Justine Braisaz, le biathlon à 100 %

A 22 ans, Justine Braisaz, n’incarne pas seulement l’avenir du biathlon français. L’athlète des Saisies est déjà un solide pilier de l’équipe de France féminine, comme elle l’a prouvé en remportant la mass-start du Grand Bornand, en décembre 2017. C’est aussi une athlète au caractère bien affirmé, qui n’aime pas faire les choses à moitié.

Entière. C’est sans doute le qualificatif le plus approprié pour tenter de définir Justine Braisaz, si tant est que cela soit possible. La jeune biathlète des Saisies est en effet du genre insaisissable, et semble parfois cultiver les paradoxes. Prenons son parcours de skieuse. Fille d’un moniteur de ski alpin de la station, elle a logiquement débuté par cette discipline. « Mais je n’ai jamais accroché. Le fait d’avoir trop froid sur les télésièges n’a rien arrangé. Et puis je trouvais qu’on nous demandait à la fois beaucoup de résultats et d’investissement, avec tous les stages. » Pas compétitrice dans l’âme, Justine ? Que nenni ! « Même si j’adore aussi le ski de fond parce que c’est une activité de pleine nature, ce n’est pas ce qui m’a plu en premier. J’aimais surtout la compétition. A n’importe quel entraînement, je voulais être devant, que ce soit avec les filles ou les garçons. J’étais un peu comme un cheval de course avec un orgueil disproportionné (sic) ! »

Justine Braisaz, tout sourire lors de la journée de présentation officielle des équipes de France à Paris, le 8 octobre dernier © Martin Léger

Du coup, Justine se livrait à fond, oubliant la douleur. « J’adore l’effort physique, sentir mon cœur qui bat très fort contre la poitrine, être en surventilation ». Ce goût de l’activité est aussi un héritage familial. Les parents Braisaz, agriculteurs (ils ont des vaches dont le lait sert à fabriquer le Beaufort), « n’ont jamais supporté de ne rien faire. Plus jeune, je les aidais beaucoup, que ce soit pour les foins, le fourrage, pour des petits travaux autour de la ferme… Ça m’a forgé une bonne caisse physique ! »
La biathlète des Saisies est aussi persévérante et ne va pas se décourager à la première difficulté. « Mes débuts au tir ? Une catastrophe ! Je ne mettais même pas une balle sur deux. Mais c’est aussi parce que je suis assez scolaire. J’avais besoin de comprendre la logique du tir, et ça prend du temps. Malgré cela, quand il a fallu choisir entre ski de fond et biathlon – à la fin de ma seconde – je n’ai pas hésité une seule seconde, car j’ai tout de suite adoré le tir. »
Justine Braisaz cultive toujours ce goût du travail bien fait. Jusque dans le challenge biathlon qu’elle va mettre en place cet hiver, en partenariat avec la station des Saisies (lire encadré). « Je vais faire ça à fond, parce que j’aime l’idée de mettre la qualité en place, de faire des choses propres. Si j’avais la possibilité de comparer mon score à celui d’un champion sur un parcours de golf, j’aimerais qu’il se donne à fond, afin d’avoir un réel ordre d’idée de l’écart qui nous sépare ». La demi-mesure, très peu pour Justine…

Justine Braisaz – ici en action lors des derniers JO à Pyeongchang – est engagée sur le sprint de coupe du monde d’Oberhof (Allemagne), ce jeudi 10 janvier à partir de 14h30 © CNOSF / KMSP

Martin Léger

Photo de une : Actuellement 21ème du classement général de la coupe du monde, Justine Braisaz se montre trop irrégulière cet hiver, malgré un podium (3ème du sprint de Pokljuka, début décembre). © CNOSF / KMSP

 

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