À l’occasion de son allocution sur l’assouplissement du confinement, mardi 24 novembre, Emmanuel Macron a indiqué au sujet des stations de ski qu’ « une concertation a été engagée par le gouvernement avec les élus locaux et les professionnels, mais il me semble toutefois impossible d’envisager une ouverture pour les fêtes ». Le président de la République estime « préférable de privilégier une réouverture courant janvier dans de bonnes conditions » et une coordination européenne sur le sujet.
Au vu des différentes échéances annoncées – 28 novembre pour la réouverture des commerces « non essentiels » et le passage du 1km/1h au 20km/3h pour la promenade et l’activité sportive ; 15 décembre pour la suppression de l’attestation de déplacement, avec toutefois un retour au couvre-feu de 21h à 7h, à l’exception des 24 et 31 décembre ; 20 janvier pour la réouverture des restaurants et salles de sport – il y a fort à craindre que les stations de ski françaises ne rouvrent pas avant le 20 janvier. Sous réserve que l’épidémie ne reparte pas d’ici là…
Cette annonce sonne comme une douche froide pour les stations de ski, qui, rappelons-le, emploient en France 120 000 saisonniers (dans les remontées, hôtels, restaurants, magasins de sports,etc) et représentent une activité estimée à près de 10 milliards d’euros.
Sur son compte Facebook, Alexandre Maulin, le président de Domaines Skiables de France, a fustigé l’attitude du gouvernement dans ce dossier : « Comment monsieur Jean Castex peut réunir tous les professionnels pour travailler sur la saison de ski et nous annoncer une réponse sous 10 jours et le Président Emmanuel Macron puisse nous annoncer que nos espoirs sont nuls ! Savez-vous à quel point les stations ont travaillé sur des mesures sanitaires uniques à l’échelle de nos territoires pour faire des stations des lieux exemplaires? C’est un déni de démocratie. »
Pour rappel, Jean Castex avait réuni lundi 23 novembre – soit la veille de l’allocution d’Emmanuel Macron – les différents acteurs du tourisme en montagne (élus, exploitants de domaines skiables, moniteurs de ski, associations d’hébergeurs,etc), par visio-conférence à laquelle participaient également les ministres de l’Économie, du Travail, des Sports, du Tourisme et de la Ruralité. Le Premier ministre avait alors affirmé que tous les scénarii étaient envisageables – non-ouverture, ouverture sans restrictions ou en mode dégradé – et qu’une décision serait prise sous dix jours. Tout cela alors que dès le dimanche 22 novembre, Roberto Speranza, le ministre italien de la Santé, déclarait à la chaîne de télévision Rai 3 que « le gouvernement italien travaille à une initiative commune avec la France et l’Allemagne pour ne pas ouvrir les stations de ski à Noël »…
Photo de une : Les 2 Alpes, le 29 octobre 2020 © Martin Léger