Les ESF veulent être incontournables à l’année

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À deux semaines du coup d’envoi de la saison d’hiver dans l’ensemble des massifs français, les dirigeants du Syndicat national des moniteurs du ski français affichent un large sourire. Les réservations sont en forte hausse par rapport à l’hiver dernier, déjà record. Les ESF dégainent aussi plusieurs nouveautés au bénéfice du territoire : l’agrégation de contenus rédactionnels à leur site marchand mon-séjour-en- montagne.com, l’accélération de la diversification hors neige et l’augmentation du fonds de dotation Enfance et Montagne.

17 000 moniteurs (30% de femmes), 4000 stagiaires en voie de professionnalisation, près de 250 écoles de ski réparties dans les différents massifs, 2,5 millions de clients chaque hiver (70% ont moins -12 ans), 2000 emplois connexes, 310 millions d’euros d’honoraires l’hiver dernier, en progression de 9,5% par rapport à 2018-2019… En France, les Ecoles du Ski Français (ESF) sont leaders de l’enseignement du ski et captent 87% du marché. Après un hiver 2021-2022 exceptionnel, qui faisait suite à deux années difficiles en raison de la crise sanitaire, la saison 2022-2023, qui démarre partout le 17 décembre prochain, s’annonce très prometteuse. « Les réservations de cours de ski sont en hausse de 38% par rapport à celles de l’an dernier à la même époque, soit 210 000 semaines de cours de ski vendues ce matin contre 160 000 il y a un an, preuve d’une anticipation accrue », se félicite Eric Brèche, président du Syndicat national des moniteurs du ski français, voix des pulls rouges depuis 2018. Des cours réservés à près de 80% sur son site Internet aujourd’hui. Les ESF ont été précurseurs sur la vente en ligne lancée en 2001.

Jean-Marc Simon, directeur général du Syndicat national des moniteurs du ski français, Eric Brèche son président et Jérémie Noyrey, directeur général adjoint ©actumontagne

Mon séjour en montagne

Depuis, aux cours de ski se sont agrégées d’autres offres avec la création de la place de marché Mon Séjour en montagne.com en 2017. « En 2017, nous faisions environ 70M€ de chiffre d’affaires sur le digital et exclusivement sur les cours de ski, mais face à la demande de nos clients qui souhaitaient sécuriser leur hébergement en même temps, nous avons créé monséjourenmontagne.com, pour faciliter leur parcours d’achat : le client peut louer ses cours, son hébergement, sa location de matériel, ses transports, ses autres activités, dans une logique de place de marché », explique Jérémie Noyrey, directeur adjoint du SNMSF, c’est à dire que chacun reste maître de ses produits, de ses prix et ses conditions générales de vente. « Nous ne sommes qu’un intermédiaire technique pour les différents prestataires qui nous ont rejoints et à qui nous ne prélevons que des frais entre 1 et 2,3% », notre le directeur général adjoint, pointant d’autres plateformes au commissionnement bien plus élevé, et ne profitant pas forcément à l’écosystème…

Une place de marché et un média montagne

Pour Eric Brèche, cette démarche traduit l’esprit dans lequel agissent les ESF, la volonté de prendre en main eux mêmes leur destin au bénéfice du territoire. Pour l’ensemble des ESF, mon-séjour-en-montagne.com représente 30% du chiffre d’affaires total, mais pour certaines écoles, ce ratio monte à plus de 60%. Cet outil de réservation digital, financé 100% par les ESF, est ainsi fourni à une vingtaine de stations en marque blanche. Plus de 60% des commandes seraient aujourd’hui multimarchandes sur cette place de marché qui vient d’ajouter une nouvelle corde à son arc. En effet, depuis le 22 novembre, le SNMSM a officialisé à Paris son partenariat avec le groupe Ebra et ses neuf titres de presse, Le Dauphiné Libéré en tête. Une rédaction dédiée va fournir du contenu informatif à mon-séjour-en montagne-com, avec un flux d’actualité, des sujets magazines, infos météo…

Même quand il n’y a pas de neige, il y a plein de choses à faire et apprendre en montagne ! ©agence Zoom

Accélération sur la diversification

« Les ESF ne sont pas qu’un engin glissant », considère le président du syndicat soutien de la montagne qu’elle soit enneigée ou pas. « Dans cette logique, j’ai souhaité que nous organisions aussi un accueil sur l’apprentissage et l’éducation à la montagne des enfants l’été à travers notre projet pédagogique Mon Aventure Montagne à destination des -3-6 ans, en partenariat avec les syndicats nationaux des guides (SNGM) et accompagnateurs en montagne (SNAM) », annonce-t-il à l’appui à l’appui d’une étude montrant que 65% des stations n’avaient pas de produits spécifiques pour occuper les enfants à la belle saison. Ce programme collégial, testé avec succès dans quatre stations l’été dernier -Les Menuires, Peisey-Vallandry, Morzine et Montgenèvre-, sera déployé dans une vingtaine de stations l’été prochain. Cette initiative a séduit le Club Med qui va confier aux ESF, déjà partenaire exclusif sur l’enseignement du ski l’hiver aux GM (Gentils Membres), l’organisation des activités outdoor l’été. Un moyen de pérenniser des emplois connexes sur le territoire (accueil, secrétariat…) et de fixer aussi des moniteurs sur les sites. Et Eric Brèche de rappeler les quatre missions du moniteur de ski diplômé d’État : apprendre, animer, encadrer et entraîner.

Un fonds de dotation fléché vers les enfants

« Beaucoup de Français ont découvert la montagne grâce à des séjours en montagne organisés dans le cadre de classes de découverte, or ce mouvement a des difficultés, aussi en approchant de nos 80 ans, il était logique que les ESF lui renvoie l’ascenseur », souligne Jean-Marc Simon pour évoquer le fonds dotation Enfance et Montagne créé en 2020. « Notre syndicat s’engage à mettre 200 000€ par an, et l’an dernier, avec les dons de clients et de mécènes, nous avons pu distribuer 370 000 euros à 370 classes primaires (1000€ par classe), soit une nuitée sur cinq prise en charge par cette aide ». En 2022-2023, 500 000€ seront distribués grâce à un appel aux dons sur la plateforme mon-séjour-en-montagne.com. L’an dernier, 125 000€ ont ainsi été collectés. Poma a été le premier donateur, la Banque populaire Auvergne Rhône-Alpes a aussi abondé, tout comme le Dauphiné Libéré. La société Les 2Marmottes reverse 50 centimes sur chaque boîte de tisane L’après-ski vendue, soit 35 000€ l’an dernier, la fondation Emmanuel Faber contribue aussi à hauteur d’un don de 100 000€ sur trois ans… Tous sont motivés par les valeurs éducatives que les classes de découverte portent en elles. « Nous allons organiser avec les Ambassadeurs des Alpes, quatre dîners caritatifs pour abonder ce fonds et sensibiliser le monde économique et politique à cette cause », annonce Jean-Marc Simon. Le premier a lieu ce 8 décembre sur le site de la Bastille à Grenoble, les autres à Briançon le 7 janvier, à Annecy le 3 février, en présence d’Emmanuel Faber, ex-PDG de Danone, et de Martin Fourcade, et enfin à Courchevel, le 8 avril, avec le champion de ski Alexis Pinturault, organisateur du Winter Legacy.

©Agence Zoom

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