Bonne fréquentation dans les Alpes du Nord pour ces vacances d’hiver, période cruciale pour la montagne tricolore (36% des journées-skieurs d’une saison), malgré une inflexion du taux d’occupation des hébergements marchands. Selon l’Observatoire national des stations de montagne ANMSM, il s’élève à 82% contre 87% l’an dernier, soit un recul de cinq points). Il faut dire que l’an dernier, les vacances de février avaient bénéficié d’un report massif de séjours de la part des clientèles étrangères, notamment britanniques qui n’avaient pu venir au ski avant le 15 janvier, en raison des restrictions sanitaires.
Taux de fréquentation de 78% en Savoie Mont-Blanc, 75% en Isère
En Savoie Mont-Blanc, le taux d’occupation pour ces vacances dites de février s’établit à 78% contre 83% en 2022, et en Isère à 75% contre 80% il y a un an. “Ce sont de bonnes vacances d’hiver, compte tenu du déficit d’enneigement dans certaines stations et de la baisse sensible des réservations de dernières minutes”, estime Carole Duverney, responsable de l’Observatoire Savoie Mont-Blanc et Madame Chiffres à l’agence d’attractivité des deux départements savoyards.
La fréquentation des stations nord-alpines se caractérise cette année par une grande disparité selon les semaines. Ainsi, la première semaine durant laquelle seule la zone A était en congés, le taux d’occupation des hébergements marchands n’était par exemple que de 61% en Savoie Mont-Blanc (64% au global) pour grimper à 85% la semaine suivante, à 88% la troisième semaine et encore à 80% la quatrième semaine, avec les vacanciers de la zone C, auxquels se sont ajoutés nombre de Belges, de Néerlandais et de Britanniques, confirmant le retour des clientèles étrangères cette saison. Selon l’Observatoire ANMSM/Atout France, les Belges s’installent sur la première marche du podium de la clientèle internationale dans les stations dans les Alpes du Nord, suivie des Néerlandais et des Britanniques.
Fréquentation par type d’hébergement
Si l’on regarde les taux d’occupation par type d’hébergement, les résidences de tourisme affichent un taux de réservation de 90% (95% en 2022). Les agences immobilières suivent avec 82% (86% en 2022), 81% pour les villages clubs (83%) et 78% pour les hôtels, un taux équivalent à l’an dernier. Les gîtes réalisent une belle saison. En Isère par exemple, après des vacances d’hiver 2022 record (73%), leur taux d’occupation atteint 65%, dans la moyenne des quatre dernières années.
La suite de la saison suspendue au retour de la neige
Pour la période inter-vacances actuelle qui représente 15% des journées-skieurs d’une saison, le taux d’occupation prévisionnel recule de 2 points par rapport à la saison 2021-2022 pour l’ensemble des hébergements. Les professionnels veulent croire que les réservations de ce mois de mars, qui étaient au point mort jusqu’à ces derniers jours, frémissent à la faveur des chutes de neige en cours en altitude. Idem pour les vacances de printemps, dont les taux de réservation sont en repli de 8 points dans les Alpes du Nord (-3 points pour les Alpes du Sud).
La fréquentation des domaines skiables se maintient
Selon la note de conjoncture pour les vacances d’hiver, publiée par l’organe représentatif des Domaines Skiables de France à partir d’un panel de 131 opérateurs, les skieurs étaient au rendez-vous en dépit d’un enneigement particulièrement déficitaire. Grâce aux travaux des pistes en amont de la saison, à la production de neige de culture et au damage, le niveau d’ouverture des pistes de ski alpin en France pendant cette période a pu se maintenir autour de 75 %. Une moyenne qui masque les grandes disparités suivant les massifs, plus élevée dans les Alpes du Sud et les Alpes du Nord, que le Jura par exemple (25%).
Au niveau national, le nombre de journées de ski réalisées sur cette période s’inscrit à des niveaux comparables aux années précédentes : +2 % par rapport à la moyenne des trois derniers hivers hors-covid, -1 % par rapport à l’hiver dernier, qui était exceptionnel après la saison blanche de 2020-2021, et bien enneigé.
Par rapport à la saison 2021-2022, le recul est de -1% pour la Haute-Savoie (+3% par rapport à la moyenne des trois derniers hivers hors Covid) , de -2% pour la Savoie (+1%) et de -6% pour l’Isère-Drôme (-2%).
En cumul au 4 mars depuis le début de la saison, la fréquentation des domaines skiables reste en léger retrait par rapport aux précédents hivers : -1 % par rapport à la moyenne des 3 derniers hivers hors-covid, -2 % par rapport à
l’hiver dernier. Pour les départements nord-alpins, le recul est plus marqué en Haute-Savoie (-5% par rapport à la moyenne des trois hivers précédents hors-covid, -4% par rapport à l’hiver dernier) et en Isère-Drôme en lien avec le déficit d’enneigement (-2% et -7%) qu’en Savoie (+2% et +3%).