Conçue à Pontcharra en Isère dans les ateliers de la PME CM Dupon, en partenariat pour la R&D avec la Compagnie des Alpes (CDA), la première dameuse 100% électrique made in the Alpes a été l’une des attractions du 25e Mountain Planet. Les trois mois de tests cet hiver à La Plagne se sont révélés très concluants, selon Romain Dupon, pdg de l’entreprise éponyme, leader mondial des surfaceuses de patinoire. Cette machine au look volontairement sobre -pour réduire les coûts de design- et dont la majorité des composants viennent de France, affiche selon le constructeur, une autonomie de six à sept heures, contre huit heures pour une dameuse thermique. Un rendement énergétique supérieur à celui escompté par les équipes, grâce notamment à sa recharge en descente. Cette dameuse verte permettrait d’éviter de rejeter 80 tonnes de CO2 par an, soit 500 tonnes équivalent CO2 sur sa durée de vie, y compris la fabrication de batteries. La CDA, dont le parc total avoisine les 140 dameuses, a pré-commandé plusieurs dameuses électriques au fabricant isérois, dont les pré-séries sortiront pour l’hiver2022-2023.
L’opérateur numéro 1 mondial des domaines skiables travaille également avec CM Dupon sur un modèle doté d’un prolongateur d’autonomie à hydrogène. Le prototype sera testé dans l’un de ses domaines skiables la saison prochaine.
Dominique Thillaud, directeur général de la filiale de la Caisse des Dépôts, précise que les dameuses bas carbone se substitueront au gré des renouvellements des parcs de machines.
Afin d’accélérer sa trajectoire vers le Net Zéro Carbone en 2030, le groupe annonce par ailleurs qu’il supprime les énergies fossiles de ses dameuses thermiques. Dès l’hiver prochain, elles rouleront au HVO, un biocarburant fabriqué à partir d’huiles alimentaires usagées (hors huile de palme) et non plus au diesel. A la clé, selon lui, la réduction de 90% des émissions de CO2 et de 65% de celles des particules fines.
La CDA a également signé sur le salon un accord de partenariat sur 10 ans autour de la “séquestration” de ses émissions résiduelles du carbone sur ses sites d’implantation avec l’Office National des Forêts (ONF). L’exploitant va financer dès cette année 50 hectares de reboisement dans les départements où il opère (Savoie, Haute-Savoie et Hautes-Alpes) dans des secteurs où les forêts sont en mauvais état et ne jouent plus leur rôle de puits de carbone.