Immobilier : de -22% à -16% au nord des Alpes en début d’été

En Savoie et Haute-Savoie, les ventes et programmes neufs peinent à trouver leur marché dans un contexte d’instabilité politique et de prix du foncier élevés. Toutefois, les volumes restent importants et le dynamisme du territoire préserve le secteur où les prix baissent peu. Seul l’e marché l’investissement locatif est dynamique, avec des loyers en hausse et une rentabilité au rendez-vous. Côté fréquentation touristique, le début d’été pluvieux a été décevant, mais l’hiver s’annonce encourageant.

Transactions : jusqu’à -22% en Haute-Savoie

Sur le marché résidentiel, les grandes villes comme Annecy, Chambéry, ou encore Thonon ressentent pleinement les effets du ralentissement économique. Entre mai 2023 et mai 2024, le volume des transactions a chuté de -22% en Haute-Savoie et -16% en Savoie, d’après le communiqué de la FNAIM Savoie Mont Blanc. Cette baisse s’explique principalement par la hausse des taux d’intérêt, qui restent élevés à 3,5% malgré une légère diminution de 0,5%. Cela continue de peser sur la capacité des primo-accédants à financer leur achat.

L’incertitude politique, marquée par la dissolution de l’Assemblée nationale, a également freiné les investisseurs, notamment ceux qui s’intéressent à l’immobilier locatif. Selon la FNAIM SMB, ces derniers seraient en attente de nouvelles mesures qui pourraient faciliter l’accès à la propriété ou encourager l’investissement dans la pierre, un secteur pourtant considéré comme une valeur refuge. L’attentisme général bloque ainsi non seulement les ventes, mais aussi le marché de la location, faute de rotation des biens.

Un marché du neuf en difficulté

Dans ce contexte, le marché du neuf connaît des difficultés encore plus prononcées. Le coût du foncier, particulièrement élevé en Savoie et Haute-Savoie, ainsi que celui des matériaux de construction, freinent le lancement de nouveaux programmes. Selon la FNAIM SMB, les pré-commercialisations peinent à atteindre leurs objectifs, et sans l’appui des investisseurs et primo-accédants, les promoteurs sont contraints de reporter ou d’annuler des projets. Cela contribue à un déficit de logements, un phénomène déjà bien connu dans la région où la demande reste soutenue. Les prix dans l’immobilier ancien, quant à eux, ne baissent pas, sauf pour certains biens affichant un mauvais classement énergétique (DPE), mais ces opportunités de négociation restent rares.

En zones urbaines, la FNAIM SMB souligne également que les locataires peinent de plus en plus à devenir propriétaires, en raison des prix élevés et de la hausse des taux d’intérêt. Ce phénomène contribue à maintenir une forte demande sur le marché de la location, particulièrement dans les zones frontalières comme Annemasse et le Chablais, où les loyers ont augmenté respectivement de 6% et 4%.

Les stations de ski plus résilientes

Contrairement au secteur résidentiel urbain, les stations de ski, surtout celles situées en altitude, sont moins impactées par les fluctuations conjoncturelles. Selon la FNAIM SMB, les « achats plaisirs », notamment pour des résidences secondaires, continuent d’attirer une clientèle française et internationale à fort pouvoir d’achat. Les stations comme celles des Trois Vallées, Tignes ou Val d’Isère restent des destinations prisées, où les budgets pour l’acquisition de biens peuvent atteindre plusieurs millions d’euros.

En Tarentaise, par exemple, les prix oscillent entre 300 000 € et 800 000 €. En revanche, ils s’envolent dans les stations plus prestigieuses comme Courchevel ou Méribel où la clientèle étrangère est majoritaire. Ces domaines, où l’enneigement est garanti pour encore plusieurs décennies, offrent une sécurité à long terme aux investisseurs, renforçant ainsi leur attractivité.

Fréquentation touristique : un début d’été en baisse mais de bonnes perspectives pour l’hiver à venir

Cet été, la FNAIM Savoie Mont Blanc note également une baisse en début d’été dans les stations et en bords de lacs. Les stations de haute altitude (au-delà de 2000 m) ont ainsi enregistré des baisses de fréquentation entre -4% et -8% en juin et juillet, tandis que les stations de moyenne montagne ont affiché des baisses plus limitées (-2%). Les stations de charme situées à des altitudes inférieures à 1500 mètres ont mieux résisté, tout comme celles proposant des activités de loisirs attrayantes comme Tignes, La Plagne et Les Arcs. La météo pluvieuse a bien sûr impacté le début d’été, ainsi que le report toujours plus fort des congés sur le mois d’août.

Pour l’hiver 2024/2025, les perspectives sont plus favorables, avec un taux de remplissage déjà supérieur à celui de l’an passé dans les grands domaines. Le calendrier scolaire, avec des fêtes de fin d’année en milieu de semaine et un lundi de Pâques tardif, devrait encourager les séjours prolongés. La clientèle européenne fidèle (Belgique, Royaume-Uni, Pays-Bas, Allemagne) reste présente, apportant un soutien essentiel au marché locatif touristique des Alpes.

Illustration : Annecy par JB, Adobe Stock

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