunité pour lancer la marque Daddy Pool. Quant à La Plagne Montalbert, nous misons ici plutôt sur une clientèle qui vient prioritairement pour skier et plus internationale.
Vous annoncez une exploitation 10 mois sur 12. Est-ce pour tous les Daddy Pool ?
GC : Oui et c’est en partie pour cela que je parle de lits ultra-chauds, en plus du bail locatif de 20 ans pour les investisseurs. Notre seuil de rentabilité est très bas. Dans nos CRT comprenant 65 lots environ, 20 seront donc réservés au Daddy Pool. Les deux salariés à l’année de la résidence, qui sont en CDI, la directrice et le responsable technique, effectuent des tâches refacturées à la co-propriété (déneigement, entretien de la piscine…). Du coup, je minime les charges. Ainsi, sur les mois moins touristiques, ces deux salariés pourront assurer l’ouverture du Daddy Pool. À l’intersaison, nous visons la clientèle locale et le personnel de toutes les entreprises qui font des chantiers et qui aujourd’hui ne trouve pas d’hôtels pour résider sur place.
Vous avez souhaité que les Daddy Pool soient titulaires de l’Écolabel européen. C’est à dire ?
GC : Absolument. Nos quatre premiers projets sont basés sur le référentiel de l’Écolabel européen, un label transversal comme nous puisqu’il concerne aussi bien la construction que l’exploitation. La certification s’articule autour du respect de nombreux critères (ndlr : 67 dont 22 obligatoires), répartis en 5 catégories, dont la gestion générale, le suivi des consommations, la réduction des consommations d’énergie, la réduction des consommations d’eau ou encore la réduction et le tri des déchets et eaux usées. Nous sommes dans une démarche environnementale responsable. D’ailleurs, à Serre-Chevalier, nous avons racheté l’ancien hôtel du champion Luc Alphand que nous transformons en Daddy Pool, ce qui grève le coût de la construction entre 10 et 20%. Pour nous, c’est l’occasion d’expérimenter la rénovation immobilière, quand elle est possible comme ici.