C’est à Freydières que l’association Espace Belledonne a donné le coup d’envoi officiel du nouveau programme Espace valléen Belledonne 2021-2027. Plus haut hameau de la commune iséroise de Revel, à 17 km de Grenoble, Freydières est l’une des portes d’entrée les plus accessibles de ce massif nord-alpin entre Isère et Savoie. Ce site est l’un des 14 camps de base identifiés du versant ouest de Belledonne où va se déployer, d’ici à 2027, le schéma des activités de pleine nature (APN), élément clé de la stratégie du territoire en faveur d’un tourisme multisaison et durable.
Fruit d’une dynamique collective entamée en 2019 sous l’égide de l’Espace Belledonne et orienté autour du ski de randonnée en hiver et de l’itinérance pédestre l’été, ce schéma des APN va donc se matérialiser sur le terrain grâce au dispositif d’accompagnement Espace valléen, programme interrégional cofinancé par les régions Sud Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes, l’Etat et l’Union Européenne.
« Pour Belledonne, un premier plan d’action sur la période 2016-2020 a permis de faire connaître la destination, avec en création majeure le GR®738-Haute Traversée de Belledonne », rappelle Thomas Spiegelberger, président d’Espace Belledonne. Le nouveau programme septennal l’engage dans la voie d’un tourisme à l’année, dépassant le périmètre des pôles touristiques actuels que sont les stations de montagne (Chamrousse, Les 7Laux, le Collet d’Allevard et le Barioz) et les stations thermales (Uriage-les-Bains et Allevard).
« Pour l’instant, la fréquentation autour des activités de pleine nature ne rapporte rien au territoire », souligne Christian Lachize, vice-président tourisme à l’Espace Belledonne. « Nous voulons les structurer autour de 14 camps de base afin que des acteurs puissent générer une activité économique viable bénéficiant à l’ensemble du territoire et pas seulement aux pôles touristiques existants », poursuit l’élu, pointant la pratique globalement anarchique des activités de pleine air. En corollaire, conflits d’usage et impacts sur les ressources et les patrimoines naturels, ou encore sur la qualité de vie des populations locales.
Co-consruit en amont, le schéma des APN implique les collectivités territoriales, en l’occurrence pour le versant ouest de Belledonne, Le Grésivaudan, Grenoble Alpes Métropole, Cœur de Savoie et Porte de Maurienne, ainsi que les départements de l’Isère et de la Savoie. Autour de la table également, les acteurs touristiques et économiques du territoire (ONF, alpagistes, les chasseurs, les pêcheurs, les artisans…), ainsi que les habitants ou les randonneurs, pour veiller à un partage harmonieux de l’espace, en particulier sur les zones proches des grands bassins de vie (agglomération grenobloise en tête). « Nous ne voulons pas travailler en réaction, mais en anticipation à travers les comités de sites (un par camp de base) et dans l’objectif que chaque camp de base affiche clairement les types de prestations proposées et validées dans le cadre d’une charte commune ». Cette charte des camps de base a justement été signée à l’occasion de cette rencontre.
Aire de bivouac et sentiers panoramiques
A Freydières, par exemple, où les week-ends de beau temps, le site est saturé de voitures, la commune de Revel planche sur l’aménagement sur le point d’accueil d’une salle hors sac pour développer la fréquentation du public scolaire en semaine. « Nous envisageons aussi de matérialiser une zone de bivouac pour juguler cette pratique en plein essor, source de conflits d’usage et d’atteintes à la biodiversité des lieux », explique Coralie Bourdelain, maire de Revel, évoquant la présence déclinante des grenouilles à Freydières, haut lieu de migration des amphibiens il y a encore une dizaine d’années.
Toujours côté Grésivaudan qui abrite 8 camps de base sur les 14 prévus, d’autres réalisations vont voir le jour prochainement. « Un pas de tir biathlon va être créer au camp de base du Barioz », cite Régine Millet, vice-présidente montagne à la communauté de communes Le Grésivaudan. « Sur celui du Collet d’Allevard, des sentiers de randonnée panoramique sur la vallée et sur la Chartreuse vont être mis en valeur ; sur d’autres camps, des activités cibleront également les personnes à mobilité réduite ».
Des projets dans lesquels le volet des mobilités est évidemment abordé, surtout pour les camps de base les plus exposés en terme de fréquentation, comme celui de Freydières.
11M€
C’est en hors-taxe le coût estimé des projets du programme Espace valléen Belledonne 2021-2027. Plus de 80% de cette somme vont servir au déploiement des activités de pleine nature (APN), le reste se partageant entre les projets autour du patrimoine culturel (12%), la promotion et l’information sur Destination Belledonne ou encore le pilotage du programme.