L’Alpe d’Huez a lancé en 2016 un ambitieux plan d’investissement de 350 M€ jusqu’en 2022 pour monter en gamme et séduire une clientèle internationale. Sa requalification bat son plein, et sa notoriété progresse déjà. Bilan et perspectives avec François Badjily, directeur de l’office de tourisme.
Actumontagne : L’Alpe d’Huez avait l’objectif de créer 4 600 lits haut de gamme 4-5-étoiles dont 800 dans l’hôtellerie. Où en êtes-vous ?
François Badjily : Avec l’ouverture du Daria-I Nor (48 chambres) l’hiver dernier, l’Alpe d’Huez abrite désormais deux hôtels 5-étoiles. Ce sont d’ailleurs les deux seuls du département de l’Isère ! Et ce n’est pas tout. L’hôtel Grandes Rousses a doublé sa capacité d’accueil et offre dès cet hiver 106 chambres 4-étoiles et deux chalets VIP avec majordome et chef privé. Quant au Club Med, il a été entièrement rénové et agrandi pour devenir un resort 4 Tridents de 442 chambres. De nouveaux chalets haut de gamme se construisent. D’ici à deux ans, nous disposerons ainsi de quelque 2 000 lits supplémentaires. Les autres suivront. L’Alpe d’Huez peut répondre à la demande d’une large clientèle internationale. Avec 24 185 votes, elle vient d’ailleurs d’être élue, pour la troisième année, meilleure station européenne 2020 par le site «European best destinations». Nous avons reçu des votes de voyageurs de près de 62 pays !
Actumontagne : La part de la clientèle étrangère a-t-elle augmenté ?
FB : Les efforts engagés ont déjà été suivis d’effets. De nouveaux marchés comme le Brésil, Israël ou la Chine se sont ouverts à nous depuis trois ans. Et certaines nationalités sont de plus en plus présentes : la part des Danois est ainsi passée de 7 à 10 %. Résultat, les étrangers représentent aujourd’hui 50 % de la clientèle hivernale contre 40 % voilà quatre ans. En été, c’est bien différent. Car si l’Alpe d’Huez, étape mythique du Tour de France cycliste avec ses 21 lacets sur plus de 1000 mètres de dénivelé, bénéficie alors d’une forte notoriété à l’international, les étrangers ne représentent que 10 % de la clientèle. Désormais ouvert l’été (du 20 juin au 15 septembre en 2020), le Club Med devrait nous aider à renforcer notre activité estivale. Il donne dès cet hiver un bon coup de projecteur sur notre station.
Actumontagne : En terme de visibilité internationale, qu’a apporté le festival Tomorrowland Winter dont l’édition 2 est programm du 14 au 21 mars ?
FB : Accueillir ce festival en station était une première. Douze stations étaient candidates, trois ont été pré-sélectionnées et nous avons décroché le contrat. Pour cinq ans. Avec 25 000 festivaliers et 113 nationalités présentes pendant une semaine, nous avons bénéficié d’une très très belle vitrine à l’international. Ces festivaliers, en moyenne âgés de 32 ans, sont venus de Chine, du Japon, de Malaisie, d’Australie, du Brésil, d’Argentine, de Colombie… Ils sont venus pour le festival, mais leur forfait intégrait aussi le ski. On a donc capté des skieurs qui seraient allés ailleurs. Cela élargit le spectre de notre clientèle. Ce festival est un fabuleux levier pour l’Alpe d’Huez. Fin novembre, 85 % des places de Tomorromland Winter 2020 étaient déjà vendues.
Propos recueillis par Nathalie Ruffier
©Alpe d’Huez/Laurent Salino