Au printemps dernier, Thomas Voeckler a signé un partenariat de trois ans pour devenir l’ambassadeur vélo de Méribel. L’ancien champion, 4e du Tour de France en 2011 et actuel sélectionneur de l’équipe de France de cyclisme sur route, sera notamment présent le 14 août pour participer à l’Echappée du col de la Loze, course ouverte à tous, chronométrée ou non.
Actumontagne.com : Comment êtes-vous devenu ambassadeur vélo de Méribel ?
Thomas Voeckler : L’année dernière, quelques semaines avant le Tour de France, j’étais venu effectuer la reconnaissance de l’étape qui arrivait au col de la Loze, pour France 2 (Thomas Voeckler est consultant vélo de la chaîne publique lors du Tour de France). J’étais alors entré en contact avec les dirigeants de la station, qui recherchaient un ambassadeur vélo. J’ai aussi un cousin qui travaille dans un restaurant à Méribel, et j’avais promis à mes enfants qu’on irait profiter des sports d’hiver à Méribel.
Concrètement, en quoi consiste ce rôle?
On a mis en place, avec la station, deux parcours permanents, « les boucles de Thomas » : une plutôt courte, en VTT, qui passe sur des pistes rouges et bleue de ski alpin ; l’autre plus longue, en vélo de route, qui passe par le col de la Loze puis redescend par Courchevel et La Tania pour revenir sur Méribel. Le 14 août, je serai présent sur l’Echappée du col de la Loze, où j’effectuerai un briefing d’avant-course pour tous les participants et où je participerai ensuite à cette montée, en essayant d’échanger avec un maximum de cyclistes, jeunes comme moins jeunes, dans l’idée de passer une journée conviviale. Du 19 au 22 août, je serai aussi présent à Méribel pour parcourir les routes autour de la station, dans le cadre d’un séjour VIP organisé par une agence de voyage. En contrepartie, je pourrai profiter de la station en hiver, avec ma famille. J’ai signé un partenariat pour trois ans, parce que j’aime bien le moyen terme.
Pouvez-vous nous parler du col de la Loze ?
C’est vraiment un col atypique en France. On ne trouve normalement pas de montées avec des ruptures de pentes aussi longues, combinées à l’étroitesse de la route et un bitume en parfait état. C’est un type de profil de col qu’on retrouve plutôt en Italie. Sur le Tour de France, même s’il n’y a qu’un seul passage jusqu’à présent (en 2020), il a tout pour devenir récurrent. Grâce à ce col, Méribel peut devenir un lieu fort du Tour de France, un peu comme ce qui s’est passé avec la Planche des Belles Filles en seulement quelques années.
Avec ses pourcentages effrayants (jusqu’à 20 %), le col de la Loze n’est-il pas réservé aux seuls cyclistes très entraînés ?
Non, il est abordable par tout le monde, à condition que ce soit avec humilité. La base, c’est vraiment d’être conscient de ses moyens, et donc de choisir les bons braquets en conséquence. On ne peut pas se permettre de le grimper avec un 39×25 (soit 3,33 m par tour de pédale), mieux vaut opter pour un 34×32 (2,27m). Lorsque j’étais venu faire sa reconnaissance, même si j’avais encore un peu de condition physique, je l’avais monté plutôt tranquille avec un 35×33 (2,26m). Et si vous êtes moins entraînés, n’hésitez pas à le monter en vélo à assistance électrique, les VAE s’étant largement démocratisés. Ne voyez surtout pas ça comme un échec. Mais ne faites pas les malins si vous doublez alors des cyclistes en vélo musculaire ! Il faut aussi faire attention à la chaleur, et plutôt choisir de le monter tôt le matin en été. Et, même si le bitume est parfait, ne vous laissez pas trop griser par la vitesse à la descente.
Propos recueillis par Martin Léger
Photos : © Sylvain Aymoz