Basé en Maurienne, Doppelmayr France, comme ses homologues, retrouve une dynamique, “après deux exercices difficiles, dont celui de l’an dernier, au terme duquel l’entreprise a enregistré les premières pertes de son histoire”, témoigne Bernard Teiller, son président, qui recevait la presse à Mountain Planet. Si la filiale française du groupe autrichien reste dans le rouge en 2021-2022, elle redresse la barre avec une remontée encourageante de ses carnets de commandes.
“Nous avons quatre télécabines 10 places en construction à partir de ce printemps pour une mise en service en décembre 2022 : une à La Norma, une autre à La Toussuire et deux à Chamonix sur la Mer de Glace et sur le secteur Charamillon sur le domaine skiable de Balme”, explique l’équipementier. Son chiffre d’affaires, supérieur à 30M€ avant la crise sanitaire, avoisine les 20M€ aujourd’hui. “Nous avions des réserves importantes et avons bénéficié des aides de l’Etat. Elles nous ont clairement permis de limiter la casse. Tout nous laisse croire qu’il y a une dynamique globale grâce à la bonne saison touristique 2021-2022 et de nombreux appels d’offres pour 2023-2024 qui nous rendent optimistes, mais la grande inconnue reste l’évolution des cours des matières premières”, tempère le spécialiste du transport par câble. Sa crainte ? Que l’envolée du prix des matières premières conduise les exploitants à repousser leurs projets d’investissements, 20% plus chers qu’en 2019…
Parmi les motifs de satisfaction de Bernard Teiller, il y a son engagement en faveur du mouvement sportif. L’entreprise est un soutien indéfectible du Comité de ski de Savoie. Il a d’ailleurs convié sur son stand des athlètes et leurs coachs rappelant le parallèle entre le monde de la compétition et celui des affaires. “Il est indispensable d’encourager les jeunes à faire du sport et de la compétition. La montagne, pour rester attractive face à d’autres destinations, a besoin de ces athlètes ambassadeurs inspirants pour la jeunesse”.
A Modane, Doppelmayr France qui emploie une cinquantaine de personnes, fait de l’assemblage, de la préparation et du contrôle. “Le dimensionnement, les calculs, l’ingénierie ou encore le suivi d’affaires sont effectués en interne, ensuite nous achetons du matériel à notre maison-mère ou en France pour monter les installations livrées sur le marché français”, rappelle Bernard Teiller. Même des équipements hors norme comme la télécabine monocâble d’Orelle-Val Thorens sont conçus en Savoie. Cet ascenseur valléen, objet du plus grand chantier de remontées mécaniques de ces dernières années en France a été mis en exploitation en décembre dernier avec succès. Il remplace avantageusement la télécabine 3 Vallées Express, sous-dimensionnée. Comprenant deux tronçons, il met la Cime Caron côté Tarentaise, à 20 mn du village d’Orelle côté Maurienne.