Cœur, muscles, articulations et moral… C’est bien connu, la marche entretient corps et esprit et protège de certaines maladies. Des bienfaits renforcés en pleine nature, et plus encore en altitude. Le milieu montagnard amplifierait même certains effets. Explications !
Randonner fait du bien. Au corps et à l’esprit. «On le fait tous naturellement. En marchant, on finit par calmer ses tensions. Les pensées négatives s’envolent. Cela apporte de la sérénité», assure Isabelle Bronner, accompagnatrice moyenne montagne à Chamrousse. Pour 18 millions de Français, cet élan naturel est devenu leur passe-temps favori. 5,5 millions d’entre eux arpenteraient même très régulièrement chemins, sentiers et GR. «Les bienfaits de la randonnée seront d’autant plus grands que la marche sera adaptée à ses capacités et à ses envies» martèle la Chamroussienne. Elle développe d’ailleurs des randonnées à thème accessibles à tous (aquarelle, bien-être et bientôt méditatives) pour favoriser le lâcher-prise, vivre l’instant présent et s’ouvrir pleinement à la nature.
Détente et soin du corps
La marche est aussi un allié santé pour tous, contemplatifs et sportifs. Elle permet en effet de mettre le corps en mouvement et de faire fonctionner les muscles, le cœur et la circulation sanguine, et même le cerveau. Pratiquée régulièrement, cette activité pouvant être douce et donc non traumatisante permet de lutter contre le diabète, l’hypertension, les maladies cardio-vasculaires, l’arthrose, voire même Alzheimer et les cancers. La toute récente synthèse des études scientifiques effectuées dans le monde sur «l’impact positif de l’environnement montagneux sur la santé humaine » par le cabinet Sprim pour Auvergne Rhône-Alpes Tourisme et Atout France apporte des preuves statistiques et tangibles. Les bienfaits identifiés par des scientifiques japonais, britanniques et américains concernent en premier lieu les montagnards, mais les randonneurs peuvent aussi en bénéficier. « Ces premiers éléments nécessiteraient une étude scientifique franco-française approfondie» reconnaît Lionel Flasseur, le directeur d’Auvergne Rhône-Alpes Tourisme.
Les vertus médicales de l’altitude
Mais ils offrent un éclairage scientifique précis, notamment sur quatre points. 1- l’exposition à la nature et aux composés organiques issus du métabolisme des arbres, des herbes et des fleurs aurait un impact réel sur la diminution du stress. 2- Dès 473 mètres, la réduction d’oxygène dans l’air permettrait de renforcer la solidité du cœur. 3- L’hypoxie, c’est-à-dire le manque d’apport en oxygène du à l’altitude, permettrait de brûler plus de calories qu’en plaine lors d’un effort. 4– Dès 250 mètres d’altitude, le risque de cancer, notamment du sein pour les femmes et du colon pour les hommes, diminuerait . En particulier grâce à l’ionisation de l’air, liée à la présence des cours d’eau et des cascades. Elle améliorerait l’activité des lymphocytes, ces natural killers impliqués dans la lutte contre le cancer. Alors, en avant, marche !
Nathalie Ruffier
Photo de Une : Randonnée accompagnée à l’Alpe d’Huez ©Actumontagne