©Marie-Laure Brunet

Franck Piccard a les Saisies dans le sang !

A l’occasion des 50 ans des Saisies, nous avons rencontré l’enfant du pays le plus célèbre, Franck Piccard. Celui qui possède l’un des plus beaux palmarès du ski alpin français est profondément attaché à sa station, où il consacre son temps à Piccard Sports. Côté détente, c’est en ski de fond qu’il s’épanouit désormais.

actumontagne.com : Les Saisies fêtent leur cinquante ans cette saison. Allez-vous participer aux festivités ?
Franck Piccard : Oui, comme spectateur. La station va rendre un hommage appuyé aux pionniers, à ceux qui l’ont lancée et qui ont participé à son développement, comme René Lagier ou encore mes parents qui ont ouvert le premier magasin de location de matériel de ski en 1964.

actumontagne.com : Vous êtes resté fidèle à la station. Vous y vivez et vous y travaillez, loin des projecteurs. Pourquoi ?
FP : C’est un choix de vie et la volonté de contribuer au développement de la station. Après avoir été commentateur pour Eurosport et testeur de matériels pour Salomon, j’ai décidé il y a dix ans, de ne me consacrer plus qu’à Piccard Sports, aux côtés de mon frère Yann et de mon beau-frère Daniel. Je dirige l’entreprise familiale, qui emploie au coeur de l’hiver une cinquantaine de personnes.

actumontagne.com : Vous investissez aussi discrètement dans la station. Vous êtes propriétaire de l’hôtel le Galgary, construit dans la foulée des JO de 92. Piccard Sport a également apporté sa contribution à la construction du centre multisports. Un équipement que vous appeliez de vos voeux ?
FP : Oui. Et depuis très longtemps. J’ai présidé l’office de tourisme il y a plus de dix ans. Nous avions lancé à l’époque des états généraux pour définir un plan d’action pour développer la destination. Dans le cadre de cette réflexion collective, la nécessité d’aménager un centre sportif avait déjà été soulignée. Nous avions imaginé un projet très complet au centre de la station, avec un stade de foot, une piscine et une salle omnisport de type Bercy.

actumontagne.com : Assez différent de celui qui va ouvrir au col des Saisies ?
FP : Oui. Mais en investissant– certes modestement- au capital de la SEM qui en assure la délégation de service public, nous témoignons aux élus notre soutien au développement de la station. L’essentiel c’est que ce centre ludique et sportif positionne notre destination touristique sur le créneau des stages d’oxygénation des équipes sportives, où elle a une belle carte à jouer. Il va aussi ravir notre clientèle familiale, qui se languissait d’une piscine et d’un espace de remise en forme. Mon principal regret, c’est que l’idée d’ouvrir un musée dédié au parachutage des Alliées en 1944, dans ce bâtiment implanté au col des Saisies, haut-lieu de la Résistance, se soit perdue en route…

actumontagne.com : Sur un plan plus personnel, vous êtes devenu un inconditionnel du ski de fond. Fini le ski alpin ?
FP : En tant qu’ambassadeur de la station, j’en fais à l’occasion de certaines animations. S’il a neigé et qu’il fait beau, j’apprécie d’aller skier en famille ou avec des amis, pour l’aspect convivial de la sortie. Mais, pas pour la pratique du ski car je n’éprouve plus de plaisir ni de sensations, qui été mon moteur tout au long de ma carrière. Pour avoir des sensations, il faut que j’aille à 120 km/heure et que je fasse des sauts de 60 mètres ! Ce n’est plus trop possible à bientôt 50 ans !

actumontagne.com : Qu’est ce qui vous plaît dans le ski de fond ?
FP : Les senstions de glisse, l’esprit du milieu nordique, surtout dans les courses longue distance où les meilleurs mondiaux côtoient les amateurs. J’apprécie aussi beaucoup la proximité avec la nature.

actumontagne.com : Justement, l’environnement, c’est un sujet qui vous tient à coeur ?
FP : Oui et depuis longtemps !. J’adore pa exemple planter des arbres. Dès que je peux, j’en plante ! Ça vient de mes grands-parents, agriculteurs à Hauteluce. Je les suivais partout, en forêt, dans les alpages. J’en ai gardé une forte sensibilité à la nature, aux paysages. Si bien que quand on installe des pylônes, je me pose toujours la questions de savoir si c’est utile. Je ne suis pas contre le développement, mais  je plaide pour un aménagement à l’autrichienne, avec la densification de l’habitat en vallée et le recours à de gros porteurs pour rejoindre les champs de neige et les préserver d’aménagements excessifs. La station des Saisies est plutôt harmonieuse, grâce à un essor jusque-là maîtrisé. Il faut que ça continue !

Propos recueillis par Sophie Chanaron

 

📰 Recevez notre newsletter gratuitement !

Recevez chaque lundi le debrief de la semaine passée !

Suivez-nous également sur Facebook