Des sommets du Mont-Blanc sous haute surveillance

Les grands massifs montagneux sont affectés deux à trois fois plus rapidement que la plaine par le réchauffement climatique. Résultat, la montagne bouge et les glaces éternelles fondent !
Dans le massif du Mont-Blanc, par exemple, la température a augmenté de 2°C depuis les années 1930 contre 0,74°C à l’échelle de la planète au XXe siècle. En raison du dégel de plus en plus profond, la fréquence et les volumes des éboulements rocheux augmentent. Depuis le début de cette année 2019, près d’une soixantaine d’écroulements ont été recensés dans le massif du Mont-Blanc. Le réchauffement climatique modifie donc les paysages, mais également les pratiques en haute montagne. Des itinéraires séculaires ne peuvent plus être empruntés, compromettant certaines courses mythiques, comme celle de l’arête des Cosmiques.

Surveillance des installations aux Grands Montets ©Ludovic Ravanel

La collectivité chamoniarde a réuni différents acteurs et experts pour établir un Plan climat haute montagne (PCHM). Présenté en juin dernier, il comporte sept volets relatifs aux conditions d’accueil dans les refuges et à leurs accès, aux périodes d’ouverture des remontées mécaniques et des refuges, aux infrastructures touristiques ou encore à la surveillance des équipements. « Ces sept orientations et leur première déclinaison mobiliseront plus de 32 millions d’euros au cours des quatre prochaines années, en intégrant les coûts d’investissement pris en charge par les opérateurs et délégataires de la collectivité », a indiqué Eric Fournier, maire de Chamonix Mont-Blanc et président de la Communauté de Communes. Ce qui montre, selon l’élu, la détermination de la collectivité à mettre en œuvre rapidement des mesures d’adaptation.

Ludovic Ravanel, chercheur du laboratoire de glaciologie EDYTEM et guide de haute-montagne, vient ainsi de présenter à Chamonix un plan d’actions pour renforcer la surveillance des sites de haute montagne à enjeux. Quatre premiers sites vont faire l’objet de contrôles approfondis : l’aiguille du Midi, l’aiguille des Grands Montets, l’arête des Cosmiques et le sommet de Bochard. Cette première phase du plan d’actions couvre la période 2019/2021 et va mobiliser une enveloppe financière comprise entre 120 000 et 150 000 euros.

Photos ©Ludovic Ravanel

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