Créée en 2019 à Chamonix par deux étudiants en master entrepreneuriat à Lyon, Nosc accélère sur sa gamme en fibres de ricin, cette plante oléagineuse cultivée principalement en Inde, au Brésil et en Afrique. La start-up vient de commercialiser avec succès un sous-vêtement technique sans couture, à base de ce bioplastique. Actumontagne a interrogé le Haut-savoyard Nathan Vitu, cofondateur de la jeune pousse engagée, qui finalise actuellement une levée de fonds.
Que de chemin parcouru depuis 2019, année durant laquelle, avec Maugan Péniguel, vous avez fondé Nosc. Rappelez-nous la genèse ?
Nathan Vitu : Nous avons lancé l’entreprise pendant nos études. Nous étions tous les deux sportifs et sensibles aux questions de respect de l’environnement. Pour notre projet d’entreprise, nous nous sommes donc logiquement tournés vers l’univers du sport, avec la volonté de sortir de la dépendance du pétrole en optant pour des produits techniques, polyvalents et responsables, à base de matériaux recyclés et de fibres végétales. Depuis notre création en 2019, notre marque de vêtements outdoor et bien-être a engrangé 350 000 euros de chiffres d’affaires. 50% de nos ventes se font via notre site Internet (une centaine de commandes par mois en 2022), l’autre moitié à travers notre réseau composé à ce jour d’une quarantaine de revendeur, principalement des magasins de sports indépendants ou de mode éthique.
Dans vos collections textiles, celle à base d’huile de ricin rencontre un succès croissant. Quelles sont les particularités de ce bioplastique que vous sourcez en Europe ?
N.V. : Ses propriétés sont comparables à celles de la laine Mérinos, à savoir, anti-odeurs (corporelles), thermo-régulatrice et respirante. Cette matière végétale est aussi plus légère et sèche plus rapidement. Le ricin est une plante cultivée principalement en Inde. Nécessitant peu d’eau, c’est l’une des rares plantes à pouvoir être cultivée sur des terres arides et pauvres, valorisant ainsi des sols inexploités. Une fois récoltées, les graines sont transformées en huile de ricin, dont les vertus sont bien connues en cosmétique. A partir de l’huile, on produit bioplastique, polyamide 100% biosourcé et 100% renouvelable. Nous travaillons avec des fournisseurs reconnus en France et en Italie.
Quelques mots sur Invisible, votre dernier-né de la gamme ?
N.V. : Après deux ans de recherche et de développement, nous avons lancé à l’automne un premier sous-vêtement thermique à base d’huile de ricin et sans coutures (seamless), limitant ainsi les frottements sur la peau. Baptisé Invisible, ce baselayer polyvalent est un indispensable du vestiaire de l’hiver ! Les premiers retours clients sont excellents et les demandes de réassort affluent. Dans les prochains mois, nous allons le décliner dans de nouveaux coloris, notamment le terracota, très tendance auprès de notre communauté.
Vous procédez actuellement à une levée de fonds. Dans quel but ?
N.V. : Pour suivre la demande, très soutenue, et continuer à innover, nous devons investir en ressources humaines pour développer la partie commerciale de notre activité. Nous recherchons des investisseurs et visons les 200 000 euros.
Propos recueillis par Sophie Chanaron
Photo de Une : Maugan Péniguel et Nathan Vitu, les fondateurs de Nosc