Depuis 2017, la compagnie des guides de Saint-Gervais Mont-Blanc propose un panel d’activités outdoor à découvrir dans le parc thermal du Fayet. Cet été, elle relance sur le pont qui enjambe le Bonnant depuis 2012, le saut à l’élastique. Une exclusivité dans les Savoie. Entretien avec Gaylord Dugué, guide de haute montagne.
Actumontagne : Quelles sont vos principales nouveautés cet été ?
Gaylord Dugué : La grande nouveauté est l’activité saut à l’élastique depuis le pont contournant le centre ville. Soit un saut dans le vide de 65 mètres dans les gorges du Bonnant ! La municipalité avait équipé l’édifice pour cette pratique dès sa construction en 2010. L’offre était en sommeil. Nous la relançons. Elle est proposée depuis le 8 juin les vendredis et samedis après-midis aux amateurs de sensations fortes dès l’âge de 16 ans. Saint-Gervais est la seule station de Savoie Mont Blanc à proposer cette activité qui complète notre offre outdoor pour l’essentiel concentrée dans le parc thermal.
Actumontagne : Est-ce là un atout ?
GD : Bien sûr ! C’est une invitation à goûter aux activités les unes après les autres. A l’issue du parcours aventure que nous avons repris en 2017 et agrandi pour offrir 80 ateliers sur six parcours, certains décident de suivre nos séances d’initiation à l’escalade et/ou nos stages de progression proposées sur la falaise située à 50 mètres. Cette proximité a clairement dynamisé l’activité escalade que la compagnie a toujours proposée sur ce lieu. Elle joue aussi sur l’attractivité de notre via-ferrata ouverte l’été 2018, avec trois tronçons de difficultés croissantes (AD+, D+ et TD+), activité libre que nous pouvons encadrer. Et la via ferrata se termine vers le pont. La boucle est bouclée !
Actumontagne : Ces activités récréatives sont-elles compatibles avec vos activités phares de haute-montagne ?
GD : Tout à fait ! Avec ces activités outdoor, nous initions petits et grands aux sports de pleine nature. C’est une porte ouverte sur la montagne. Nous arrivons à faire grimper de tout jeunes enfants et leur donner goût à ces pratiques. Avant de tenir une corde et de partir à l’assaut des sommets, nous sommes d’abord des éducateurs. Et nous anticipons ainsi le futur. Cela allonge la saison, offre une alternative professionnelle aux guides comme aux pratiques de haute montagne. Les glaciers reculent, les chutes de pierre sont plus fréquentes… La haute montagne devient plus difficile d’accès.
Actumontagne : À propos d’ailleurs, que pensez vous de la mise en place cet été d’un permis d’ascension du mont Blanc pour en réguler l’accès ?
GD : Il y a clairement un souci de sur-fréquentation du mont Blanc. Cela donne lieu à des situations tendues. Et évidemment cela nous interroge. Il est trop tôt pour savoir si le permis est une bonne solution. Mais cela permet de repositionner notre tourisme. Il ne se limite pas à l’ascension de ce sommet. On peut venir profiter d’activités sportives loin des conflits à Saint-Gervais-Mont-Blanc !
Propos recueillis par Nathalie Ruffier